« La plupart des gars avec qui j’ai grandi sont soit en prison, soit ils sont morts. J’étais le seul à vouloir toujours jouer au basket et réussir ma vie. C’est ce que j’ai fait, et maintenant, je suis en NBA. C’est ce qui m’a toujours motivé. »
Gamin du Bronx, dans ces « projects » nommés « Andrew Jackson Houses » en l’honneur de l’ancien président des Etats-Unis, Chris McCullough a dû batailler ferme toute sa vie pour ne pas basculer dans le côté obscur de la force. Né dans une famille de basketteurs, et tenu par sa relation forte avec sa maman, McCullough n’a cependant pas dévié de sa destinée.
La tuile après 16 matchs seulement en NCAA…
L’ancien de Syracuse n’a pourtant pas été verni par le sort. Solide freshman à Syracuse l’an passé, le poste 4 très élancé s’est blessé au bout de 16 matchs. Rupture des ligaments croisés antérieurs. Fin de sa première (et dernière) saison NCAA…
« J’ai senti un bruit et puis après, j’ai senti que ça se remettait en place. Au début, j’ai cru que je m’étais disloqué le genou, mais j’ai fait des examens le lendemain et on m’a dit que c’était les croisés… J’étais au fond du trou. Franchement, pendant deux semaines, je n’ai parlé à personne. J’ai éteint mon téléphone. »
Auteur de 10 points, 7 rebonds, 2 rebonds et 2 contres par match, McCullough était alors devant un sacré défi. Revenir en forme pour la draft (en cinq mois seulement) après avoir maintenu son nom, contre l’avis de certains de ses proches et son coach à Syracuse, Jim Boeheim.
En fait, le jeune new yorkais a retrouvé sa motivation en lisant la tribune de Shaun Livingston, un autre fameux blessé au genou. Trois premiers mois très compliqués de rééducation sont passés et McCullough a serré les dents pour tenir son calendrier précisément… très serré. Et, en juin, la délivrance.
Avec le 29e choix de la draft 2015, les Brooklyn Nets choisissent…
« C’était incroyable d’entendre mon nom et de traverser cette scène. » raconte McCullough sur ESPN. « C’est ma ville natale, et j’ai toujours voulu jouer pour ma ville. C’était énorme. »
Un retour prévu après le All Star Break
Impressionnant pour son galop d’essai en pre-draft, McCullough a convaincu les Nets de tenter le pari. Avec un joueur du crû, ils tiennent en tout cas un possible coup de poker. Et il n’y aura finalement pas de saison blanche…
Désormais dans le giron de la franchise NBA, McCullough poursuit de fait sa transition dans l’ombre des spotlights. Il apprend aux côtés d’autres grands blessés de Brooklyn tel Willie Reed, voire Rondae Hollis-Jefferson, lui aussi sur le flanc avec une entorse à la cheville. Comme son compagnon de draft, McCullough pourrait revenir après le All Star Break.
« Je n’ai pas encore pensé à tout ça. Je ne veux pas me rendre nerveux quand je serai enfin appelé à jouer. Je vais continuer à prendre les choses dans l’ordre, et une fois que je serai sur le terrain, je jouerai mon jeu. J’ai un bon système en place actuellement. Je m’en sors plutôt bien, je prends mon temps, je ne précipite rien. »
Avec ses grands abattis et son physique, Chris McCullough pourrait clairement apporter un brin de folie à une équipe des Nets qui s’ennuie encore à mourir cette saison. Encore faudra-t-il lui laisser un peu de temps avant de crier au loup…