Les Clippers sur le podium à l’Ouest

Pas de banc, pas de titre. La règle est claire, chaque coach NBA en quête crédible du Graal la connaît. Doc Rivers ne l’admettra pas. Pas quand son équipe vient de s’emparer de la 3e place à l’Ouest après une victoire (94-86) sans saveur sur des Grizzlies privés de Mike Conley, Tony Allen puis de Marc Gasol après 10 minutes. Le Doc fera l’autruche devant la presse, mais ce qu’il a vu dans le deuxième et le quatrième quart temps va sans doute l’empêcher de dormir. Objectif des prochaines nuits blanches : remettre en confiance une équipe bis qui, sans un Jamal Crawford extra-terrestre, n’aura pas les épaules pour faire long feu en playoffs.

« Il faut leur donner ce crédit, ils nous ont privés de rythme ».

C’est le moins qu’on puisse dire Doc !

« C’est souvent comme cela contre eux, cette victoire est étriquée mais elle est importante », confirme JJ Redick (18 pts), lucide et décisif en épilogue d’une joute ennuyeuse pendant 44 minutes.

Une fois encore, Memphis a fait mal jouer son adversaire, en l’endormant, en pilonnant sur ses points faibles, en jouant sur un tempo de retraité, mais avec une intelligence jeu capable de compenser les absences de trois cadres. En sortant après dix minutes, Marc Gasol a laissé DeAndre Jordan (16 pts, 16 rbds) faire la loi dans la peinture, abandonnant Zach Randolph (21 pts, 13 rbds, 5 passes), qui a laissé de la gomme sur Blake Griffin (6/21).

Chris Paul en maestro, JJ Redick à la finition

Après six minutes d’une bouillie de basket, la faute aux indigents remplaçants angelenos, déjà lymphatiques dans le deuxième quart, c’est DJ qui réveille un Staples assoupi par la médiocrité du trio Turkoglu-Rivers-Davis et l’égoïsme maladroit de Jamal Crawford, sur un rebond offensif. Le retour de Chris Paul (15 pts, 14 passes) va remettre de l’ordre et de la discipline dans le jeu angeleno.

Il reste quatre minutes quand les Clippers se haussent enfin à la hauteur de l’enjeu. Après le and-one du meilleur rebondeur NBA, JJ Redick à 3-points puis Chris Paul avec 5 pts consécutifs, provoquent des cloches sur les paumes de Steve Ballmer. LA tient sa 54e victoire de la saison, « sans avoir bien joué mais en ayant joué assez bien pour gagner », avoue le Doc sur une Lapalissade d’école. « Notre défense a été incroyable en seconde période, c’est grâce à cela qu’on s’impose », analyse JJ Redick.

En shootant à 39% et en manquant 21 de ses 27 tentatives primées, Lob City a bien été obligé de fourbir d’autres armes.

Memphis, San Antonio et les Clippers ont le même bilan : 54v-26d

Séduisants et productifs en première période, Beno Udrih (14 pts), Kostas Koufos (8 pts, 7 rbds) et Courtney Lee (11 pts) se sont éteints après la pause, obligeant Jeff Green (15 pts à 5/16) à forcer et Z-Bo (8/19) à abuser des isolations au poste. Limités à 37 pts en seconde période, les Grizzlies ont tout de même failli réussir leur coup, à quatre minutes près.

Il reste deux matches désormais aux Clippers pour débuter leurs quatrièmes playoffs à la maison. Gagner sans être bon est la force des grandes équipes ? Certes, mais pas de banc, pas de titre.

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