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Finales Celtics – Lakers : les confidences des spécialistes

magic-birdAprès la Finale 2008, nous avions sollicité l’avis de trois spécialistes américains de la NBA, Bob Ryan (Boston Globe), Mark Heisler (L.A. Times) et Ian Thomsen (Sports Illustrated), pour établir la hiérarchie des affrontements Boston-Los Angeles.

Arguments, contre-arguments et éléments de comparaison.

Bob Ryan est LA référence basket du « Boston Globe ». Il a vécu les grandes heures de la franchise du Massachusetts dans les années 80. Cela ne l’a pas empêché de se régaler en suivant la Finale 2008 entre les Celtics et les Lakers.

« La dimension athlétique a donné encore plus d’intérêt au jeu. Et puis le basket actuel n’est pas moins flamboyant. Une équipe comme Boston a brillé en défense tout en développant un jeu offensif très varié », notait Ryan au terme de la série au TD Banknorth Garden.

Evidemment, le jeu a bien changé depuis deux décennies. Ne serait-ce que parce que les règles elles-mêmes ont évolué. Mark Heisler, reporter du « L.A. Times » qui a lui aussi vécu la grande rivalité Magic Johnson-Larry Bird, notait ceci :

« Les fautes dures commises hier sont ce que l’on appelle aujourd’hui des fautes flagrantes. Les fautes techniques peuvent s’accumuler, ça ne change rien au match. Et puis les 20 multimillionnaires qui gouvernent la Ligue ne fraternisent plus du tout. Penser qu’ils ont des liens d’amitié relève de l’utopie. »

Bob Ryan et Mark Heisler comparent volontiers les deux époques mais ils refusent le mélange des genres et des générations. Pas question non plus de juger la décennie 1980 en fonction des Sixties, époque où les Celtics dominaient copieusement les Lakers (comme toutes les autres franchises de la Ligue d’ailleurs). Tout débuta en 1959 lorsque les Celt’s sweepèrent les Lakers, qui étaient encore basés à Minneapolis. Six oppositions auront lieu dans les années qui suivront et à chaque fois, Boston l’emportera. Les Celtics éteignent régulièrement les deux superstars californiennes que sont Jerry West et Elgin Baylor. West refusa longtemps de revenir au Boston Garden lorsqu’il s’occupait des opérations basket de la franchise de la Côte Ouest. Comme si cette salle était frappée, pour lui, du sceau de la malédiction.

Entre joueurs, une amitié très forte… ou une haine durable

Mark Heisler ne peut pas nous contredire lorsqu’on rapporte que dans les années 80, Bill Walton (le père de Luke), qui jouait à Boston, et Kareem Abdul-Jabbar, qui évoluait chez les Lakers, ne s’adressaient jamais la parole.

« On en rigole aujourd’hui mais à l’époque, c’était un truc qu’on prenait très au sérieux. »

Une anecdote qui ne laisse pas insensible Kobe Bryant. Il vit parfois la même situation au présent…

« Je connais certains joueurs de cette Ligue depuis mes 14 ans. Ou alors on s’est rencontré dans des camps de basket. Soit ça crée des liens très forts, soit ça crée très vite une distance. C’est la concurrence qui s’installe. Et cette forme d’antipathie dure longtemps. »

Ainsi Ray Allen et Kobe Bryant n’ont-ils jamais pu se supporter. On n’ira pas jusqu’à prétendre que Paul Pierce, l’enfant d’Inglewood, a vu d’un très bon œil la réussite de Kobe Bryant chez les Lakers au début des années 2000 alors que lui-même galérait à Boston… Confirmation de Bob Ryan du « Boston Globe » :

« Le gros problème de Paul, c’est qu’il n’arrivait pas à passer un cap en playoffs. En 2007-08, pour la première fois, il a été capable de hausser le ton en défense comme en attaque. La chose aurait-elle été possible sans l’aide de Kevin Garnett et Ray Allen ? On ne le saura jamais mais l’histoire récente semble prouver que non. »

Par le passé, la rivalité Magic Johnson-Larry Bird avait changé l’opinion du public américain vis-à-vis du basket. Les télés s’étaient arraché les droits de retransmission de l’événement qui passionnait les foules et dont tout le monde parlait. Vingt-et-un ans plus tard, l’affiche de la Finale 2008 était considérée comme « bonne pour l’aura de la Ligue ». Une présentation un peu surprenante d’après un cadre du département NBA Communication basé à New York :

