Tony Parker à propos des meneurs-scoreurs : « J’étais comme un pionnier en NBA »

Ce soir, Tony Parker va enrichir son livre d’or, et écrire une nouvelle page de l’histoire du basket français et européen. Sauf accident, le meneur des Bleus va devenir, seul, le meilleur marqueur de l’histoire des championnats d’Europe, devant la machine à scorer greco-américaine Nikos Galis.

Tony Parker a la marque dans le sang. Il fait partie de ce type de joueur, qu’on appelle aujourd’hui « meneur-scoreur ». Avant tous les meneurs superstars d’aujourd’hui, le frenchy a montré la voie.

« J’étais comme un pionnier » avoue Tony Parker pour l’Équipe. « Aujourd’hui, il y a Stephen Curry, Kyrie Irving, Russell Westbrook, Derrick Rose. Mais, à mon époque, les références, c’était John Stockton, Magic Johnson, des meneurs dont le génie était dans la vista, la passe. Et bien sûr que je veux faire ça aussi. »

Malgré le fossé entre la Pro A à 19 ans et une arrivée en NBA aux manettes d’une grosse cylindrée, le maître à jouer de San Antonio Spurs n’avait d’ailleurs pas mis beaucoup de temps à imposer son style de jeu dans la franchise texane.

« Au début, Gregg Popovich essayait de me tenir, avec Tim Duncan et David Robinson, à ce que faisait Avery Johnson » révèle TP. « Je me rappellerai toujours de notre entretien à la fin de ma première saison (9,2 points, la seule de ses quatorze sous les 10 pts). J’avais dit à “Pop” : “ Avec tout le respect que je dois à Avery Johnson, je suis plus fort que lui, je peux faire plus que juste passer la balle à Tim et David. ” Petit à petit, il m’a laissé faire. Dès ma deuxième année, j’étais déjà à 15 points de moyenne, et on gagnait le titre !

« Isiah Thomas est peut-être le meneur qui eu le plus d’influence sur le joueur que je suis devenu »

Un premier titre en 2003, auquel viendront s’ajouter ceux de 2005, 2007 et 2014. Tony Parker est devenu l’un des meilleurs joueurs de la planète basketball. Un succès qu’il doit en partie à ses modèles, et parmi eux, peut-être le premier véritable meneur-scoreur moderne, capable d’amener une franchise au titre.

« J’avais ce talent, à l’image d’Isiah Thomas, que je regardais beaucoup à la fin des années 1980, quand Detroit éliminait les Bulls de Jordan tous les ans » explique Tony Parker. « Je le détestais autant que je le respectais. C’est peut-être le meneur qui a eu le plus d’influence sur le joueur que je suis devenu, avec Gary Payton. Même si Magic reste le meilleur, je me reconnaissais plus en eux qu’en Jason Kidd ou en Steve Nash. En Europe, j’adorais Sasha Djordjevic, à l’époque de la grande Yougoslavie. Un meneur comme moi, qui marquait beaucoup de points, agressif, décisif. C’est devenu un ami, c’était un des premiers meneurs européens à essayer d’aller en NBA. »

Aujourd’hui coach de la Serbie, Sasha Djordjevic, c’est un titre de champion du monde et trois championnats d’Europe au compteur avec la Yougoslavie. Tony Parker n’a pour l’instant qu’une couronne européenne, mais cette campagne, chez lui, pourrait bien rajouter une ligne à l’exceptionnel palmarès que le Français est en train de construire.