Luis Scola rajeunit aux Raptors

Et si les Raptors venaient coiffer Cleveland sur le poteau pour la première place à l’est ? Solides depuis le début de la saison, les Canadiens sont maintenant tout près de doubler les Cavaliers avec une seule victoire de moins au compteur. Même si l’excellent duo Lowry-DeRozan est la principale raison de la bonne forme de Toronto, c’est tout un collectif qu’il faut mettre en avant. Parmi l’effectif, un vieux briscard argentin s’offre une seconde jeunesse puisque Luis Scola n’en finit plus de surprendre. On peut même écrire que l’intérieur sud-américain revit avec les Raptors. Face aux Celtics, il a ainsi marqué 17 points, puis en plantant 20 face au Magic dimanche soir.

« C’est ce que font les personnes âgées… » en plaisante DeMar DeRozan après la victoire à Boston. »La machine marchait bien au début. Scola, il est comme une vieille Cutlass (NDLR : une voiture). Il vous emmène où vous voulez, mais ne lui demandez pas de partir en road trip »

DeRozan a de l’humour, mais également de la lucidité. Les jeunes Raptors doivent profiter de l’expérience de Scola qui, à 36 ans, ne sera pas éternellement dans la ligue. Mais ne comptez pas sur le vétéran pour faire de la figuration. L’Argentin est déterminé et ne compte pas s’arrêter à quelques victoires en saison régulière.

« On joue dur à chaque match » explique-t-il. « On joue bien à chaque fois et on se prépare à quelque chose de plus grand. Cette concentration ne garantit rien, mais nous donne encore plus de chances. »

Sa nouvelle arme, le tir à trois points

Luis Scola montre l’exemple avec un état d’esprit irréprochable. Mais c’est également dans le jeu qu’il a évolué. Avec Jonas Valanciunas et Bismack Biyombo sous le cercle, l’ancien Pacer prend ses distances avec la raquette. En huit années dans la ligue, il n’avait pris que 60 tirs à trois points. Cette saison, il en a pris 134 pour 52 réussites. Face à Boston, il a même fait 3 sur 5 derrière l’arc.

« Dans le premier quart-temps, Luis a vraiment donné le ton avec son jeu, sa dépense physique, sa force, son post-up et ses rebonds » explique Casey après le match. « Il nous a vraiment aidés à réussir notre début de match. »

Une adaptation de son jeu qui démontre à quel point Scola veut bien faire au Canada. Il travaille beaucoup, et ça paye.

« Je pense que quand tu as le bon comportement chaque jour, tout ça arrive automatiquement. Ce n’est pas facile d’être à fond tous les jours mais les bénéfices n’ont pas de prix. Ils valent le coup de travailler très dur. Tu te construis un momentum, des habitudes, et après les choses viennent naturellement. Et après ça deviendra plus simple, car tout le boulot a été fait »

Le collectif avant tout

Mais ce qui fait la force principale des Raptors, c’est un groupe de 15 joueurs au diapason de l’Argentin. Les hommes de Dwane Casey s’appuient sur un apport du banc important. Biyombo, Joseph, Patterson, chaque joueur a un rôle clé, notamment pendant l’absence de DeMarre Carroll. Luis Scola, toujours titulaire cette saison, sait ce qu’il doit faire sur le parquet.

« On a deux joueurs à qui on doit donner la balle pour faire la différence, et il y a les autres qui doivent les soutenir, qui ont un travail à faire : les mettre en confiance, rester à leurs côtés. Parfois tout va bien, parfois c’est plus dur. Tu peux jouer ta carte personnelle de temps en temps, mais aussi savoir rester dans son rôle. Je suis complètement OK avec ça. L’objectif c’est la victoire, on va tous dans le même sens et c’est vraiment cool »

Il reste maintenant 13 matches à jouer pour les Raptors, et une nouvelle confrontation dès ce soir face aux Celtics. Avec 7 victoires sur les huit derniers matches, il leur faut encore 3 succès pour s’assurer une place en playoffs… Et pourquoi pas détrôner les Cavaliers sur le fil.