Clippers – Spurs : Kawhi Leonard, auteur du crime parfait

San Antonio a mal joué, San Antonio a peiné mais San Antonio a gagné. En rentrant au vestiaire, les Clippers ont certainement dû se demander comment la victoire a pu leur échapper, et pourtant les occasions pour la garantir furent nombreuses. Au final, San Antonio rafle la mise (89-85) après avoir été mené tout le match, et doit cette victoire en grande partie à Kawhi Leonard. Vue trouble ou non, au moins la lumière fut pour le MVP des finales 2014 (26 pts, record en carrière égalé, 10 rbds et 3 ints).

Une fin de match assassine des Spurs

À trois minutes de la fin, les Clippers jouissaient encore de cinq longueurs d’avance. À trois reprises, les hommes de Doc Rivers disposaient d’une balle pour sceller le sort du match mais ils ne l’ont jamais concrétisée. Face à une défense texane oppressante, en particulier de Leonard sur Chris Paul, Los Angeles s’est décomposé, offrant aux Spurs la possibilité de placer un 12-0. Même si après avoir fait le plus dur, San Antonio a raté l’opportunité de tuer son adversaire du soir sur la ligne des lancers-francs, Blake Griffin et les siens n’ont pas eu les ressources nécessaires pour renverser le cours de cette fin de match désolante pour l’équipe californienne.

Blake Griffin en leader

Pourtant, tout avait à peu près bien commencé. Los Angeles profitait d’être à domicile pour appliquer sereinement son plan de jeu face à des Spurs encore en pleine digestion. Lancée par Blake Griffin, le skipper le plus constant ce soir, l’équipe limitait les champions 2014 à… 14 points lors des douze premières minutes de jeu. Les Spurs livrent en effet une de leurs partitions les plus dissonantes avec un piètre 5/22 aux tirs dans ce premier quart-temps, conjugué à des balles perdues navrantes. Les hommes de Gregg Popovich n’y sont pas, et c’est un de ces matchs où l’on commence à douter de leur volonté à revenir.

Il y a pourtant du mieux dès le quart-temps suivant. Boris Diaw fait beaucoup de bien dans la prise d’intervalles. Une fois de retour sur le banc, ce sont Kawhi Leonard et Tim Duncan qui impriment leur rythme et prennent leurs responsabilités. Les Clippers tiennent mais San Antonio pousse et revient même à un petit point à 40 secondes de la mi-temps. Il y en aura finalement trois pour départager les deux équipes mais pour les visiteurs, le principal est d’avoir réussi à revenir à niveau après une entame aussi catastrophique.

Kawhi Leonard, renard des surfaces et maestro défensif

J.J Redick bien en place, Los Angeles réveille un peu son public. Chris Paul fait un chantier offensivement, que ce soit au scoring ou dans la distribution, et son équipe reprend un peu de marge, sans pour autant sécuriser son match. De son côté, Kawhi Leonard va au charbon et n’hésite pas à donner de sa personne dans la peinture. Pour offrir de la viande, Popovich lance Aron Baynes afin de donner son corps à la science, au grand dam de Steve Ballmer. Ce n’est cependant pas suffisant pour devancer les Clips, porté par un grand Blake Griffin. À l’entame de l’ultime période, Tony Parker retrouve ses jambes et inscrit neuf points, dont cinq sur lancers-francs. Cela permet aux Spurs de revenir à niveau. La suite, vous la connaissez…

Même si la note artistique est loin des standards de l’équipe, le principal pour San Antonio réside dans la victoire, qui les fuyait depuis deux rencontres. Face à un concurrent direct, les Spurs prennent l’avantage psychologique et retrouvent de surcroît Kawhi Leonard, grand artisan de la victoire des deux côtés du terrain. Il ne reste désormais plus qu’à synchroniser l’état de forme des joueurs, le problème insoluble des Spurs depuis le début de saison. Peut-être la nuit prochaine, contre les Warriors…

De leur côté, les Clippers peuvent s’en mordre les doigts mais à nouveau, les sautes de concentration ont pénalisé. Manque de rigueur dans la gestion du ballon, complaintes récurrentes auprès du corps arbitral et des rotations défensives suspectes en fin de match, cela ne pardonne pas face au champion en titre. Les visages des joueurs et du coach en disaient long. La défaite servira peut-être d’électrochoc.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.