San Antonio : Kyle Anderson éclot paisiblement

Considéré comme un steal lors de sa sélection en 30e position par les Spurs, le soir de la draft 2014, Kyle Anderson n’a néanmoins pas beaucoup vu le terrain la saison dernière, mis en couveuse par le staff texan. Mais le joueur ne s’est pas démobilisé pour autant. Régulièrement envoyé en D-League avec succès, titularisé à quelques reprises, le couteau-suisse a travaillé aux côtés de ses coéquipiers en quête d’un second titre consécutif. Au regard de ses performances en summer league cet été à Las Vegas, le labeur paye (18.7 points, 6.6 rebonds, 2.1 passes, 1.6 interception, 1.1 contre en 28 minutes de jeu). Selon Becky Hammon, coach de l’équipe estivale, le joueur entame sa mue.

« C’est lui qui parle », analyse t-elle pour NBA.com, « Il est plus démonstratif dans un rôle de leader et c’est vraiment ce que nous voulons voir de sa part dans ce contexte. »

Becky Hammon : « Il a complètement pris le contrôle de la situation »

Les exigences de San Antonio à son égard sont clairement affichées : si le club s’est renforcé avec les venues de joueur d’ampleur tels que LaMarcus Aldridge, Boban Marjanovic ou David West et qu’il maintiendra forcément un fond de jeu de qualité grâce aux maintiens de Tim Duncan, Kawhi Leonard, Manu Ginobili et Danny Green, l’équipe a aussi perdu de la profondeur avec les départs de très bons joueurs de complément comme Marco Belinelli, Cory Joseph ou Aron Baynes.

Ce déficit sur les postes d’arrière et d’ailier devra en partie être comblé par l’émergence du sophomore. L’intéressé en est visiblement conscient.

« Il a énormément travaillé avec Chip Engelland (l’assistant spécialiste du tir) et Chad Forcier (chargé du développement) durant la saison, » poursuit-elle. « Il a passé beaucoup de temps à la salle. Au sein de l’équipe de summer league, c’est lui qui connait le mieux notre système, il sait ce que nous attendons de lui et il a complètement pris le contrôle de cette situation en passant un cap. Nous sommes heureux de ce qu’il fait maintenant. Nous allons continuer à beaucoup compter sur lui. »

Si son déficit athlétique est réel et problématique, notamment en défense, l’assistante-coach de Gregg Popovich assure que son ailier est en mesure de rattraper son retard.

« C’est possible d’apprendre beaucoup défensivement en regardant des vidéos, » dit-elle. « Souvent, il ne s’agit que de jeu de jambes et de concentration. Il y a des petits détails, comme les angles, qui peuvent aider à compenser le manque de vitesse ou de qualités athlétiques. Il y a bien d’autres manières de s’améliorer en défense que de faire des exercices à la salle. »

Une meilleure défense, un shoot plus stable (seulement 39.4% cet été, 25% à trois-points) et Kyle Anderson aura largement de quoi prétendre à une place pérenne dans la rotation de son coach. S’il y parvient, le banc des Spurs pourrait bien rester un point fort dans le Texas.