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Le « tampering », une pratique bien connue dans les coulisses NBA

Accusés par les Pacers d’avoir contacté Paul George alors que ce dernier était encore sous contrat avec la franchise, les Lakers sont désormais visés par une enquête de la NBA. Et pour cause, le « tampering » ou la négociation secrète est formellement interdite pour les joueurs, les coachs et les franchises tant que la free agency n’est pas officiellement ouverte et tant que le joueur ou le coach courtisé est déjà sous contrat.

PEU DE CAS AVÉRÉS

Dans la convention collective, un manquement au règlement peut avoir des conséquences très lourdes :
– la sanction peut inclure une suspension à la durée définie ou indéfinie
– l’interdiction de recruter le protagoniste, coach ou joueur, pendant une durée définie ou non
– la saisie de choix de draft ou l’interdiction de transférer des choix de draft à l’autre partie concernée
– une amende pouvant atteindre 5 millions de dollars.

Malgré ce règlement écrit noir sur blanc, le fait est qu’il est difficile pour la ligue ou une franchise de prouver un comportement délictueux. D’ailleurs, peu de franchises ont été prises la main dans le sac par le passé. De notre côté, les agents que nous avons contactés affirment n’avoir pas connaissance de délits de ce genre, que ce soit chez eux évidemment mais aussi chez la concurrence.

Pat Riley et le Heat, un scandale prouvé par les Knicks

Dans l’histoire de la NBA, il y a néanmoins certains cas de « tampering » plus ou moins connus. L’un des plus fameux concerne le Heat en 1995. Alors que Pat Riley entraîne les Knicks, il cultive l’intérêt du Heat. Le coach dispose encore d’une année de contrat mais la franchise floridienne lui offre les pleins pouvoirs et un contrat bien plus conséquent.

Afin de partir à Miami, Pat Riley démissionne tout simplement de sa fonction avec New York. Mais chez les Knicks, personne n’est dupe.

« Nous avons formellement déposé une plainte pour entente secrète avec le commissioner David Stern, aujourd’hui, contre le Miami Heat. Nous pensons que la franchise a malicieusement interféré avec notre relation contractuelle avec Pat Riley », déclare à l’époque Dave Checketts, président du Madison Square Garden au NY Times. « Des membres du Heat ont été cités publiquement à plusieurs occasions ces deux dernières semaines au sujet de leur intérêt pour Pat Riley. Des articles d’aujourd’hui citent les propriétaires du Heat évoquant une offre significative pour lui supérieure à 20 millions de dollars. Ces rapports détaillent aussi que le Heat a mis au courant Riley de l’importance de leur offre. »

La NBA donne finalement raison à New York : Pat Riley peut certes rejoindre le Heat mais l’équipe floridienne doit compenser les Knicks d’un tour de draft et un million de dollars d’amende.

Les cas mineurs au centre de la majorité des sanctions

En 2013, Hawks et Kings ont été sanctionnés d’une amende par la NBA pour violation de ce règlement. Qu’avaient-elles fait ? D’après USA Today, un communicant des Hawks avait tout simplement mentionné Dwight Howard et Chris Paul comme recrues potentielles dans une lettre adressée aux abonnés.

« Les rumeurs autour de notre intersaison font plus que gronder. Avec une grosse souplesse financière, quatre choix de draft et une free agency imminente, nous disposons de la meilleure situation en NBA. L’intérêt des joueurs explose et les possibilités d’accueillir Chris Paul et Dwight Howard deviennent de plus en plus une réalité. C’est pour vous l’opportunité de prendre le train en marche avant qu’il ne soit trop tard. Une fois que ces signatures actées, il n’y aura plus de sièges disponibles. »

À cette époque, les deux joueurs étaient encore sous contrat avec leurs franchises respectives. Ironie de l’histoire, Atlanta n’a signé Dwight Howard que l’été dernier et Chris Paul n’a jamais joué pour les Hawks…

Quant aux Kings, la sanction résultait d’une déclaration maladroite du coach d’alors, Mike Malone, sur Chris Paul.

« Il aurait l’air à son avantage sous le maillot des Kings. » avait confié l’entraîneur.

Un an plus tard, en 2014, Phil Jackson, nouvellement arrivé aux Knicks, reçoit lui aussi une amende pour avoir fait part de son désir de signer Derek Fisher comme coach alors que ce dernier était encore sous contrat avec Oklahoma City.

« Il est sur ma liste de gars qui pourraient être de très bons candidats. »

La même année, ce sont les Raptors qui ont subi les foudres de la ligue. En l’occurrence, il était difficile de passer à côté puisque la faute en revient à Drake. Ambassadeur des Raptors depuis 2013, le rappeur avait profité de la présence de Kevin Durant à l’un de ses concerts pour l’inciter à signer à terme chez les Raptors.

« Vous savez que mon frère Kevin Durant a été suffisamment sympa pour venir au concert ce soir », avait lancé Drake à la foule. « Je veux juste qu’il voit ce qui se produirait s’il venait jouer à Toronto. Montrez-lui à quoi cela ressemblerait. »

Le public avait ovationné celui qui jouait alors au Thunder. Une ovation qui a coûté 25 000 dollars à Toronto.

