Interview Evan Fournier : « Mon objectif ? Faire la même saison, mais sur la durée »

Evan Fournier n’a pas peur de la concurrence. Au contraire, ce fils de judokas aime la baston et la compétition est son élément naturel. Alors que le Media Day tire sur sa fin, Basket USA est allé fissa récupérer les impressions du jeune arrière du Magic.

Evan nous a parlé sans détour de sa relation avec les joueurs du Magic, et son nouveau coach Scott Skiles avant de revenir sur son été, entre Orlando, Hawaii et l’INSEP où il a repris ses habitudes avec l’Equipe de France.

Je vais te poser la question qui fâche d’entrée, as-tu peur de l’arrivée de Mario Hezonja ? 

[rires]

Plus sérieusement, as-tu déjà pu le rencontrer ? 

« Non. »

Et Scott Skiles, ton nouveau coach ?

« Oui. Je l’ai vu avant de partir pendant une bonne heure. Tout s’est bien passé. »

Vous avez pu évoquer ton rôle l’an prochain dans l’équipe ?

« Oui. On en a parlé. Il m’a dit que je faisais partie du noyau dur de l’équipe. On n’est pas rentré dans les détails car on est encore trop loin du training camp. C’était encore assez global. »

Tu as suivi un peu tes coéquipiers en ligue d’été à Orlando ?

« J’ai regardé un petit peu, j’ai regardé les stats. Aaron s’en est très bien sorti, je suis content pour lui. Je sais que c’est un travailleur. Il a connu une saison compliquée l’année dernière, donc je suis content pour lui. »

Comment tu vois la saison prochaine avec le Magic qui a renouvelé un peu son effectif ?

« Je pense qu’on va essayer de jouer un peu small ball. On devrait mettre Tobias Harris en poste 4, un peu à la Draymond Green. Mais je ne connais pas encore très bien le coaching staff, donc je ne peux pas vraiment t’éclairer là-dessus. »

« Je fais partie du noyau dur du Magic »

Tu avais un coach du Magic qui était en France semble-t-il…

« Ils étaient là pendant dix jours, ils viennent de partir. Ils doivent être dans l’avion en ce moment. Ils sont venus m’entraîner. Je venais m’entraîner ici [à l’INSEP, ndlr] et j’avais le kiné aussi. »

Comment s’est passée ton adaptation en Floride ?

« Il fait chaud. La Floride, c’est sympa quand même. Le point positif, c’est le climat durant l’hiver, parce que l’été, c’est insupportable. Et puis, je suis sur la côte Est, ce qui est sympa car ça me rapproche de la France. »

Tu es très proche de Nikola Vucevic, tu peux nous raconter comment votre rencontre s’est passée ?

« Oui, c’est mon pote. C’est très simple, je suis arrivé dans la salle le premier jour et il m’a dit: « ouéch, bien ou quoi ? » [rires]. Donc, forcément, il y a eu entente rapidement entre nous. »

Et sinon, tu es proche d’autres joueurs dans l’équipe ?

« Je m’entends bien avec tout le monde, je ne suis pas quelqu’un de compliqué. »

Selon tes posts sur les réseaux sociaux, il semble que tu as passé un peu de temps à Hawaii cet été pour un trek… C’était pour garder la forme physique tout en s’amusant ?

« C’était des treks à Hawaii ! Non, ce n’était pas pour le physique car je sortais tout juste de ma saison. Non, c’était pour faire un break, c’était mes vacances. Mais pour voir les points de vue à Hawaii, il faut toujours un peu ramer, c’est souvent comme ça et c’était bien comme ça. C’était sympa, j’avais envie de changer d’air. »

« L’athlétisme, c’est primordial pour un basketteur »

Quel était ton programme de l’été globalement pour te préparer pour l’Euro ?

« Juste après la saison, je suis resté sur Orlando pendant trois semaines. Je n’ai pas vraiment coupé, j’ai continué à m’entraîner. C’était pas mal de remise en forme par rapport à ma blessure [à la hanche, ndlr]. Il y avait du travail technique et du travail physique. Je m’entraînais trois heures par jour, ce n’était pas trop agressif. Après, je suis parti en vacances. Et je suis rentré en France. C’est là où je suis un peu rentré dans le lard avec Robert Emmiyan sur l’athlétisme, etc. L’après-midi, je revenais m’entraîner ici [toujours à l’INSEP, ndlr] et j’ai terminé ces dix derniers jours avec les entraîneurs d’Orlando. »

Peux-tu nous expliquer l’importance de l’athlétisme pour un joueur de basket ?

« C’est indispensable. C’est vraiment la base. Au basket, avec tous les appuis, les questions de démarrage, et comme on court beaucoup, c’est primordial. Je pense pas qu’on s’en rende bien compte. C’est une idée de Bouna [NDiaye, son agent, ndlr]. C’est lui qui me l’a suggéré il y a trois ans. J’ai accepté et je me suis vite rendu compte des résultats. Je le fais chaque été depuis. »

Ton début de saison a été excellent avec le Magic, tu étais au niveau où tu voulais être ?

« Tout à fait. Après, il y a eu des choix différents derrière mais je suis resté performant. A titre personnel, je pense que c’était une très bonne saison. Le point noir, c’est ma blessure mais bon, ça, tu ne peux pas vraiment le contrôler. Mais c’était très positif pour moi. Quand on dit bilan mitigé parfois, c’est simplement parce que je me blesse. C’était dommage. »

Tu penses pouvoir tenir ce rythme (autour des 13-14 points par match donc) sur toute la saison ?

« Bien sûr. Il n’y a pas de raison. Si je l’ai fait sur trente matchs, je peux le faire sur plus. C’est juste une question d’opportunité. C’est justement mon objectif pour l’année prochaine, c’est de faire ce type de saison sur la durée. »

Propos recueillis à l’INSEP (avec Yann Ohnona de l’Equipe)