Preview finale de conférence Ouest 2014 : San Antonio (1)

Preview San Antonio - OKC Cette année, la logique est respectée, puisque le premier de la saison régulière affronte le second à l’Ouest. Très attendue, l’opposition entre les deux équipes est malheureusement entâchée par l’annonce de la blessure de Serge Ibaka jusqu’à la fin de saison. On le verra par la suite mais l’intérieur congolais était une donnée fondamentale de cette série.

Après un premier tour compliqué face à Dallas, San Antonio s’est vraiment mis en route contre Portland, ne laissant qu’une seule victoire à leurs adversaires. L’exécution brève n’est pas du luxe pour Popovich, toujours déterminé à offrir le plus de repos possible à ses joueurs. Sweepé durant la saison régulière par le Thunder, San Antonio rencontre un des adversaires qui lui compliquent le plus la tâche puisque TP et les siens restent sur 10 défaites sur leurs 12 dernières confrontations.

Oklahoma a prouvé depuis le début des playoffs, contre Memphis puis Los Angeles, que l’équipe disposait désormais des ressources mentales nécessaires à la conquête du titre. Toujours porté par son duo Westbrook-Durant, le Thunder pleure en revanche son ailier-fort, Serge Ibaka. À ce jour, l’impact de son absence parait fort préjudiciable pour OKC.

Preview poste par poste en attendant le début de la série demain à 3h du matin.

Meneurs

On le sait, Tony Parker souffre d’une élongation à la cuisse, évidemment gênante pour son jeu tout en vitesse et en appuis. Il s’agit de la même blessure qu’il avait contractée l’an dernier en finales contre Miami. Cela ne l’avait pas empêché de planter 26 points au Heat lors du match 4. Le Français a déclaré qu’il jouerait demain. Il aurait d’ailleurs également joué le match 6 et/ou 7 si besoin contre Portland. Un retour en forme du meneur est nécessaire pour les Spurs : avec 19,3 points par match à 48,5% et 5 passes, le Français est toujours le leader offensif de l’équipe. On a vu contre Dallas et Portland que sa capacité à faire imploser les défenses adversaires était salvatrice pour les texans. Une stat incroyable en dit long sur l’impact du français: avec 12,3 drives par match en playoffs, Parker est le joueur le plus agressif de la ligue ! Son adversaire, Russell Westbrook, est 7e avec 9,5.

Souvent critiqué (à raison), le joueur du Thunder a néanmoins sauvé son équipe à plusieurs reprises, et notamment lors du match 5 contre les Clippers. Il l’a dit lui-même, il comprend désormais à quel point la gestion du rythme est fondamentale en playoffs. Si le meneur parvient à appliquer avec constance ses nouveaux préceptes, il peut faire beaucoup de mal à San Antonio. Si au contraire, il démontre son plus mauvais visage en s’embourbant dans des choix absurdes, Popovich se fera un malin plaisir d’en profiter.

En 4 matchs cette saison, l’opposition entre les deux joueurs ne permet pas de tirer la moindre conclusion: Parker émarge à 20,5 pts à 47%, 5,5 ass et 2 to tandis que Westbrook a compilé 21 pts à 43%, 7 ass et 2 to. Sans connaissance de l’état de forme précis de Parker, on donne un match nul entre les deux joueurs.

Égalité

Extérieurs

Kevin Durant est le MVP de l’année. Il a joué tout au long de la saison à un niveau incroyable, néanmoins il faut concéder que jusqu’ici, ses playoffs ne sont pas à la hauteur de nos espérances. Trop souvent obstiné à tirer derrière la ligne des 7m23 sans réussite, l’ailier a souvent manqué d’efficacité. Heureusement pour Oklahoma, le match 6 contre Los Angeles (46 d’évaluation) laisse penser qu’il ne s’agissait que d’une méforme passagère. Selon l’intéressé, le doute n’a jamais été d’actualité. Souvent gêné par des défenses small-ball (Tony Allen, Chris Paul), Durant aura cette fois un opposant de taille pour le contenir. Physiquement, Kawhi Leonard est un buffle et parait être le profil idéal pour limiter Kevin Durant. Cela semble se confirmer sur les rencontres en saison régulière où le joueur d’Oklahoma a tiré à 46% (dont 26% derrière l’arc) et perdu 6 ballons par match. D’autant que Popovich pourra aussi se servir de Danny Green en électron libre, en alternance sur Westbrook et Durant.

Offensivement, l’ailier des Spurs prend une ampleur affolante. Toujours très sobre, il sanctionne cependant avec régularité (51% aux shoots, 41 à trois-points) en alternant drives physiques et tirs assassins. Souvent imprévisible, Kawhi Leonard pourrait s’avérer très difficile à contenir pour les joueurs de Scott Brooks, d’autant que Sefolosha aura déjà Parker et/ou Danny Green à limiter.