LES JOUEURS PROTÉGÉS MALGRÈ LE RÈGLEMENT ?

Une chose est sûre : il y a plus d’accusations ou de rumeurs concernant des pratiques de « tampering » que de preuves fondées de culpabilité. Cela s’explique notamment par le fait que la NBA est très laxiste avec les… joueurs.

En 1999, alors que Will Perdue avait quitté les Spurs pour les Bulls, il avait confié au Chicago Tribune qu’il voyait Grant Hill et Tim Duncan se réunir… et notamment à Chicago.

« C’est difficile de penser que si vous avez l’opportunité de réunir Grant Hill et Tim Duncan dans la même équipe, l’un des deux joueurs va refuser cette opportunité. »

Des propos qui avaient rendu fou de colère son ancien coach Gregg Popovich, lequel s’était par la suite plaint auprès de la ligue, sans que Will Perdue ne soit jamais inquiété.

Le « Big Three » de Miami, jamais inquiété

L’une des affaires les plus scandaleuses pour les GMs concerne encore une fois… Pat Riley.

Comme Brian Windhorst, ex-journaliste du Plain Dealer, désormais à ESPN, l’a pointé lors d’un article très documenté, il y a de nombreux éléments qui attestent que Miami et les trois stars auraient pu être inquiétés. Chris Bosh avait notamment déclaré que les trois joueurs s’entretenaient ensemble à ce sujet depuis des mois, avant de rapidement rectifier par « depuis des jours ». D’après le journaliste, l’idée serait née lors du Mondial 2006 au Japon avec Team USA. Au sein de la sélection, on peut relever la présence d’un stagiaire dénommé Nick Arison, aussi connu pour être le fils du propriétaire du Heat, Micky Arison, et nommé président de la franchise, un an après l’arrivée des trois stars.

Comme ils ne pouvaient tous tester le marché en même temps en tant que free agent non protégé en 2007, Dwyane Wade, LeBron James et Chris Bosh auraient décidé de s’engager dans des prolongations de trois ans avec leur équipe respective, une prolongation bien plus courte que ce que la convention collective permettait, afin d’être libres pour de bon à l’été 2010.

Dans le même temps, l’agence CAA a racheté les agences des trois joueurs, une manoeuvre qui offrait un levier considérable.

Enfin, dès le mois de novembre 2009, Pat Riley aurait mis au point une réunion entre Michael Jordan (qui n’était pas propriétaire à l’époque mais en visite à Miami pour un événement Nike) et LeBron James à l’occasion d’une visite des Cavs chez le Heat. Au fait de cette entrevue, les Cavaliers ne se sont pas plaints auprès de la NBA, faute de pouvoir prouver que Pat Riley profitait de la rencontre pour mentionner la free agency.

Dès la dernière semaine de juin, Dwyane Wade et Chris Bosh prennent un vol pour retrouver LeBron James à Akron. L’arrière est encore officiellement sous contrat avec le Heat, Chris Bosh avec Toronto, LeBron James avec Cleveland et la free agency ne débute que le 1er juillet. Cela fait déjà des semaines que la concurrence se plaint de ces manoeuvres mais le patron de l’époque, David Stern, minimise la situation.

« Je m’attends à ce que nos joueurs parlent avec d’autres, nous n’avons pas de problème avec ça », avait-il déclaré à ESPN. « Si une sorte d’entente était avérée, j’aurais alors un point de vue différent mais je ne l’anticipe pas.

Lorsque les trois joueurs se sont finalement réunis, la concurrence du Heat s’est évidemment montrée scandalisée. Devant leur ire, David Stern n’a guère trouvé d’autres solutions que de nuancer tacitement le règle : d’après lui, il n’était pas illégal que les joueurs discutent entre eux.

« Rien dans ce cas ne nous incite à lancer une enquête », a t-il rétorqué, relayé par le Sun Sentinel. « Au regard de l’évolution de notre système, les trois joueurs sont totalement dans leur droit de se parler. Il ne s’agit pas des cas d’entente ou de collusion que nous interdisons. »

Pourtant, que David Stern le veuille ou non, la convention NBA interdit bien chaque membre d’une équipe, joueur compris, de recruter un élément de la concurrence tant que la période de négociations n’est pas ouverte. Dans ce cas, Dwyane Wade, LeBron James et Chris Bosh se sont parlés pendant des mois, sinon des années, avant l’ouverture de la free agency.

LeBron James, Chandler Parsons, Draymond Green, James Harden, les vrais recruteurs ?

D’ailleurs, LeBron James s’était aussi fait remarquer lors de son retour à Cleveland : Andrew Wiggins est le 1er choix de draft des Cavs mais sa présence ne va pas de pair avec le retour du quadruple MVP. De fait, il contacte lui-même Kevin Love alors que ce dernier est sous contrat avec les Wolves.

