Le transfert de Rudy Gay, moment clé dans l’ascension des Raptors

C’est l’histoire d’un transfert qui a changé le destin de la franchise canadienne. Un transfert dont on vient juste de « fêter » le troisième anniversaire. Retour début décembre 2013.

Les Raptors, qui n’ont plus connu les playoffs depuis cinq saisons, réalisent un début d’exercice à nouveau médiocre : 6 victoires en 18 matches. Et ce alors que Kyle Lowry et DeMar DeRozan semblent franchir un palier dans leur carrière. Le souci est que la mayonnaise ne prend pas avec le troisième larron de la ligne extérieure : Rudy Gay, particulièrement maladroit en ce début de saison (39%). Lui et DeRozan se marchent dessus.

Le staff des Raptors tranche : Gay, arrivé seulement quelques mois plus tôt, fait ses valises dans un échange à sept joueurs. Avec Aaron Gray et Quincy Acy, l’ailier prend la direction de Sacramento, autre équipe en souffrance à ce moment-là (4-12). Toronto récupère Greivis Vasquez, John Salmons, Patrick Patterson et Chuck Hayes.

L’opération canadienne permet de se débarrasser d’un gros contrat, qui risquait de filer l’été suivant sans contrepartie. C’est surtout un tournant dans l’équilibre des Raptors. Masai Ujiri, GM de la franchise, défend ainsi le mouvement à l’époque.

« C’était davantage une question de cohésion. Tout le monde voyait bien qu’il n’y avait pas de cohésion dans ce groupe. »

Le meilleur bilan à l’Est depuis décembre 2013

Trois ans plus tard ? Toronto s’est érigé en place forte de sa conférence talonnant les Cavs : trois saisons consécutives à plus 48 victoires puis des playoffs, dont une saison historique, l’an passé, à 56 victoires, achevée par une finale de conférence. Depuis le départ de Gay, Toronto a remporté 65% de ses matches (163-88). Soit, étonnamment, le meilleur bilan à l’Est depuis cette date. Et même le quatrième bilan de toute la ligue, derrière Warriors, Spurs et Clippers !

Le même déclic n’a pas eu lieu côté Kings : aucune post-season et seulement 37% de victoire (92-158). Et le chat noir Gay a récemment dit son intention de pas rester en Californie… Le pari de Masai Ujiri était donc le bon. Comme espéré, ce transfert a permis au tandem Lowry-DeRozan de se libérer, de se responsabiliser et d’atteindre l’échelon supérieur : le niveau All-Star. Cette année, le duo complémentaire semble encore plus fort.

Patrick Patterson, l’homme à tout faire

Toronto n’a pas seulement gagné à remercier Gay. Dans l’échange, la franchise a aussi récupéré un élément précieux : Patrick Patterson. Le dernier « survivant » du trade est aujourd’hui indispensable au collectif canadien.

Un joueur dont l’impact se lit difficilement dans les chiffres. Avec à peine 8 points et 6 rebonds de moyenne, il est pourtant essentiel pour sa capacité à sanctionner de loin (36% à trois points en carrière). Surtout, Patrick Patterson est l’un des joueurs les plus solides de la ligue à son poste.

« C’est du ciment », dit de lui son coach Dwayne Casey dans les colonnes de SBNation. « Son énergie, son intelligence nous aide. Il est notre âme sur le parquet. Prendre les rebonds, défendre. Il est notre gars utile aux multiples facettes. »

C’est tout sauf un hasard si l’ailier fort à le meilleur ratio +/- de l’équipe (+176 lorsqu’il est sur le terrain), devant Kyle Lowry. Ce qui était déjà le cas l’an passé.

« C’est fou, il y a trois ans, le transfert a eu lieu et j’apprenais à connaître tout le monde ici », se remémore l’intéressé cité par Canoe Sports. « Nous partions de zéro et nous en sommes là aujourd’hui, une équipe solide dans la NBA. On est extrêmement fier les uns des autres. »

Rudy Gay ne peut pas en dire autant.