« Pourquoi n’a-t-on pas dit que c’était d’abord bon pour le public ? Lorsqu’on a un match France-Brésil dans une Coupe du monde de football, on ne dit pas que c’est bon pour la FIFA, on commence par dire que c’est fabuleux pour les fans… »

« Dans les années 80, les deux rosters regorgeaient de stars »

Quoi qu’il en soit, ce revival 2008 tint ses promesses si l’on en croit Bob Ryan.

« Même si on peut être déçu de ne pas avoir assisté à un revirement de situation comme en 1984, par exemple (ndlr : série en 7 matches remportée par Boston avec deux rencontres jouées en prolongation et Los Angeles s’imposant en déplacement dès le Game 1). Le niveau de jeu proposé fut très captivant avec, d’un côté, une équipe de Boston s’appuyant sur une défense très solidaire et, de l’autre côté, une équipe de Los Angeles perdant peu à peu son jeu d’attaque très fluide. Cette belle alchimie s’est étiolée au fil des matches parce que les Celtics ont trouvé la parade. »

Ian Thomsen, de « Sports Illustrated », regrettait quant à lui le manque de soutien autour de Kobe Bryant.

« Il était complètement esseulé, livré à lui-même et à son sort. Trop souvent, il s’est retrouvé face à un mur qu’il ne pouvait pas franchir seul. Avec trois All-Stars et des role players dévoués, Boston offrait de meilleures garanties. C’était encore plus vrai à partir du moment où l’équipe retrouva le jeu mis en place en saison régulière. »

Soyons francs : annoncée dans la tradition des grandes confrontations Lakers-Celtics du passé, cette Finale n’en eut pas la saveur ni le soufre. La faute aux rosters selon Ian Thomsen qui couvrit les grands duels des années 80 pour le « Boston Globe » :

« A l’époque, les deux rosters regorgeaient de stars. Là, qui pouvait prétendre à ce titre chez les Lakers en dehors de Kobe ? Il représentait Los Angeles à lui seul. C’était Bryant contre Boston. »

Rien à voir avec 1984, la référence absolue

Les audiences télé ont connu une hausse par rapport aux années précédentes. Le jeu fut de bien meilleure qualité que lors de la Finale San Antonio-Cleveland de 2007, par exemple. Mais pour les trois consultants que nous avons sondés, ce Boston-Los Angeles n’avait rien à voir avec la Finale de 1984 qui constitue la référence absolue pour les deux big markets de l’Amérique. Comme l’explique Mark Heisler, du « L.A. Times » :

« Les deux équipes se haïssaient et les hostilités démarraient bien avant les Finales. Il suffisait de regarder les rosters pour comprendre ce qui était en jeu. Boston possédait des joueurs extraordinaires qui sortaient pour la plupart de petites écoles. Les Lakers, eux, venaient des plus grandes universités américaines. C’était le duel entre les cols bleus du basket sortis de nulle part et les stars hollywoodiennes couvertes de gloire. »

Le mélange des genres et l’internationalisation de la Ligue ont quelque peu aseptisé le rendez-vous, détruisant les symboles du passé. Mais Bob Ryan ne veut surtout pas tirer sur le contingent européen :

« Le problème n’est pas là. Tony Parker a été MVP des Finales 2007 et Dirk Nowitzki MVP de la saison régulière parce qu’ils étaient les plus brillants. Peu importe l’origine et le parcours des joueurs, ils restent les maîtres du jeu. »

Ian THOMSEN (Sports Illustrated)

MONDIAL BASKET : Ian, si on devait comparer la Finale 2008 à celles des années 80, que dirait-on ?

I.T. : Ce sont deux baskets totalement différents. Les équipes de Magic et Bird étaient résolument portées sur l’attaque mais ça ne les empêchait pas de défendre. En défense, c’était la plupart du temps du un contre un. Aujourd’hui, le potentiel physique des joueurs est plus important et puis on défend davantage en équipe, comme les Celtics, avec des aides, du soutien, de la communication. Les équipes de Magic et Bird attaquaient en équipe et défendaient en individuelle, d’où des scores souvent extraordinaires.

