La FIBA veut disposer de sa compétition de haut niveau, avec les meilleurs clubs d’Europe, dans l’idéal absolu de pouvoir présenter un produit fini tel que celui de la NBA outre-Atlantique.
En janvier dernier, elle expliquait ainsi que la nouvelle « FIBA Champions League » devrait réunir 32 équipes (dont 8 qui passeront par un tournoi pré-qualificatif), divisées en quatre groupes qui amèneront à une formule classique de playoffs et de Final Four. Avec la question de savoir quelles ligues nationales allaient s’aligner alors que l’Euroligue existe déjà…
Une guerre ouverte entre la FIBA et l’Euroligue
La Russie d’Andrei Kirilenko a donné son accord à la Fédération internationale. L’Italie l’avait également donné mais aurait des envies de retourner sa veste. Et la France, aussi bien à la ligue qu’à la fédération, a décidé elle aussi de boycotter l’Euroligue et l’Eurocup afin d’envoyer ses clubs disputer les épreuves FIBA.
De quoi faire réagir Tony Parker, la star des Spurs mais aussi président de l’Asvel.
« L’Euroligue incarne l’avenir et l’Asvel veut jouer l’Euroligue ou l’Eurocup ! J’ai investi dans un club pour qu’il devienne l’un des meilleurs clubs européens. Je n’ai pas envie de jouer la troisième Coupe européenne. Donc, dans cette guerre FIBA-Euroligue, je soutiens l’Euroligue, » explique Parker dans L’Equipe. « On est prêt à accepter les sanctions de la FFBB si elle veut nous sanctionner. C’est l’avenir du basket français dont il est question. Si l’on veut que le basket français se développe, que nos jeunes progressent, c’est impossible qu’aucun club ne puisse jouer l’Eurocup. »
Et des tensions entre les clubs français et la fédération
Jacques Monclar, consultant BeIN Sports et RMC, s’est également insurgé contre cette prise de position qui, selon lui, risque de faire perdre beaucoup au basket français, non seulement pour le championnat, mais aussi chez les jeunes.
« L’Euroligue propose un basket d’excellence. S’en couper, c’est se couper de l’ambition. Nous qui sommes un pays de formation, quelle ambition on va donner à nos gosses ? On va leur dire de travailler comme des damnés pour jouer en deuxième, voire troisième division européenne ? Si on fait ça, ils iront se former en fac US, ou à la frontière espagnole… Les répercussions toucheront la formation et peuvent aller jusqu’à l’équipe de France. Déjà qu’on n’arrive pas à garder nos potentiels qui doivent passer par l’Euroligue pour se développer… Là, ce n’est pas à vingt-deux ans qu’on les perdra, mais à dix-sept, dix-huit. »
De son côté, le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat, a reconnu qu’il comprenait l’inquiétude des différents acteurs du basket hexagonal. Mais dans le même temps, il ne veut pas laisser les ambitions commerciales de l’Euroligue dicter les règles du jeu pour le basket européen.
« Je regrette que le seul intérêt de l’Euroligue soit commercial en en faisant une compétition fermée. C’est une ligue qui propose à des clubs dans les championnats nationaux de jouer dans un championnat fermé. On est une cinquantaine de pays en Europe. Nous formons des jeunes joueurs et on ne peut pas accepter de développer notre discipline sur le territoire en étant à la merci de quelques personnes qui ne veulent faire qu’une structure commerciale. On ne peut pas organiser un conflit contre l’Euroligue sans proposer notre propre compétition. L’idée qui a germé à la FIBA, c’est de faire cette compétition. Il faut remettre une harmonisation sur le territoire européen. »
Bref, le torchon brûle de part et d’autre et la guerre entre les deux institutions bat son plein. En espérant que les tensions entre clubs et fédération ne s’enveniment pas, alors même que l’Equipe de France a un objectif olympique l’été prochain…