Patty Mills : faster, better, stronger !

Auteur d’une saison décevante l’an passé, Patty Mills est actuellement une des raisons qui font que les Spurs sont à un match du titre suprême. Au même titre que Kawhi Leonard, qui explose sur ces finales ou que Boris Diaw qui retrouve toute sa grinta, le meneur australien a clairement passé un cap dans sa carrière après être revenu à San Antonio dans une forme physique exceptionnelle. Pour preuve, il a fini la saison 2013-14 avec une moyenne flatteuse de 10 points par match, assortie de 2 rebonds et 2 passes.

Une prise de conscience lors des derniers playoffs

Plus léger et donc plus endurant et plus rapide, Patty Mills est un véritable cauchemar pour la défense du Heat. Si vous ne sortez pas sur lui, il va prendre le tir à trois points où son adresse est redoutable, surtout sur ces finales (8/15). Et si vous mordez à sa feinte, c’est son premier pas qui est dévastateur pour votre défense qui doit s’adapter… et donc laisser nécessairement d’autres Spurs libres dans la périphérie. Son match 4 à 14 points en 16 minutes et à 5/8 aux tirs a été incroyable d’efficacité.

Au relais de Tony Parker qui a basé son jeu sur le pick-and-roll et l’attaque du cercle, Patty Mills offre d’autres solutions de jeu pour Gregg Popovich. Surtout, l’Australien a révolutionné son monde après une campagne de playoffs ratés (et pas seulement à cause de la finale perdue), l’an passé. Revenu au Texas au début de la saison avec un taux de graisse réduit de 5 points de pourcentage, il s’est fait violence.

« Je me suis dit qu’il fallait que je change quelque chose l’an passé, lors du premier tour des playoffs. Je ne jouais pas et je n’aimais pas du tout la situation dans laquelle j’étais. J’ai compris qu’il fallait absolument que je fasse quelque chose pour gagner le respect de mes coéquipiers et du coaching staff. »

Gourmand de nature et forcément en manque de plats australiens, tels que la tarte à la viande, les saucisses enrobées ou la vegemite (une pâte à tartiner salée à base de levure de bière), Patty Mills éprouvait les pires difficultés à couper les ponts avec la « gastronomie » de son pays. Avant de partir en vacances, l’été dernier, Boris Diaw a ainsi parié avec l’Australien que celui-ci n’arriverait pas à faire passer son taux de graisse sous les 7%, alors qu’il était à 12% auparavant. Mais il a réussi !

Un pari avec Boris Diaw sur son taux de graisse

« C’est quelque chose que j’ai changé et maintenant, c’est devenu naturel pour moi. Il fallait que j’évolue à ce niveau-là et je suis content d’avoir pu passer cette étape. Ce n’est pas si difficile que ça de s’en passer car ce n’est plus dans mes habitudes. Tout est question d’habitudes et le plus dur, c’est de les briser. Ensuite, tout coule de source. »

À court de forme au bout de quelques matchs lors des playoffs l’an passé, Gregg Popovich n’utilisait son sniper qu’à doses très parcimonieuses. Désormais en pleine possession de ses moyens et en mouvement perpétuel, il est un poison. Et son année est d’ores et déjà réussi d’un point de vue personnel.

« Me couper les cheveux et la barbe, c’était un peu la première impression que je voulais donner lors du camp d’entraînement l’année dernière. » rappelle Patty Mills à CSNW. « Je voulais que tout le monde réagisse en se disant, ‘Wow, non seulement il a changé son look mais aussi son état d’esprit.’ Et de fait, je me suis posé des objectifs cette saison et je les ai accomplis. Et c’est ça le plus important. »

Reste encore à jouer un Game 5 qui pourra faire de lui le troisième Australien champion NBA, après Luc Longley des Bulls, et Andrew Gaze déjà avec les Spurs. Du haut de son mètre quatre-vingts, ce serait un bel exploit pour ce fils d’aborigène, et il partagerait cet honneur avec son actuel coéquipier et donc compatriote Aron Baynes.

Propos recueillis à San Antonio