Après leur seconde défaite en deux matchs, les Raptors faisaient logiquement grise mine dans les vestiaires high-tech du Air Canada Centre. Les réponses courtes ont donc été la norme pour les joueurs de Dwane Casey qui les a implorés de jouer « avec leur fierté » pour « se mettre au niveau physique » de leur adversaire.
« Ils ont montré qu’ils en voulaient plus… et ils ont gagné. » analyse tristement Greivis Vasquez. « On doit d’une manière ou d’une autre montrer qu’on en veut également. On doit jouer avec passion. On doit montrer qu’on aime ce jeu. On l’a fait par le passé. Ce sont les playoffs. On doit se battre pour notre vie maintenant. »
Récipiendaire de son trophée de meilleur sixième homme, Lou Williams semblait tout aussi déçu. Avec ses 20 points en sortie de banc, il a été l’un des seuls joueurs de Toronto à continuer à attaquer en deuxième mi-temps. Sans Lou, l’écart aurait sans aucun doute été abyssal. Et si les huées du public canadien ne l’ont pas touché, il admet facilement que le spectacle proposé était indigne…
« On est frustré aussi. On est déçu pour les fans qui viennent voir le match. Mais on avait bien bossé, on s’était préparé… et ça n’a pas marché. Il faut féliciter Washington. On doit maintenant adopter l’état d’esprit qui était le leur en venant ici : on doit aller chez eux pour aller chercher deux victoires. »
DeRozan et Lowry ne sont pas des leaders
Encore frappé de plein fouet par les fautes, Kyle Lowry a dû abandonner les siens à leur sort. Le leader annoncé de l’équipe n’a clairement pas répondu aux attentes sur ces deux premiers matchs avec 7 et 6 points, le tout à un horrible 5/20 aux tirs… et 10 fautes au compteur !
« C’est compliqué pour moi car je n’arrive pas à rester sur le terrain pour aider mon équipe. Je n’arrive pas à trouver mon rythme car je joue visiblement trop physique pour les playoffs. Je n’ai pas encore réussi à trouver mes positions préférentielles en attaque mais je ne peux pas laisser l’attaque dicter mon jeu. Pour le moment, il faut surtout que j’arrive à rester sur le terrain pour aider l’équipe. »
Sans leader, sans ce vétéran (à la Paul Pierce) qui va haranguer ses troupes et les rassurer dans la tourmente, les Raptors sont en train de couler à pic.
« Cette série est encore loin d’être finie. » prévient un DeRozan qu’on a peine à croire. « On sait ce qu’on a à faire. On a encore confiance en nous. Il faut qu’on aille chez eux et qu’on prenne les matchs les uns après les autres. Notre problème, c’est qu’on n’a pas encore réussi à développer notre basket du début à la fin du match. On sait que si on arrive à exécuter nos systèmes, en défense et en attaque, on pourra rivaliser. »
Reste désormais à mettre ces consignes en pratique. DeMar DeRozan et Kyle Lowry ne peuvent plus se cacher. A défaut, l’ère jurassique qui devait enchanter ce printemps va se terminer plus tôt que prévu en Ontario.
Propos recueillis à Toronto