À San Antonio, Tony Parker reste indispensable

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Le vers de Lamartine vaut aussi pour les Spurs et Tony Parker : avec lui en tenue, San Antonio présente un bilan de cinq victoires en six matchs. Sans lui, les Texans ont un bilan tout juste équilibré (2-2). 

Certes, le Français réalise pour le moment son plus mauvais début de saison statistique en carrière, saison rookie comprise, mais les chiffres n’ont jamais réellement rendu justice au système Spurs et ses joueurs. Pour San Antonio, le retour du meneur de jeu après trois matchs d’absence pour une blessure au genou est sans aucun doute une bonne nouvelle. Gregg Popovich a retrouvé son général.

« Il nous maintient organisés, » explique le coach au San Antonio Express-News. « Dans ce contexte, il y a plus de stabilité. Les choses semblent mieux en termes d’exécution. Patty est notre energizer. Pour devenir titulaire, il doit totalement changer son rôle, se muer en distributeur. Tony comprend ce poste, c’est donc préférable de l’avoir sur le terrain. « 

Avec lui, le jeu est plus lent, mais la balle circule mieux

La mue de Tony Parker du scoreur au meneur distributeur est de plus en plus évidente : c’est avec lui que les Spurs jouent le plus lentement (moins de 91 possessions en moyenne sur 48 minutes contre près de 97 pour Patty Mills et plus de 99 pour Nicolas Lapprovittola) et si Patty Mills distribue plus de passes décisives sur un temps de jeu similaire (5.8 pds sur 36 min pour l’Australien contre 5.4 pour le Français), c’est bien Tony Parker qui fait le plus circuler le ballon chez les Spurs avec 49 passes par match de moyenne sur le terrain (contre 43.3 pour Patty Mills).

Aussi, il fait toujours partie des joueurs qui distribuent le plus de hockey assists dans la ligue (la passe qui précède la passe décisive) avec 1.3. Dans ce secteur, c’est le 13e de la ligue et le seul du Top 15 à moins de 29 minutes de jeu (25.7 min de moyenne).

« Il sait exactement ce qu’il se passe sur le terrain. Tony est notre meneur titulaire et il fut le leader de l’équipe pendant de nombreuses années. Nous avons besoin de lui sur le terrain, » rappelle Manu Ginobili. « C’est simplement un grand meneur de jeu, très intelligent, qui sait où les joueurs sont placés sur le terrain, » confirme Kawhi Leonard. « Il sait ce que Pop attend et si l’un d’entre nous commet une erreur, il nous le dit. »

À désormais 34 ans, le temps où Tony Parker incarnait la première option offensive est bien loin : ce rôle est désormais dévolu à Kawhi Leonard, puis LaMarcus Aldridge. Et en cas de besoin d’une troisième option, Pau Gasol est également là. Mais pour le Français, cet effacement au profit des autres n’est en rien une contrainte, c’est un sacerdoce.

« J’essaye de faire de mon mieux pour m’assurer que l’équipe est en place et que nous puissions avoir les meilleurs shoots possibles, » commente t-il simplement.