« Lorsque LeBron a décidé de revenir chez les Cavaliers, il m’a appelé juste quelques heures après. Je lui ai dit, tu sais quoi, je suis partant », a révélé, sans doute par inadvertance l’ailier fort au moment de sa conférence de presse de présentation à Cleveland.

Évidemment, LeBron James n’est pas le seul vilain petit canard dans l’histoire. Depuis son départ des Rockets pour Dallas en 2015, Chandler Parsons a régulièrement alimenté les colonnes de la presse par ses déclarations concernant ses talents de recruteur. D’après les règlements de la ligue, cela ne poserait pas de problème si l’ailier ne mentionnait pas explicitement de noms. Or, il a souvent eu du mal à s’en empêcher.

« Je pense qu’il peut toujours dominer le jeu », a t-il déclaré ESPN au sujet de Dwight Howard. « Il peut toujours être un grand joueur dans cette ligue. Et je pense qu’il va quitter Houston, donc pourquoi ne pas venir ici ? »

Pour autant, Chandler Parsons n’a jamais été puni par la ligue pour cette pratique. Pas plus que James Harden, à propos duquel le GM des Rockets, Daryl Morey, a confié que son arrière lui rend « le boulot beaucoup plus simple ».

« S’il n’était pas basketteur, il serait à la tête d’un département de vente quelque part (…) Il est vraiment très bon pour parler en face-à-face avec des gens. Tous ces grands joueurs se retrouvent. Que ce soit avec Team USA, lors des mariages ou d’autres trucs. Ils se retrouvent et ils parlent. En face-à-face, je peux dire que James est un formidable recruteur parce qu’il est intelligent. »

S’il était GM des Warriors, Daryl Morey aurait sans doute pu en dire de même de Draymond Green, lequel ne s’est jamais caché d’avoir discuté toute une saison avec Kevin Durant de son arrivée à Golden State alors que l’ailier jouait pour OKC.

 « Je l’ai appelé un million de fois ! » avait avoué l’ailier fort des Warriors en septembre 2016. « C’était un peu comme si j’étais un coach de fac pour une des cinq meilleures recrues du pays… Et j’ai certainement enfreint toutes les règles NCAA au passage ! J’essayais d’être présent à chacune de ses sorties. Je lui ai envoyé des milliers de messages. »

PLUSIEURS FORMES DE TAMPERING

Les cas de « tampering » ne se réfèrent pas qu’aux tentatives de débauchage de la concurrence. Des accords secrets, des contacts interdits rentrent ainsi dans la définition. Le cas le plus grave avéré et sanctionné concerne ainsi les Timberwolves : après le lockout de 1999, Joe Smith est free agent.

L’ailier fort s’engage à Minnesota pour 1.75 million de dollars sur un an, un contrat déjà modique à l’époque et bien en-dessous de la prolongation à 80 millions de dollars avec les Warriors qu’il avait refusée quelques mois avant. Mais la NBA découvre bien plus tard que Joe Smith a un accord avec les Wolves : il signera deux autres contrats similaires pour que la franchise obtienne ses ‘Bird Rights’ avant de rempiler pour un contrat maximum, à l’époque d’environ 86 millions de dollars.

Lorsque la ligue découvre le pot aux roses, elle saisit cinq premiers tours de draft des Wolves (dont l’un sera ensuite retourné), sanctionne la franchise d’une amende de 3.5 millions de dollars, annule les contrats de Joe Smith et donc ses Bird Rights, suspend le propriétaire de Minnesota, Glen Taylor, et contraint Kevin McHale à prendre un petit congé.

Celui-ci niera avoir eu connaissance de l’arrangement…

« Je n’ai pas lu un contrat pendant les quatre ou cinq dernières années », répond-il avant de jeter le trouble sur le reste de la ligue. »Huit équipes sur dix font ça constamment. Elles sont bonnes dans le domaine. Nous sommes mauvais. »

Les Blazers déjà sanctionnés en 1984

Bien avant, en 1984, David Stern a également sanctionné les Blazers d’une amende de 250 000 dollars, une somme énorme à l’époque, pour avoir contacté Akeem Olajuwon et Patrick Ewing alors qu’ils étaient encore joueurs NCAA. Des faits relayés par le Washington Post.

Pour autant, il semble bien que si la NBA sait agir quand un cas flagrant se présente, la ligue n’a pas les moyens d’empêcher une pratique répandue en coulisses. D’une part, elle peut difficilement empêcher les contacts entre les joueurs. Enfin, comment expliquer l’annonce d’accords contractuels dès la première minute de la free agency si ce n’est par des discussions normalement prohibées entre franchises et joueurs ? D’ailleurs, lors d’un article d’ESPN au sujet du licenciement de Mitch Kupchak par les Lakers, une déclaration d’un agent anonyme relève très bien la situation.

« [Mitch Kupchak] est le seul GM de cette ligue qui ne s’engage pas dans les discussions avant neuf heures du soir la première nuit de la free agency. « 

Précisons si besoin en est qu’aucun contact avant minuit n’est normalement autorisé…

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