Grâce à Nocioni et Campazzo, l’Argentine défait le Brésil après deux prolongations

Quand Marcelo Huertas et Luis Scola, les deux capitaines, prennent le micro avant le match pour demander au public de respecter les règles de bienséance, on sait que ce n’est pas un match comme les autres dans ce tournoi olympique de Rio. Et pour cause, la Carioca Arena a véritablement été le théâtre des rêves dans ce derby sud-américain entre l’Argentine et le Brésil. Dans un match de séries, Andres Nocioni a été le premier à prendre feu. L’ailier du Real finit à 37 points à 8/12 à trois points, mais c’est bien Facundo Campazzo l’auteur des miracles en fin de match (33 points, 11 passes) et en prolongation, pour porter l’estocade face à un Brésil sur courant alternatif (111-107).

Désormais à 1 victoire et 3 défaites, le Brésil est en piteuse posture pour la qualification. Avec ce succès, l’Argentine est le candidat le plus probable pour affronter les Bleus en quart de finale, une éventualité que la Lituanie peut confirmer si elle défait l’Espagne cette nuit.

La révolte des seconds couteaux brésiliens

Devant son public, le Brésil réalise un gros début de match avec Nene qui profite de son avantage de taille sur Luis Scola. Manu Ginobili s’occupe, lui, du cas Leandro Barbosa et l’Argentine revient petit à petit au score et passe même devant après le deuxième tir primé d’Andres Nocioni (15-10). Et l’ailier du Real ne fait que commencer son festival.

Avec l’aide de Luis Scola, l’Argentine pétarade avec un 6/9 à trois points, dont un parfait 4/4 pour Andres Nocioni ! Repoussé à 10 longueurs (24-14), le Brésil essaie bien de réagir avec Giovannoni notamment mais, à l’image de cette interception conclue d’un dunk de Patricio Garino, c’est encore l’Argentine qui maintient la pression. L’Albiceleste conserve 9 points d’avance après le premier quart (28-19).

Poussée par son banc, la sélection auriverde ravit enfin l’audience carioca. Le Brésil revient à un petit point sous l’impulsion de ses seconds couteaux, Guilherme Giovannoni (10 points) et Vitor Benite (13 points) en tête. L’attaque léchée des Argentins est mise à mal par la pression brésilienne et Nocioni prend même une technique. Avec une grosse adresse de loin, le Brésil passe un 20-7 en deuxième quart et reprend les commandes (39-35).

Mais avec ses vétérans Scola et Ginobili, respectivement à l’interception et au contre, l’Argentine s’accroche alors que les titulaires du Brésil sont toujours dans le dur. Le Brésil revient cependant aux vestiaires, couvert d’un bel avantage (52-44). Avec 21 points à 5/7 à trois points, Andres Nocioni maintient le vaisseau argentin à distance.

Une fin de match dantesque !

Et quand ce n’est pas Nocioni, c’est le meneur de poche de Murcie, Facundo Campazzo, qui prend les choses en main. Il orchestre une frappe cinglante (11-0) qui refait passer l’Argentine devant au score (64-63). Après le banc brésilien, c’est donc au tour de la seconde unité argentine de se rebeller. Plus mobile, Manu Ginobili parvient également à se faufiler dans la défense brésilienne. Mais l’écart demeure avant la dernière levée (72-67).

Les défenses prennent le pas sur les attaques en dernier quart. Andres Nocioni se jette sur tous les ballons mais les shoots argentins sont résolument courts. Le Brésil ne fait guère mieux mais Marquinhos, ou Rafael Hettsheimeir, rentrent des gros tirs. Les vétérans argentins montrent des signes de fatigue. En face, Nene arrive au seuil des 20 points en dominant à nouveau son homologue des Nets. On est dans le money time, et l’Argentine est reléguée à 8 longueurs (83-75).

Facundo Campazzo ne tremble pas et il ramène son équipe à trois points sur un tir primé en tête de raquette. Luis Scola craque cependant sur un renversement plutôt aisé. L’Argentine compte encore un point d’écart à 22 secondes de la fin après deux lancers de Huertas. Mais l’Albiceleste est éternelle, et revient à égalité parfaite sur un tir incroyable de Nocioni dans le coin, ponctué avec quatre rebonds sur le cercle avant de rentrer (et après un rebond offensif de Campazzo !). Le Brésil a encore 4 secondes pour marquer mais Marcelo Huertas heurte la tranche. Direction prolongation (85-85).

Nocioni et Campazzo héroïques

Comme en début de match, Nene arrive à ses fins sous le cercle et le Brésil prend 7 points d’avance mais l’Argentin se refait encore la cerise. Nocioni rentre encore de loin mais ça se corse avec l’exclusion pour cinq fautes de Luis Scola (14 points). Après un raté de Raul Neto à trois points, Ginobili a la balle de match mais son tir en crochet rate le cercle (95-95).

Qu’importe, Facundo Campazzo enfile deux tirs à trois points pleins de culot, avant de rater un lay up après une superbe feinte, heureusement sauvée par Patricio Garino en claquette. Le Brésil est dans les cordes. Fantomatique jusque là, Barbosa sort de sa boîte et inscrit 9 points d’affilée pour mettre la pression sur l’Argentine qui ne tient qu’à un fil. Mais Ginobili va chercher un rebond offensif clé avant de sanctionner sur la ligne de réparation. Au bout d’un match d’anthologie, l’Argentine arrache la victoire (111-107) derrière les 37 points d’un gigantesque Andres Nocioni.