Interview Fabien Ateba : « Nicolas Batum est un caméléon »

Ce samedi au Palais des Sports d’Orléans se tient la 5e édition du match des étoiles du Loiret. Cette grande fête du basket est organisée par Jacqueline Ateba, dirigeante de l’association  »Mahola » (qui signifie entraide) et accessoirement tante de Nicolas Batum. Ce dernier, parrain de l’événement, s’est retrouvé bloqué à Charlotte après son transfert mais nous avons pu discuter de ce changement d’équipe avec l’un de ses cousins, Fabien Ateba, joueur de Pro B au profil athlétique et redoutable shooteur (39% à 3 points cette saison), passé notamment par Rouen à l’époque de Laurent Sciarra, Fos-sur-Mer ou plus récemment Hyères-Toulon.

Fabien, est-ce que ce trade t’a surpris, ou tu t’attendais à du changement cet été du côté de Portland et de Nicolas notamment ?

On savait que ça risquait de bouger à Portland, mais pour Nico je ne me doutais absolument de rien. On a été plutôt surpris, même lui ne s’y attendait pas. La dernière fois qu’on s’est vu, on en avait parlé, et il était question qu’il termine sa dernière année de contrat là-bas. Mais après, c’est ça aussi la NBA, ce ne sont pas les joueurs qui gèrent leurs contrats.

Comment vit-il la fin d’une histoire longue de 7 ans ?

C’est brutal en effet, surtout quand tu ne t’y attends pas. Là, il va changer de ville, de conférence, ce sera un autre univers, je ne sais pas comment il va gérer ça. Je n’ai pas vu Nico depuis l’annonce du trade, on en discutera calmement le moment venu.

Comment trouves-tu cette équipe de Charlotte ?

Pour être honnête je n’ai pas trop suivi de matchs NBA cette année, j’étais plutôt concentré sur ma saison. Il y a de bons joueurs, c’est sûr, avec un bon bigmen, Al Jefferson, et un bon meneur, Kemba Walker. Ça tenait la route, mais après leur saison galère, il leur fallait du changement, sur les ailes notamment. J’ai vu qu’ils ont drafté un intérieur très prometteur la nuit passée (Frank Kaminsky, Wisconsin, avec le 9e choix). Cette équipe aura du potentiel.

Nico et Michael Kidd-Gilchrist te semblent-ils complémentaires ?

Seul le temps le dira, mais Nico peut jouer sur les trois postes extérieurs, donc je ne pense pas que cela pose un problème. Que ce soit avec Kidd-Gilchrist ou dans une autre franchise d’ailleurs. Nico est aujourd’hui un joueur mature, il a fait ses preuves et n’aura pas de pression comme à ses débuts. Il a de l’expérience et a prouvé sa valeur mis à part l’an dernier où il a dû passer par les blessures et a eu plus de mal à apporter au niveau du scoring. Mais c’est ce qu’on appelle un caméléon, quel que soit l’endroit où il joue, il saura s’acclimater, se faire sa place et jouer un rôle important, avec du temps de jeu. C’est un joueur d’équipe avant tout, et par son impact, sa défense, ses passes, il saura apporter à sa nouvelle équipe.

« Nicolas peut jouer sur les trois postes extérieurs »

Quand Rich Cho, le GM de la franchise de Charlotte dit que Nicolas Batum va jouer poste 2, tu le crois ?

Je ne sais pas, mais je crois que Nico en est capable en tout cas. A Portland il jouait souvent 2 et permutait avec Wes Matthews. Parfois il montait même la balle et annonçait des systèmes à la place de Damian Lillard pour le faire souffler. Pour moi, il peut jouer sur les trois postes extérieurs. Bien sûr, ce n’est pas un meneur de jeu, mais il est tout à fait capable de gérer le ballon et faire le boulot sans problème. En fait, il n’aura pas de poste attribué. Ce sera un arrière-ailier, ni plus ni moins. Je ne le vois pas jouer en 4 sauf en cas de blessures ou circonstances exceptionnelles.

A propos du match des Etoiles du Loiret, l’ensemble des fonds récoltés ira à l’association de ta maman ?

Exactement, l’association s’appelle Mahola et c’est ma mère qui la dirige. Avec mon frère et le reste de la famille on l’aide modestement, mais c’est elle qui fait tout. Le but est de développer le basket au Cameroun, au niveau des infrastructures et des joueurs aussi. On sait qu’il y a beaucoup de talent en Afrique, et on veut leur donner les moyens de réussir, qu’ils aient de quoi bosser. On sait que les structures ne sont pas les mêmes qu’en Europe ou aux USA, alors on essaie avec nos moyens de lancer une dynamique, et de créer quelque chose de bien.

Propos recueillis par Romain Davesne