Pour l’emporter, Oklahoma devra soulager Kevin Durant du port du ballon, sinon les Spurs pourront le contenir trop facilement.

Avantage Oklahoma (mais…)

Intérieurs

C’est le drame de cette série pour Oklahoma. Serge Ibaka ne reviendra donc pas de la saison. Cette blessure intervient alors que tout le monde s’accordait à dire que l’ailier-fort était la clé de cette série. Sans lui, les Spurs scorent 120,8 sur 100 possessions. Avec lui sur le terrain, seulement 93 points !

Scott Brooks doit donc trouver des solutions et manifestement, elles existent. À seulement 20 ans, Steven Adams a su se montrer important lors de ces playoffs et même décisif contre Memphis puis Los Angeles (10 points et 11 rebonds lors du match 6 contre LAC). Il est aussi possible que Brooks décale Durant en 4. On sait à quel point San Antonio souffre contre les intérieurs fuyants et avec un joueur du calibre du MVP, les dégâts pourraient être importants car avec sa mobilité et sa taille, Durant semble injouable pour Splitter et Diaw.

Enfin, Kendrick Perkins est loin d’être transparent lors de ses rencontres contre San Antonio. Lors de ses match-ups contre Duncan, l’ex-Celtic a limité le futur Hall of Famer à un médiocre 5/18.

Néanmoins, depuis le début des playoffs, la raquette texane s’est montré impériale. Tim Duncan est inusable et sa capacité de dissuasion est encore remarquable pour son âge. Tiago Splitter est très bon, soit défensivement soit en attaque.

Avantage San Antonio

Les bancs

Tout ou presque a déjà été dit sur le banc texan. Portland peut en parler, il s’agit très certainement du meilleur de la ligue. Toujours mené par Ginobili, Diaw et Belinelli de retour en pleine grâce, les remplaçants des Spurs font mal.

Celui d’Oklahoma est moins luxueux mais Reggie Jackson peut faire énormément de dégâts contre les Spurs. Principal responsable des défaites texanes, il a compilé 21 pts à 66% contre les Spurs cette saison. Pour Popovich, c’est le joueur à surveiller de cette série. Malheureusement pour le Thunder, les autres options (Fisher, Collison, Adams) paraissent minces sur la longueur, d’autant que Collison devrait débuter, et c’est une arme de moins sur le banc.

Avantage San Antonio

Les coaches

À nouveau, on ne présente plus Popovich, coach de l’année 2014. Malmené par Rick Carlisle, l’ex-espion a pris plus d’aises contre Terry Stotts. Le coach des Spurs est toujours le tacticien le plus intelligent de la ligue.

On ne peut pas en dire autant pour Scott Brooks, souvent « surprenant » par ses décisions. Cependant, l’ancien joueur ne doit pas à être sous-estimé. Il fait corps avec son équipe et a su la mener jusqu’en finale de conférence, c’est à dire plus loin que son homologue des Clippers, Doc Rivers. Peut-être trouvera t-il enfin avec régularité les ajustements nécessaires pour faire vaciller San Antonio sur toute une série.

Avantage San Antonio

La clé de la série

Russell Westbrook. Si le meneur trouve une constance dans sa concentration, alors Oklahoma pourra espérer quelque chose contre San Antonio. Le Thunder a besoin d’alternance dans son jeu offensif et cela commence par son meneur qui doit aussi responsabiliser d’autres coéquipiers que Kevin Durant. Pour y parvenir, cela nécessite de lever la tête et de lâcher la gonfle. Dans le cas où Mister Westbrook prendrait le pas sur Docteur Russell, San Antonio pliera la série très rapidement.

Les statistiques

San Antonio

Oklahoma City

La preview en images

[videopub https://www.youtube.com/watch?v=NSBl-mLsekk]

Le verdict

Serge Ibaka présent, le pronostic aurait été bien plus compliqué et aurait même pu pencher en faveur du Thunder en 7 matchs. Mais sans l’impact défensif de l’intérieur, également précieux en attaque, les options semblent trop limitées pour Oklahoma. Comme l’a dit Thabo Sefolosha, le jeu de son équipe est trop stéréotypée et souvent, cela ne pardonne pas contre une équipe du rang de San Antonio. Néanmoins, les Texans ne doivent pas partir victorieux puisqu’ils restent sur 10 défaites en 12 matches depuis 2012. Si Parker revient mal, cela compliquera énormément les plans de son équipe. Enfin, Popovich devra trouver une solution pour limiter le feu follet qu’est Reggie Jackson, une mission qui devrait plaire à Danny Green. Au final, la puissance de feu et le collectif texan nous semblent vraiment supérieurs à celui d’Oklahoma en l’état.