Cette nuit, Spurs et Clippers se sont retrouvés pour la première fois depuis le mois de mai dernier et leur affrontement au premier tour des playoffs. Cette fois, ce sont les Texans qui se sont imposés, en grande partie grâce à une défense retrouvée en fin de match, un bon LaMarcus Aldridge mais aussi Tony Parker, à nouveau décisif. La performance du Français n’est pas nouvelle cette saison. Depuis le début de cette campagne, le MVP de la finale 2007 a retrouvé son niveau de jeu. Cela ne se traduit pas forcément dans les chiffres, ses plus faibles en carrière depuis sa saison rookie (13 pts et 5 pds par match), mais c’est en grande partie à cause d’un temps de jeu surveillé de près (seulement 27 min en moyenne) et d’une redistribution des tickets shoot due à l’arrivée de LaMarcus Aldridge et inarrêtable ascension de Kawhi Leonard. Sur le terrain, en revanche, Tony Parker est redevenu le patron et c’est le jour et la nuit par rapport à l’an dernier, une saison qu’il a toujours du mal à digérer.
« J’étais vraiment en colère contre moi. J’étais blessé, et il n’y avait rien que je pouvais faire. » a t-il confié cette nuit au San Antonio Express-News.
Manu Ginobili : « Il joue vraiment bien mieux que l’an passé »
L’histoire, on la connaît. Les ischio-jambiers du Français se sont réveillés dès le mois de décembre et n’ont jamais cessé de le tourmenter. Incapable de faire la différence sur son premier pas, fébrile des jambes, l’ensemble de son jeu s’est effondré. Maladresse, inconsistance physique, fatigue et mauvais choix furent une constante de sa dernière saison jusqu’à ce douloureux premier tour face aux Clippers, durant lequel il n’a fait qu’errer. Après cette désillusion et un peu de repos, le quadruple champion s’est vite remis en selle avec une grosse préparation physique en vue de l’Euro 2015 sur son sol. Malheureusement pour la France, celle-ci n’a commencé à porter ses fruits qu’au début de la saison NBA mais ses coéquipiers aux Spurs, eux, s’en réjouissent.
« Je ne sais pas si son état de santé est meilleur que l’an dernier, il faut lui demander. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il joue de manière bien plus agressive. Il joue vraiment beaucoup mieux. » observe Manu Ginobili.
Le quatrième joueur le plus adroit de la ligue !
Au-delà de ses simples moyennes de points ou de passes, un élément atteste de son retour au premier plan : son adresse. Avec près de 56% aux tirs, dont 47 % à trois-points, le Texan d’adoption n’a jamais été aussi efficace. Il est d’ailleurs le 4e joueur de la ligue en termes d’adresse et le seul extérieur du Top 10 ! Sa confiance est de nouveau au plus haut et cela se ressent sur son comportement sur le terrain, comme cette nuit, lorsqu’il remit les Spurs en selle après trois minutes sans panier, sur un trois-points qu’il s’est créé par ses propres moyens.
« Je cherchais juste quelqu’un d’ouvert. » explique t-il. « Je suis allé ligne de fond à la manière de Steve Nash, personne n’était ouvert et j’ai compris que j’étais le joueur ouvert, donc j’ai tiré. Je me sens à l’aise dans le corner. J’ai l’impression que c’est mon secteur. C’était une bonne soirée pour moi à trois-points. »
À 33 ans, Tony Parker est redevenu lui-même, avec un point fort supplémentaire : quand ses tirs ne rentrent pas, il compense désormais par sa défense. Parmi les plus gros palmarès de l’histoire à son poste, le Français est toujours un joueur d’élite. Il ne cache pas qu’il tenait à le prouver cette saison, aussi bien pour lui que pour les autres.
« J’étais impatient de commencer cette saison. Je veux rester en bonne santé et montrer que je peux toujours jouer au haut niveau. »
Pour le moment, l’objectif est réussi, à tel point qu’il n’est pas interdit de l’imaginer au All-Star game, comme choix des coaches. Certes, ses statistiques ne sont pas celles de Stephen Curry ou même de Russell Westbrook, Chris Paul ou Eric Bledsoe mais il reste le meneur titulaire de la deuxième équipe de la ligue, une équipe dont le visage change radicalement selon l’état de forme de son joueur. Les Clippers sont bien placés pour le confirmer.