« Vous devez le toucher régulièrement, vous montrer physique avec lui, faire des fautes dures et espérer que cela le ralentisse. »
Fataliste, Marcin Gortat n’avait pas d’autre stratégie à dévoiler au sujet de DeMar DeRozan après la défaite de son équipe face aux Raptors en début de saison.
Huit rencontres sur neuf à 30 points ou plus : aussi bien que Michael Jordan en… 1986
Deux semaines plus tard, rien n’a changé du côté de l’Ontario : l’arrière des Raptors est toujours le meilleur scoreur de la ligue avec 34 points de moyenne, devant Russell Westbrook (31.9 points) ou Anthony Davis (31.1 points par match).
Son début de saison est tout simplement tonitruant avec huit rencontres sur neuf à 30 points ou plus, une performance qui n’avait plus été réalisée depuis Michael Jordan en 1986.
Mais le plus impressionnant dans ses performances restent sa manière de marquer ses points : dans une ligue de plus en plus orientée vers le tir à 3-points, DeMar DeRozan préfère shooter à l’intérieur de la ligne. Contrairement aux autres extérieurs membres du Top 5 des meilleurs scoreurs, ou Stephen Curry, il est moins intéressé par les shoots de loin.
Une réussite impressionnante à l’intérieur de la ligne
L’arrière a inscrit 112 de ses 204 tentatives à 2-points, les plus gros totaux de la ligue alors qu’il a disputé seulement neuf matchs. Sa réussite est exemplaire puisqu’il tire en moyenne à 54.9% à l’intérieur de la ligne. Moins à l’aise de loin, l’arrière n’a inscrit que 3 de ses 14 tentatives à trois-points.
Dans ces conditions, il préfère optimiser ses chances en se rapprochant du cercle et cela lui réussit.
Autre constat étonnant : DeMar DeRozan n’est jamais aussi bon que lorsqu’il se créé lui-même ses tirs. En premier lieu, 76% de ses réussites proviennent des tirs qu’il se crée. Et alors qu’il tourne à 54.4% de réussite en pénétration et à 53.8% sur les tirs en sortie de dribble, il est par contre souvent en échec sur le catch-and-shoot. En effet, lorsqu’il doit tirer directement après avoir reçu le ballon, son pourcentage n’est que de 38.5%…
Billy Donovan : « Il a rentré plusieurs fois des tirs très, très compliqués »
Ses 53.8% de réussite en situation de pull-up jump shots (shoot en sortie de dribble) sont d’autant plus impressionnants que sur les trois dernières saisons, pas un joueur n’a conclu une campagne à plus de 48% dans ce secteur. L’an passé, C.J. McCollum était le premier à… 44.7%. En 2015, il s’agissait de Kevin Durant avec 48% et en 2014, Stephen Curry avec 43.8%.
C’est dire la difficulté de ce type de tirs et c’est notamment la raison pour laquelle Billy Donovan ne pouvait que féliciter le joueur après la défaite du Thunder contre Toronto il y a quelques jours.
« Vous savez, parfois vous devez simplement tirer votre chapeau, une bonne attaque peut battre une grande défense, » avait-il déclaré à Yahoo! Sports. « Il y a eu plusieurs moments où il a rentré des tirs très, très compliqués. »
La question est désormais de savoir si DeMar DeRozan peut tenir à ce rythme, lui qui n’avait jusqu’ici jamais été aussi adroit que lors de sa saison rookie (49.8%). Néanmoins, même si son adresse devait décliner, son attirance pour le cercle lui offre aussi des points faciles aux lancers francs : ses 10 lancers tentés par match (81.1% de réussite) constituent aussi un record en carrière pour le joueur et il s’agit de la sixième moyenne de la ligue.
Prolongé cet été à prix d’or, l’arrière semble dans tous les cas avoir mis toutes les chances de son côté pour que cette réussite soit davantage qu’une simple parenthèse dorée.
« Je trouve toujours des moyens pour progresser mentalement, physiquement et dans mes facultés, que ce soit lors de l’intersaison ou durant la saison, » a t-il récemment déclaré à Sports 360°. « Cela vient avec l’expérience, le développement et la maturité. On commence à comprendre que l’on peut faire mieux à titre individuel. »
Jusqu’ici, DeMar DeRozan fait bien mieux et les Raptors ne s’en portent pas plus mal puisque leur bilan est de 7 victoires en 9 matchs. Et tout ça, alors que leur arrière réussit en moyenne un trois-points tous les trois matchs…