Interview Earl Watson : « Notre cinq de départ avait 22 ans de moyenne d’âge »

Malgré un retour au courage en fin de match, derrière un superbe Eric Bledsoe (31 points, 4 rebonds, 4 passes), les Suns ont encore dû s’incliner à Portland. Comme en présaison. Après la défaite en prolongation en Arizona il y a une semaine, Damian Lillard (38 points) et CJ McCollum (33 points) ont donc remis les points sur les i.

Ayant choisi d’insérer Marqueese Chriss dans le cinq majeur, plus Alex Len sachant que Tyson Chandler était sur le flanc, Earl Watson a créé l’événement en présentant le cinq majeur le plus jeune de l’histoire des Suns : 22 ans et 210 jours. On a discuté avec le technicien de Phoenix après le match pour recueillir ses impressions, forcément mitigées, après ce revers rageant.

Earl, vous avez reçu un bon coup de main de votre banc…

« Le banc a très bien joué. Ils ont été très présents défensivement. J’ai trouvé que Dragan a vraiment apporté une étincelle. PJ Tucker a été un facteur X aussi. Brandon Knight a été le parfait quarterback et tout notre banc a été bon. Il nous a permis de revenir dans le match. Notre rotation rajeunie a été en difficulté en début de match car ils manquaient de présence défensive. Mais ils ont été meilleurs en deuxième mi-temps. »

Comment expliquez-vous ce début de match très compliqué de votre équipe ?

« Une des raisons, c’est qu’on a inséré deux nouveaux gars dans notre cinq. Ceci explique cela. Le problème était notre rythme en attaque. On n’avait pas de flot. Et comme eux ont une équipe dominée par leurs arrières, ils ont imposé leur volonté et il a fallu qu’on fasse entrer des gars plus impliqués en défense pour arrêter l’hémorragie. »

N’est-ce pas frustrant d’avoir à courir après le match comme ça, dès le début ?

« Ce n’est pas si difficile de revenir dans le match, c’est ce qu’on fait très souvent. Notre équipe est très soudée et elle croit en son potentiel. Notre cinq majeur ce soir avait 22 ans de moyenne d’âge. Et ils ont joué comme tels… On leur a donné l’opportunité de jouer, et on continuera de le faire car on veut qu’ils grandissent. »

Dragan Bender a réalisé un bon match (il a égalé son record de points à 10 unités), qu’avez-vous pensé de son entrée en jeu ?

« Oui, c’est un vrai joueur. Il hausse son niveau de jeu pour les matchs par rapport aux entraînements. On va continuer de lui donner des minutes et il aura l’opportunité de jouer et progresser. »

On sait que vous manquez de shooteurs extérieurs, peut-il être un des joueurs qui équilibre la balance ?

« Il peut shooter, ça c’est sûr. On lui donne le feu vert pour qu’il shoote. Et à mesure qu’il prend de la bouteille, qu’il devient plus costaud, il pourra soit shooter, soit prendre le dribble et attaquer le cercle. On l’a vu un peu ce soir et il va apprendre progressivement à trouver le bon équilibre entre le shoot extérieur et la pénétration. Son potentiel est énorme. »

Comment évaluez-vous sa progression depuis le début de la saison ?

« Dragan évolue bien. C’est un gars qui a beaucoup de talents. On aime bien le placer en tête de raquette pour jouer son jeu, qu’il pénètre ou qu’il crée quelque chose pour ses partenaires. C’est une vraie chance d’avoir un joueur de sa taille capable de réussir de telles choses dans la création et le shoot. »

Qu’avez-vous pensé de la prestation d’Eric Bledsoe, énorme en fin de match ?

« Bled a très bien joué. Je crois qu’il a mis plus de 20 points en deuxième mi-temps. J’ai aimé qu’il attaque le cercle. Il a vraiment délivré un gros match des deux côtés du terrain [face à Damian Lillard]. Il a réussi des lancers francs importants en fin de match et c’était énorme pour l’équipe. On sait qu’il fait partie des meilleurs de la ligue sur son poste. »

Il a été un des seuls joueurs de votre équipe à porter le fer dans la peinture…

« C’est un aspect important de notre jeu. Il faut que nos gars attaquent le cercle car derrière ça libère des espaces pour les tirs à trois points. En général, quand on attaque le cercle, on veut mettre le panier ou obtenir la faute et les lancers. Mais au final, ça nous servira pour aérer notre jeu et libérer nos shooteurs extérieurs. C’est ce qu’on doit poursuivre à l’avenir. »

Les Blazers ont eux reçu des contributions de plusieurs joueurs en plus de leur duo majeur, Lillard – McCollum, avec Moe Harkless par exemple. Qu’est-ce qui les rend si difficiles à arrêter ?

« Ils ont mis pas mal de trois points dans le coin qui nous ont fait très mal. CJ a mis 18 points en premier quart, c’est beaucoup trop ! Ils se connaissent très bien. [McCollum et Lillard] font partie des joueurs qui ont passé le plus de minutes ensemble sur le parquet. Leur cohésion sur le terrain est excellente… et ils sont encore jeunes ! Ils ont réussi à construire une équipe autour d’eux très rapidement, et ils en récoltent les bénéfices en ce moment. »

PJ Tucker (11 points, 9 rebonds, 5 interceptions, 4 passes) a noirci la feuille de stats ce soir, comment estimez-vous son état de forme maintenant ?

« PJ arrive peu à peu à retrouver son niveau. Il a pesé sur le match dans beaucoup de domaines. Tyson Chandler nous a manqué, ça c’est une certitude. Mais on ne se cherche pas d’excuse. On est venu ici en famille et on joue aussi dur que possible. »

Propos recueillis à Portland