[preview 2015/16] Numéro 3 : Oklahoma City Thunder

Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place. Il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque.

Aujourd’hui, place à un revenant, le Thunder ! Neuvième de la conférence Ouest, le finaliste 2012 a payé un lourd tribut aux blessures, et c’est Scott Brooks qui en a fait les frais. Comme les Warriors l’an passé, ou les Bulls et les Pelicans cette année, OKC repart au combat avec le même groupe, mais un nouvel entraîneur. Et on a le sentiment que ça peut aller très, très loin…

ETAT DES LIEUX

Malgré l’absence du MVP 2014 pendant 55 matches, le Thunder a frôlé les playoffs avec 45 victoires et la 9e place au sein de la Conférence Ouest. Même si Russell Westbrook a éclaboussé de toute sa classe la deuxième partie de saison, OKC a échoué de très peu, manquant les playoffs pour la première fois depuis 2010.

Du côté de la direction, on a estimé que c’était la fin d’un cycle, et c’est Scott Brooks qui a été sacrifié. Souvent critiqué pour son manque d’imagination et de leadership, il laisse la place à Billy Donovan, une légende du coaching en NCAA, plusieurs fois champion avec Florida. Un coach qui aime le jeu en mouvement, la défense agressive, et qui semble déjà avoir conquis tout le groupe.

Il prend en main un groupe quasi inchangé, mais qui retrouve Kevin Durant, et bien évidemment ça change tout. Avec lui, le Thunder devient automatiquement un candidat au titre, et n’en déplaise à certains, son tandem avec Westbrook est le plus fort offensivement et le plus excitant de la ligue.
À leurs côtés, dans le cinq de départ, il y a déjà du changement puisque Donovan préfère jouer avec un pivot défensif comme Steven Adams, et c’est Enes Kanter qui retrouve le banc. Résultat, la « second unit » du Thunder impressionne avec trois joueurs qui pourraient être titulaire dans une demi-douzaine de franchises (Waiters, Augustin et Kanter).

Autour d’eux, des spécialistes dans leur domaine comme Andre Roberson et Serge Ibaka pour la partie défensive, ou encore Anthony Morrow et Steve Novak pour sanctionner de loin. Sur le papier, c’est un groupe en pleine fleur de l’âge, ni trop jeune, ni trop âgé. C’est aussi un groupe très athlétique mais aussi très dur avec Roberson, Ibaka, Adams et Collison. Il y a tout de même deux candidats au titre de MVP, mais aussi l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. Bref, ce n’est pas loin d’être l’effectif idéal pour perturber les Warriors.

Et si on les place devant les Spurs, les Clippers ou encore les Rockets dans nos prévisions, c’est parce que la « second unit » nous semble encore plus forte que la saison passée, et parce que cette équipe sera capable d’imposer le même rythme pendant 48 minutes, voire peut-être toute la saison.

ARRIVÉES

Cameron Payne (draft), Billy Donovan (coach)

DÉPARTS

Scott Brooks (coach), Jeremy Lamb (Hornets), Perry Jones III (Celtics)

LE JOUEUR À SUIVRE

Kevin Durant

Pourquoi suivre Durant plutôt que Westbrook ? Tout simplement parce que le MVP 2014 revient de blessure, et parce qu’il est en fin de contrat. Deux bonnes raisons de surveiller de très près sa saison, d’autant que le garçon l’a plutôt mauvaise de voir des joueurs de sa génération avec des bagues. C’est le titre ou rien pour Durant, peut-être le plus bel attaquant de la ligue, parfois insolent comme peut l’être Stephen Curry. Ce qu’on lui demande désormais, c’est de rendre les autres meilleurs. Qu’il ne devienne pas le nouveau Carmelo Anthony. Son volume de jeu peut prendre une toute autre dimension s’il défend davantage, et s’il sert de point de fixation en attaque. À suivre aussi la cohabitation avec Westbrook, qui a pris une toute autre dimension en l’absence de son coéquipier.

LE CINQ MAJEUR DU DÉBUT DE SAISON

LE BANC

DJ Augustin, Dion Waiters, Anthony Morrow, Enes Kanter, Kyle Singler, Nick Collison, Cameron Payne, Mitch McGary, Josh Huestis

MOYENNE D’ÂGE

26.7 ans

MASSE SALARIALE

98,1 millions (2ème sur 30)

Après une saison gâchée par la blessure de Kevin Durant, le Thunder retrouve très rapidement les sommets et impose un rythme d’enfer à ses poursuivants. Contrairement à Golden State et San Antonio, OKC n’est pas en « mode diesel » et préfère frapper fort d’entrée. Un style de jeu qui colle au basket de Billy Donovan, avec un Russell Westbrook plus efficace que jamais. Le meneur du Thunder n’a plus besoin de forcer. Il laisse le jeu venir à lui, et il n’en est que plus fort. Durant est redevenu le joueur qui tournait à 32 pts de moyenne en 2014. En sortie de banc, le duo Kanter-Waiters sanctionne les bancs adverses et permet au Thunder d’éviter les trous d’air en cours de match. Champion de la division Northwest, OKC est redevenu un candidat au titre.

Y’a-t-il une superstar de trop à OKC ? Russell Westbrook est devenu le meilleur joueur de l’équipe, et Durant a du mal à se cantonner à un simple rôle d’attaquant. Les deux se tirent la bourre, et leurs coéquipiers se contentent de miettes. La faiblesse offensive de Roberson coûte cher parfois, et il manque aussi ce fameux 4 fuyant capable de sanctionner de loin, et d’écarter le jeu en attaque. Défensivement, OKC n’a peut-être jamais été aussi compact et dur, mais Billy Donovan tarde à trouver le bon équilibre en attaque, et ça coûte des victoires face à des collectifs plus expérimentés comme ceux des Warriors et des Spurs. Au final, OKC rappelle Houston, une équipe capable de battre n’importe qui, mais qui souffre face à des groupes plus homogènes.

PRONOSTIC

1er de la division Northwest / 2e de la conférence Ouest

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