Signataire du plus gros contrat de l’histoire (145 millions de dollars sur cinq ans) après la première qualification en playoffs de sa carrière, cinquième du dernier vote pour le trophée de MVP, Anthony Davis ne cachait pas ses ambitions avant l’entame de cette nouvelle saison.
Anthony Davis : « Je suis constamment frustré »
Quinze jours plus tard, c’est la soupe à la grimace : après une soirée d’ouverture gâchée par les Warriors, les Pelicans patinent, toujours exsangues de la moindre victoire. Pis encore, Anthony Davis n’y arrive pas. Ses statistiques simples restent excellentes (20.8 pts, 10 rbds, 3 cts) mais dans le détail, l’ailier-fort peine à cacher ses difficultés : 37.9% aux tirs, 72.5% aux lancers-francs (contre 78% en carrière) et 112.5 pts encaissés sur 100 possessions pour sa franchise. Malgré tout son talent, le joueur est en plein doute.
« Je suis constamment frustré. » avoue t-il à Nola.com. « Je veux être le meilleur joueur possible pour aider l’équipe à gagner mais je n’y arrive pas pour le moment. Toute la frustration se concentre sur moi. Mes coéquipiers m’offrent de belles opportunités et je n’arrive pas à trouver le moyen de mettre le ballon dans le panier. »
Comment faire face aux prises à deux ou trois ?
Au contraire, selon son coach Alvin Gentry, le problème provient surtout du collectif : trop stéréotypé, le jeu des Pelicans ne permet pas à Anthony Davis de s’exprimer.
« Nous avons simplement encore beaucoup de travail à accomplir » concède l’entraîneur. « C’est le moment de s’y mettre sérieusement. On ne bouge pas, il n’y a pas de coupe ou de mouvement du ballon. La balle reste coincée sur un côté du terrain. »
D’autant qu’avec un bon nombre de joueurs blessés ou tout juste de retour, les adversaires peuvent se concentrer sur l’ailier-fort, la menace offensive la plus importante de l’équipe.
« Il faut comprendre que tant qu’il est sur le terrain, il y aura prise à deux sur lui si nous lui donnons la balle au poste. » poursuit Gentry. « Nous devons trouver un moyen de jouer malgré ça car je ne pense pas que quiconque va le jouer en homme à homme. Il aura même des prises à trois. Il a pu le voir lors de nos deux matchs contre Golden State. »
Dans ces conditions, Alvin Gentry doit trouver un moyen d’équilibrer son attaque et de responsabiliser d’autres joueurs afin de libérer Anthony Davis. Eric Gordon est un début de solution, mais le problème est plus profond. Pour New Orleans, dont l’infirmerie est pleine, la situation devient urgente, d’autant que la suite du calendrier n’a rien d’aisée avec deux matchs contre les Hawks et deux autres confrontations face à Dallas lors des quatre prochaines soirées.