Blessé au bout de quelques secondes de jeu face aux Clippers, Rudy Gobert a finalement réussi à peser jusque dans l’ultime combat du Jazz lors de ce match 4 face à Golden State. Le pivot tricolore boucle sa meilleure saison NBA sur un solide 12 points, 13 rebonds. Malheureusement, cela n’a pas suffi mais Gobert et les siens n’ont pas à rougir.
A peine sorti du podium de la conférence de presse, Gobert a accepté de tirer le bilan de sa saison avec le Jazz, et sa première expérience très enrichissante (bien que frustrante) en playoffs.
Rudy, votre saison vient de s’achever sur un coup de balai, mais ça n’enlève rien à votre belle saison. Quelle réaction à chaud tirez-vous de ces playoffs ?
« C’est une bonne expérience. Ces playoffs ont un peu été à l’image de notre année. On n’a pas eu de chance, on a connu des blessures, on a traversé pas mal d’épreuves mais je suis fier de ce qu’on a fait. On perd 4-0 mais malgré ça, on n’a rien donné de facile. Ce soir, ils ont pris le large mais on est quand même revenu. Personnellement, c’était ma première année en playoffs. Bien sûr, je veux tout tout de suite mais je suis content de ce qu’on a fait. »
Qu’avez-vous appris de ces playoffs ?
« Au final, si on croit en nous, on peut réaliser de belles choses. On a évidemment encore des progrès à faire. Je ne peux qu’être content et impatient de voir ce qu’on va faire dans les années à venir. »
« Les Warriors appuient là où ça fait mal »
Etait-ce important de passer ce premier tour et d’affronter les Warriors pour évaluer la marge qu’il vous reste, face à la meilleure équipe de la ligue cette saison ?
« Bien sûr. C’est une superbe expérience. Ça permet aussi au grand public de nous connaître un peu et ça permet également de gagner du respect au sein du monde de la NBA. Pour nous, c’est que du positif. Tout ça, on va l’utiliser pour revenir encore plus fort l’année prochaine. »
Qu’est-ce qui vous a manqué pour rivaliser avec ces Warriors tout-puissants ?
« L’expérience. On a eu des bons moments mais eux, ils savent appuyer là où ça fait mal et quand ça fait mal. C’est cette expérience-là, ce petit truc qui nous manque. Déjà, on aurait dû mieux commencer les matchs là-bas. Mais il nous manque ce petit truc, que, je pense, on aura dans le futur. »
Cette nuit, vous avez pris un gros éclat d’entrée de jeu mais en quoi est-ce important pour la suite d’avoir pu revenir ?
« C’est à l’image de notre équipe. Toute l’année, on a eu des moments difficiles mais on n’a jamais rien lâché. Ce match est à l’image de notre saison. Les gars du banc sont arrivés et nous ont donné un second souffle. On a lutté et on est revenu pas loin. Ensuite, ils ont redécollé. On est une équipe qui n’abandonne pas et une équipe de gars qui veulent gagner. Et pour moi, c’est la base. »
On vous a vu rentrer un petit tear drop quasiment hors de la raquette. Plus généralement, quels sont les aspects de votre jeu sur lesquels vous souhaitez progresser cet été ?
« Ce petit tear drop, je le fais presque à chaque match. Je travaille là-dessus. Cet été, je vais revenir à la salle et me préparer pour réaliser une meilleure saison encore l’an prochain, aussi bien collectivement qu’individuellement. »
Est-ce qu’il y a des mouvements en particulier, au poste bas, sur lesquels vous avez déjà pensé à bosser ?
« Tout. Je veux bosser tout mon jeu. Le plus important, c’est mon physique. Et puis ensuite, au niveau basket, oui, je vais travailler sur des choses qui vont me rendre encore meilleur et qui vont me faire passer un nouveau palier. »
Est-ce que cette saison répond à vos espérances en début de saison ?
« Ce n’était pas une saison facile avec les blessures qu’on a eues, mais je suis fier de ce qu’on a accompli. On s’est battu toute l’année. On a fini à 51 victoires, 4e – 5e à l’Ouest. Si j’avais dit ça l’année dernière, vous auriez rigolé. C’est que positif. On va continuer de progresser. L’année prochaine, on va viser encore plus haut. »
« Pour l’Euro, on verra plus tard »
Quels étaient les mots de Quin Snyder malgré la défaite, pour la suite de votre aventure commune ?
« Il nous a dit qu’il était fier de ce qu’on avait fait, fier qu’on n’ait rien lâché. On a réussi à accomplir de belles choses et engranger beaucoup de bonne expérience. »
L’intersaison qui s’annonce va être très importante pour le Jazz avec plusieurs joueurs à prolonger, dont Gordon Hayward, George Hill et même Boris Diaw, pouvez-vous jouer un rôle dans tout ça ?
« Bien sûr. Je vais jouer mon rôle. Je vais parler aux gars, essayer de les convaincre.
En envoyant des textos ?
On va essayer de faire mieux que les textos. Dans le cas de Gordon, il sait qu’il est pour une grande partie de ce qu’on a construit ces dernières années et ce serait bête de partir maintenant. On a construit de belles choses. Je suis très optimiste pour notre futur. Et j’espère que ce sera avec Gordon. »
On vous sent déjà projeté vers l’avenir. Pas du tout dans la déception…
« Non, ça ne sert à rien. Tout ça me donne beaucoup de motivation pour l’année prochaine. Et pour battre ces équipes. C’est l’objectif qu’on doit se fixer désormais. »
Vous avez été ovationné par le public à votre sortie, vous comme Gordon Hayward, de quoi vous donner du baume au coeur également pour la suite…
« Bien sûr. On a une ville et même un Etat qui sont derrière nous. Ça aide et ça fait chaud au coeur. Ils sont derrière nous et ça dépasse même le cadre du sport. On est au coeur de la ville et ça donne envie de revenir encore plus fort. »
Par rapport à l’EuroBasket, avez-vous pris une décision ?
« Je viens de finir la saison. Je sors tout juste d’une série de playoffs. On verra plus tard. »
Propos recueillis à Salt Lake City