Doc Rivers fait son mea culpa à-propos de Donald Sterling

Coach des Clippers depuis 2013, Doc Rivers avait surpris son monde lors de sa signature à Los Angeles. À l’époque, le club souffrait toujours d’une réputation affreuse en raison de la présence de Donald Sterling à sa tête. En plus de trente ans comme propriétaire de la franchise (au départ à San Diego), le magnat de l’immobilier n’a cessé de semer la zizanie au sein de la ligue jusqu’à cette triste conclusion de la saison passée, lorsque ses propos racistes furent exhumés pour le mener à l’exclusion à vie de la NBA.

Joueur des Clippers lors de la saison 91/92 et membre de la ligue depuis plus de 30 ans, Doc Rivers ne pouvait ignorer les méfaits prêtés au propriétaire de l’époque. S’il a géré avec brio l’enfer médiatique généré par l’affaire Sterling, beaucoup ont critiqué sa surprise ingénue lorsqu’elle a éclaté. Il s’était engagé pour un propriétaire raciste, et ne pouvait l’ignorer.

“J’ai entendu encore plus de choses à mon arrivée ici. Je savais, mais je ne savais pas vraiment. Ce que je savais, c’est que j’allais dans un club qui avait été piètrement mené, et qui avait toutes sortes de problèmes. Il y a eu hésitation. Le compétiteur en moi ne cessait de vouloir prendre ce pari mais l’autre partie de moi était inquiète,” explique t-il au Boston Herald.

Une liste d’accusations gigantesque

“Toutes sortes de problèmes”, il faut bien cela pour résumer la longue liste des travers de Donald Sterling. Une amende de 6 millions de dollars pour déménager les Clippers sans l’accord de la NBA de San Diego à Los Angeles, un conflit perdu avec Mike Dunleavy Sr. pour refus de lui payer le reste de son contrat, d’autres conflits du même ordre avec les anciens coaches, plusieurs poursuites pour discrimination raciale à l’égard de ses employés noirs et hispaniques, un procès avec l’ancien general manager Elgin Baylor pour discrimination ou encore diverses poursuites pour harcèlement sexuel…

Avec un tel tableau, pourquoi Doc Rivers a-t-il pris un tel risque ?

“C’est là où je dirais que je n’ai probablement pas fait toutes les recherches que j’aurais dues faire. J’en avais entendu parler mais pas tant que ça. Honnêtement, je ne le savais pas aussi bien que j’aurais dû. Quand cela a éclaté et que tout le reste est sorti, j’ai commencé à le lire et la première chose que je me suis dite et que j’aurais dû le savoir, c’était de notoriété publique. Cela m’a au moins appris ça. Où que j’aille, je dois tout savoir. Et j’aurais pu le savoir, mais ce n’était pas le cas.”

Un point de l’histoire était néanmoins connu de Doc Rivers : la relation de Donald Sterling avec ses entraîneurs. C’est pour cette raison qu’il s’est blindé juridiquement au moment de signer son contrat.

“Les gens ne réalisent pas, mais la signature aurait pu se faire trois semaines avant… Il s’agissait des termes de contrat les plus longs de l’histoire du coaching. Cinq avocats différents ont dû le regarder. Même mon avocat l’a envoyé à un de ses pairs. Cela en dit long sur mon hésitation à m’engager pour lui.”