Avec Dragan Bender et Marquese Chriss, les Suns retrouvent l’enthousiasme

Privés de playoffs depuis 2010, les Suns commencent à trouver le temps long sous le soleil aride de l’Arizona. Heureusement, la dernière draft pourrait bien changer le paysage pour la franchise de Phoenix. 

Earl Watson se souvient de Jerome Moïso…

Avec les arrivées combinées de deux immenses prospects, Dragan Bender (18 ans, 2m16) et Marquese Chriss (19 ans, 2m08), les Suns espèrent bien retrouver la marche avant. Mais comme le préconise leur coach, Earl Watson, il faudra encore faire preuve de patience.

« Chriss peut jouer au-dessus du cercle, il peut tirer à trois points et il maîtrise bien la balle pour sa taille. Mais c’est un gamin. Ce sont tous les deux des gamins. On leur dit qu’ils vont être bons, qu’avec eux et Devin Booker, on a quelque chose d’intéressant à faire. Mais pour le moment, on doit laisser le temps au temps. On doit accepter le présent, s’occuper de chaque étape, chaque détail. Et faire le boulot. On doit leur donner plus d’affection que de contraintes. On leur demandera des comptes plus tard. Pour le moment, on leur montre qu’on les apprécie quoiqu’il arrive. »

L’ancien journeyman de la NBA, avec 6 équipes en 13 saisons NBA, a suffisamment roulé sa bosse pour savoir qu’il va lui falloir du temps pour modeler ces deux talents bruts. Le travail du joaillier ne fait que commencer pour ces deux diamants à polir…

« Quand j’étais à UCLA, j’étais agressif avec tout le monde. » se souvient Watson sur NBA.com. « Mais je me suis ensuite rendu compte que je ne pouvais pas parler à Jérome Moïso comme je pouvais parler à Dan Gadzuric. Baron Davis, je pouvais l’attraper par le maillot et lui gueuler dessus et il allait jouer mieux. Pour Jérome Moïso, je devais être plus du genre ‘on a besoin de toi, mon petit’. Et il jouait mieux. ‘Oublie les deux derniers tirs, tu vas bien jouer. On t’adore, vas-y !’. J’ai appris comme ça pendant mes deux premières années. J’étais trop agressif, je ne menais pas mon équipe dans la bonne direction. Je tuais leur état d’esprit. J’ai appris au fur et à mesure qu’il fallait s’adapter. »

Un « Big Three » de moins de 20 ans…

Dans le cas présent, Watson sait que Chriss et Bender ne réagiront pas de la même manière à ses exhortations. En tout état de cause, il va d’abord s’agir de trouver la bonne méthode pour chacun d’entre eux.

« Bender est un poste 3 avec un potentiel de poste 4. Le plus logique est de le mettre en ailier fort. Et plus on va apprendre à le connaître, à savoir ce qu’il veut, ce qu’il ambitionne et ce qu’il a dans le coeur, on s’adaptera. Sa vision des choses est de jouer dans le périmètre mais aussi au poste bas et faire du pick & pop. On croit en lui. On veut qu’il s’épanouisse pleinement à travers notre équipe. »

Et les deux rookies semblent s’entendre à merveille jusqu’à maintenant. Malgré leurs horizons très différents, Chriss et Bender apprennent à se connaître. Sur et en-dehors du terrain.

« C’est un super bon gars. Il ne parle pas beaucoup mais c’est intéressant de discuter avec lui. » avance Chriss à propos de Bender. « J’aime être sur le terrain avec lui en tout cas car il étire les défenses et je peux lui passer la balle à l’extérieur. Je pense que notre envergure pourra poser des problèmes à nos adversaires. »

Le jeune croate confirme la tendance.

« On a passé un peu de temps ensemble après la draft à Phoenix et après à San Diego, où on a fait quelques entraînements. C’est un bon gars. » renvoie Bender à propos de Chriss. « Un point important pour nous, c’est qu’on est tous les deux polyvalents et on peut changer sur chaque écran. C’est déjà un bon point de départ pour l’avenir. »

Les playoffs ne semblent pas encore un objectif raisonnable cette saison mais l’enthousiasme a au moins fait son retour à Phoenix. Avec la progression express de Devin Booker, l’autre pépite locale, les Suns espèrent bien constituer à terme une équipe forte autour de ce trio qui n’a pas encore atteint la vingtaine…