Preview Playoffs 2017 : Golden State (1) – Portland (8)

Défaits en finale l’an passé par les Cavaliers, après avoir laissé quelques plumes dans leur quête du record de 73 victoires, les Warriors ne visent rien d’autre que le titre suprême cette saison. Avec Kevin Durant qui revient comme une fleur pour les playoffs, et un collectif qui a parfaitement retrouvé ses automatismes en son absence, Golden State arrive frais et dispo pour les playoffs.

Les Blazers restent également sur une énorme dynamique depuis le mois de mars… mais ils sortent tout de même d’une saison plus que décevante ! Et puis surtout, leur pivot Jusuf Nurkic n’est pas du tout certain de pouvoir jouer. Encore moins de pouvoir répéter les performances qui ont fait de lui une révélation depuis son arrivée en Oregon. Bref, les Blazers sont les outsiders ultimes dans une série que Golden State doit, et veut, gagner sans perdre trop de temps ni d’énergie.

Le MVP en titre contre le MVP des Blazers, voilà le deal ! S’il a encore été snobé pour le All-Star Game, ne vous méprenez pas, ce Damian Lillard (celui de cette fin de saison) est un tueur ! Auteur de son record en carrière, et de sa franchise, avec 59 points face à la défense d’Utah, Dame a complètement retrouvé son mojo sur un mois de mars qui l’a couronné meilleur joueur de la conférence Ouest avec 29 points, 6 passes et 4 rebonds, le tout à 48% aux tirs dont 42% à trois points.

En face, Stephen Curry n’est pas mal non plus dans son genre. Le double MVP a tourné à 27 points, 8 passes et 4 rebonds depuis le mois de mars. L’absence sur blessure de Kevin Durant est, d’une certaine manière, tombée à pic pour le meneur des Dubs qui a lui aussi recouvré tout son clinquant. Sa facilité à déclencher son tir de n’importe où et sa vista sur le jeu rapide en font, encore et toujours, un poison pour la défense adverse… Et c’est bien là que sera attendu Lillard.

Le défi défensif pourrait éventuellement faire pencher la balance du côté de Rip City dans ce duel si crucial des meneurs si, et seulement si, Damian Lillard parvient à réduire la cadence de Curry. Une sacrée gageure ! En attendant, on est obligé de donner un petit avantage au double MVP.

Avantage : Golden State

Dans sa quatrième saison, CJ McCollum a passé un énorme cap en tournant à 23 points à 48% de réussite. Capable de scorer derrière l’arc, comme sur le jeu posé en sortie d’écran, McCollum va néanmoins être confronté à une tâche ardue face à Klay Thompson, un gros défenseur et un joueur tout simplement plus physique que lui. Pour le fluet arrière de Portland, il va falloir ruser et réciter un basket proche de la perfection pour provoquer les fautes de son adversaire direct (qui devrait néanmoins se coltiner Lillard par séquences également).

Marathonien des parquets avec 191 kilomètres parcourus en phase offensive sur la saison (n°1 en NBA), McCollum devra attirer Thompson dans ce jeu du chat et de la souris pour le fatiguer. Mais ce ne sera pas facile car Thompson est aussi habitué à ces missions défensives. Et inversement, McCollum aura certainement ses propres difficultés à tenir le All Star des Warriors défensivement. Notamment si Thompson décide de jouer l’avantage de taille (et de puissance) au poste bas.

Dans l’autre duel, Moe Harkless (ou Al-Farouq Aminu) aura la mission impossible de ralentir l’un des meilleurs (si ce n’est le meilleur) attaquant de la ligue, Kevin Durant. Revenant à peine de blessure, KD a les jambes fraîches et comme il l’a déclaré récemment, il a retrouvé toutes ses sensations grâce à ses trois matchs grappillés avant l’ouverture des playoffs. Avec 29 points, 8 rebonds et 5 passes face aux Lakers, il a prouvé qu’il n’avait plus d’appréhension et il va falloir le bousculer (sans accumuler les fautes) pour perturber cette belle mécanique.

On imagine que Terry Stotts va d’ailleurs multiplier les défenseurs sur Kevin Durant (Moe Harkless, Al-Farouq Aminu voire Noah Vonleh) mais la paire Thompson – Durant est proprement imbattable si elle évolue à son niveau habituel… par qui que ce soit !

Avantage : Golden State

C’est la grande inconnue. Si Jusuf Nurkic est apte à pouvoir reprendre le jeu, les Blazers pourraient tenir tête aux Warriors dans la raquette. Avec Noah Vonleh, le Bosnien forme une raquette solide défensivement et opportuniste en attaque. L’impact immédiat de la « Bosnian Beast » à Portland a prouvé que les Blazers prenaient véritablement une autre dimension avec ce point d’ancrage intérieur. Permettant également à Vonleh d’évoluer davantage dans l’ombre, là où il est le meilleur, au rebond offensif ou en finition pure et simple.

