Frank Vogel est-il en danger ? La question peut sembler risible après seulement deux rencontres de playoffs et deux mois de crise interne. Mais selon ESPN.com, informé par une source proche du front-office des Pacers, le coach de l’Est au dernier All Star Game joue sa peau depuis une semaine, et une qualification face aux Hawks ne lui garantirait pas de rester sur le banc d’Indiana la saison prochaine.
Depuis une défaite inattendue à Orlando avant la pause des étoiles, mi-février, les Pacers vacillent et traînent leurs fantômes : 16 victoires et 15 défaites pour conclure une campagne jusque-là quasi impeccable, suivi d’un revers inquiétant face aux Hawks. Le succès de mardi soir n’efface pas les tumultes et remous, surtout depuis la fuite d’une altercation musclée entre Lance Stephenson et Evan Turner à la veille du Game 1.
Vogel serait-il trop gentil avec ses joueurs ?
L’ancien scout des Lakers tient-il encore son vestiaire ? Sa gestion humaine est-elle la plus appropriée pour ce groupe là ? Le mois dernier, dans un entretien avec le quotidien local Indianapolis Star, Larry Bird émettait publiquement des doutes sur l’ex-assistant, promu entraîneur en chef par intérim en 2011.
« Trop souvent nous ne répondons pas immédiatement à la bagarre lancée par l’adversaire. Nous restons passifs et attendons de voir comment ça se passe, et c’était déjà comme ça même quand nous gagnions des matches plus tôt dans la saison. Nous devons être mieux préparés mentalement à affronter nos adversaires, on ne peut pas être dans l’esprit de se dire que c’est juste un autre match de plus. Non, c’est un match très important, comme l’est chaque match. Je suis dans le camp de Frank car il a eu beaucoup de succès en restant toujours positif, mais je pense qu’il doit commencer à secouer les gars qui ne font pas ce qu’ils sont censés faire. Il ne doit pas les lâcher, et s’il faut les sortir ou limiter leur temps de jeu, qu’il le fasse. Il ne l’a pas fait assez. »
Brian Shaw jouait le rôle de père fouettard
Chouchou de Larry Bird, Lance Stephenson profiterait-il du positivisme de son coach pour pourrir le vestiaire avec son sale caractère, lui qui sera free agent en juillet ? Pour Chris Broussard, du magazine ESPN, le départ de Brian Shaw l’été dernier a fait beaucoup de mal à Vogel. En endossant le rôle du méchant distillant ses quatre vérités aux joueurs, Shaw empêchait le vestiaire volatile des Pacers d’imploser, comme c’est le cas depuis trois mois. Avec son caractère et sa philosophie, Vogel est incapable de taper sur les doigts de ses ouailles, quitte à surjouer de son autorité, sans forcer sa nature.
Mais quand Stephenson s’embrouille avec George Hill puis Evan Turner, qu’il est traité d’égoïste par Roy Hibbert, que fait l’entraîneur en chef pour éteindre l’incendie ? Larry Bird se pose la question. C’est pendant son année sabbatique que les Pacers avaient prolongé Frank Vogel de deux ans, faut-il le rappeler ! Finaliste NBA avec Indiana en 2000 dans la foulée de son titre de COY, Bird possède les cartes en main : à lui de tenter le tapis ou non, quitte à casser tout ce qui a été construit depuis trois saisons.