MB : As-tu aimé les Finales 2008 ?

I.T. : Elles ont été bien plus intéressantes que celles de 2007, déjà ! Le come-back des Lakers qui viennent mourir à quelques points dans le Match 2 restera l’un des moments forts de cette Finale, comme celui réussi par les Celtics au Staples Center dans le Game 4 pour effacer un retard de 24 points.

MB : Quelle est ta Finale préférée ?

I.T. : La première que j’ai couverte pour le « Boston Globe », en 1984. La série s’était jouée en sept matches dans une atmosphère très particulière. Emotionnellement, c’était intense avec des personnalités fortes dans les deux équipes. Le jeu était toujours à la hauteur de l’événement.

Mark HEISLER (L.A. Times)

MONDIAL BASKET : Mark, ton regard sur les Finales des années 80 et celles de 2008 ?

Mark HEISLER : La musique n’est plus la même… On écoutait encore les Stones ! (Il rigole) Ça courait beaucoup sur le terrain, le jeu n’était pas aussi contrôlé. Là, Boston a tout cadenassé. Autrefois, les joueurs étaient naturellement tournés vers l’attaque. Ce n’est pas une question de règles, c’est le jeu qui voulait ça. Même avec la meilleure attaque des playoffs, les Lakers actuels n’ont rien à voir avec leurs aînés.

MB : Qu’as-tu aimé et détesté dans cette Finale 2008 ?

M.H. : L’opposition entre deux conceptions du basket m’a plu. Mais je reste sur ma faim car les Lakers n’ont pas su préserver le suspense. Depuis 2003, c’est toujours le basket défensif qui l’emporte, même si Miami fut une exception en 2006. Cela dit, Dallas était une équipe elle aussi orientée vers l’attaque. Boston a également joué sur le facteur expérience.

Bob RYAN (Boston Globe)

« Malgré une expansion vertigineuse, nous n’avions encore jamais vu des équipes comme celles de Boston et Los Angeles au milieu des années 80. L’un de mes exercices préférés à l’époque était de composer une liste de 12 à 15 noms, n’importe où, n’importe quand, en me posant cette question : « Qu’est-ce que ces gens ont en commun ? » Sur cette liste, il y avait des gars comme Bill Walton, Bobby Jones, Vinnie Johnson, Michael Cooper, Jamaal Wilkes, James Worthy ou Kevin McHale… Seulement deux personnes ont été capables de me donner une réponse convenable. Tous ces joueurs-là ont été capables, à un moment ou à un autre, de sortir du banc et de se remettre en question, à un moment donné de la saison, dans une équipe calibrée pour remporter le titre. Que ce soit Los Angeles, Boston, Philadelphie ou Detroit. »

Bob Ryan, reporter pour le « Boston Globe », a couvert un total de 20 Finales NBA, dont celles de la grande époque, au milieu des années 80. Il note encore ceci : « C’était plus marrant car les joueurs étaient nettement plus accessibles. Quand ils étaient de bonne humeur, côtoyer les Kevin McHale, Cedric Maxwell, Danny Ainge et autres Larry Bird était un vrai régal ! » Bob avait les mêmes affinités avec les Lakers. « Abdul-Jabbar restait toujours un peu distant mais Magic, lui, était disponible et affable. »

MONDIAL BASKET : Comment juges-tu la Finale 2008 ?

Bob RYAN : Les Celtics sont arrivés épuisés. Il y a eu ces deux séries en 7 matches plus une finale de Conférence en six… C’était beaucoup pour être au top en Finales. On a quand même eu de bons matches, excepté le troisième à Los Angeles. Les deux équipes n’étaient pas du tout dans le coup. Globalement, les Lakers m’ont déçu par leur incapacité à s’adapter au scénario de la série et à trouver des solutions.

MB : Quelle est ta Finale préférée ?

B.R. : Celle de 1984. Tout était réuni pour en faire un grand évènement avec l’affrontement Magic-Bird et le retour des deux meilleures franchises de la Ligue sur le devant de la scène. On n’avait pas été déçus. Il y avait eu des rebondissements, du suspense, un jeu extraordinaire, deux prolongations… C’était un basket merveilleux. Le top du top !

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