Maintenant, le duo californien composé de Draymond Green et Zaza Pachulia a également de solides arguments, notamment en défense pour secouer le cocotier. À nouveau candidat pour le titre de meilleur défenseur de la saison, Green peut encore faire valoir son immense polyvalence dans le registre. Surtout en l’absence éventuelle de Nurkic… Offensivement, les intérieurs des Blazers vont devoir couper Green du ballon au maximum, lui qui adore jouer la relance et s’improviser meneur avec trois snipers (et un enforcer) à ses côtés. Si Nurkic peut jouer, il ne sera pas à 100% puisqu’il se remet d’une fracture de la jambe, et avantage donc aux Warriors dans tous les cas. Par défaut, nous avons choisi Meyers Leonard comme pivot titulaire.

Avantage : Golden State

Si ce n’est plus aussi fort que sur les deux dernières éditions, les Warriors ont encore l’avantage au niveau des secondes unités. Andre Iguodala, Shaun Livingston et David West jouent parfaitement leurs rôles respectifs de tauliers, dans leurs fonctions différentes. Ajoutez-y l’envergure de JaVale McGee et la dureté de Matt Barnes, et vous obtenez un banc solide de bout en bout (avec Ian Clark également à l’affût).

Et puis, du côté de l’Oregon, c’est encore bien tendre… et limité ! Sans Festus Ezeli ni Ed Davis, Meyers Leonard (si Nurkic joue) va se sentir encore bien seul à l’intérieur, notamment face à un McGee toujours en mouvement. Blessé au pied, Allen Crabbe n’approche pas les playoffs dans les meilleures conditions. Le point positif, c’est que Shabazz Napier, Evan Turner, voire Pat Connaughton ont tous trois bien pris confiance lors des dernières levées de la saison régulière. Mais il va falloir se transcender !

Avantage : Golden State

Coach du mois en novembre et en janvier, Steve Kerr va affronter un autre très bon technicien en la personne de Terry Stotts, coach du mois de mars quant à lui. À vrai dire, l’entraîneur des Warriors a la tâche plus difficile que son homologue d’une certaine manière car il doit préparer ses joueurs à deux scénarios bien différents : l’un avec Jusuf Nurkic, l’autre sans.

« On se prépare avec et sans lui. Mais ils sont une équipe très différente sans lui. Donc, c’est un peu plus compliqué à gérer », a-t-il reconnu dans le Mercury News.

Pour Terry Stotts, la donne est simple : il va falloir réaliser non pas un, ni deux, ni même trois, mais quatre exploits ! Sans pression, l’entraîneur des Blazers va pouvoir tenter des paris. En parfait manager de ses forces vives, on peut toujours s’attendre à quelques surprises avec l’ancien joueur de l’Etoile de Voiron.

Egalité

L’attaque des mi-temps. Cela peut paraître anecdotique mais les Blazers ont mangé chaud lors des premiers et troisièmes quart lors de leurs quatre confrontations face à Golden State : -90 en l’occurrence ! Certes transfigurés depuis, et bien meilleurs défensivement, les coéquipiers de Damian Lillard vont néanmoins devoir serrer les vis très sérieusement pour ne pas prendre d’éclats d’entrée de jeu, ou dès le retour des vestiaires donc.

On sait que les Warriors adorent opérer sur la relance, sur du jeu en première intention, là même où ils tuent souvent leur adversaire en les dégoûtant de séries offensives écoeurantes. Portland aura fort à faire pour contenir ces assauts répétés qui sont aussi imprévisibles que fatals.

Golden State : 4-0

1e novembre 2016 : Portland – Golden State (104-127)
17 décembre 2016 : Golden State – Portland (135-90)
4 janvier 2017 : Golden State – Portland (125-117)
29 janvier 2017 : Portland – Golden State (111-113)

– Les Warriors disposent d’un bilan hallucinant de 113 victoires pour 9 défaites à l’Oracle Arena depuis la saison 2014-15. Avec quasiment 120 points marqués à domicile, Golden State est assez largement l’équipe qui score le plus devant ses fans…

– CJ McCollum détient (avec Russell Westbrook) le record de points encaissés par les Warriors sur une mi-temps cette saison avec 26 unités, lors de la rencontre du 4 janvier dernier.

– Klay Thompson a besoin de 13 apparitions supplémentaires pour devenir le recordman absolu des Warriors au nombre de matchs de playoffs (Draymond est juste derrière à un match de Thompson).

– Dans le même registre, Stephen Curry a besoin de 288 points pour détrôner Rick Barry au classement des meilleurs scoreurs all-time des Warriors en playoffs.

Damian Lillard a beau avoir annoncé une victoire des siens en six manches, on ne peut que lui offrir un « gentleman sweep », c’est-à-dire une défaite plus digne en cinq matchs. Après une troisième saison à 67 victoires ou plus, les Warriors dominent leur sujet comme jamais. L’addition de Kevin Durant n’a pas été sans quelques heurts mais la somme de talents concentrés dans l’effectif à la disposition de Steve Kerr est tout bonnement énorme, et devrait permettre à Golden State de passer sans trop de difficultés.

Golden State : 4-1

Game 1 : à Oakland, dimanche 16 avril* (à 21h30)
Game 2 : à Oakland, mercredi 19 avril (à 4h30)
Game 3 : à Portland, samedi 22 avril (à 4h30)
Game 4 : à Portland, lundi 24 avril (à 4h30)
Game 5 : à Oakland, mercredi 26 avril**
Game 6 : à Portland, vendredi 28 avril**
Game 7 : à Oakland, dimanche 30 avril**

* dans la nuit de dimanche à lundi…

** si nécessaire…