Preview Playoffs 2014 : Chicago (4) – Washington (5)

Voilà une opposition que l’on avait pas vu venir ! En s’imposant lors de la dernière journée contre Boston, et alors que Brooklyn s’écroulait dans le même temps à Cleveland, Washington a récupéré la 5e place. Pas forcément un cadeau, puisque ce sont les rugueux Bulls de Chicago qui vont se présenter en travers du chemin de Wizards prometteurs mais sans doute un peu courts au niveau expérience (premiers playoffs depuis 5 ans). Au delà du combat, les joueurs de la capitale devront être au top mentalement pour ne pas se laisser manger par une équipe soudée et avide de revanche en l’absence de Derrick Rose pour la 2ème campagne de suite. Début des hostilités ce dimanche à partir de 19h (1h du matin, heure française).

Meneurs de jeu

C’est le gros point fort des Wiz. Au fil des années, John Wall a progressé et semble désormais à maturité. Plus fiable dans son shoot extérieur et à mi-distance, l’ex meneur de Kentucky s’est même glissé dans le top 5 des meilleurs chefs d’orchestre de la ligue au niveau statistique. En récupérant Andre Miller pour le seconder, DC a ajouté le brin d’expérience nécessaire en play-offs, même si l’ancien de Denver devra apporter plus. En face, le temps ne semble pas avoir d’emprise sur Kirk Hinrich. De retour à Chicago depuis la saison dernière, il se fond parfaitement dans le collectif. Toujours aussi complet, il est capable de sortir l’action qu’il faut au bon moment. Quant à DJ Augustin qui l’épaulera dans sa tâche, de l’aveu de son coach, Thom Thibodeau, les Bulls n’auraient jamais réussi une telle saison sans lui. Arrivé en renfort fin 2013, l’ex raptor a apporté une nouvelle menace offensive indéniable (15pts, 5pds de moyenne par match depuis qu’il sévit dans l’Illinois). Lors de la dernière confrontation entre les deux équipes, c’est lui qui avait sorti son épingle du jeu avec 25 unités. La balance penche toutefois en faveur de Washington dans ce secteur, John Wall étant le franchise player de l’équipe.

Avantage Washington 

Extérieurs

Avec Jimmy Butler en ironman/stoppeur défensif, et Mike Dunleavy Jr qui a finalement réussi à faire oublier Marco Belinelli, Chicago n’aura pas trop de souci à se faire. En rotation en revanche, avec seulement le jeune Tony Snell, et le retour in-extremis de Ronnie Brewer (2 minutes seulement au compteur avec ses nouveaux coéquipiers), les Bulls ne sont pas à l’abri. Reste Jimmer Fredette, qui aurait pourtant un rôle intéressant à jouer dans cette équipe, mais qui est resté cantonné à de la figuration depuis son arrivée en provenance de Sacramento. Thibodeau a-t-il préservé Brewer et Fredette pour les remettre à niveau en défense et les faire exploser en Playoffs ? Difficile à dire. Ce qui est sûr c’est que les deux larrons auront certainement leur chance, au premier tour, si ça tourne mal, ou plus tard. Washington compte pour sa part une jolie triplette avec Beal, Ariza et Webster. Le premier cité continue de progresser mais peine à franchir un nouveau cap, ce qu’il a l’occasion d’accomplir sur cette série. Ariza n’est pas loin de son meilleur niveau (14,5 pts, 6 rbds par match, 40,7% d’adresse à 3 points) qui avait fait de lui un redoutable extérieur aux côtés de Kobe Bryant lors du titre de 2009 avec L.A. Quand à Webster, son apport en sortie de banc est indéniable. Lui aussi aura une carte à jouer sur cette série.

Egalité.

Intérieurs

En début de saison, Washington avait l’une des raquettes les plus imposantes sur le papier avec l’arrivée de Gortat pour épauler Nene, un Kevin Seraphin qui devait tout exploser sur son passage, sans oublier Trevor Booker et Jan Vesely qui a ensuite quitté le navire. Depuis, le Brésilien Nene s’est blessé au genou. Revenu il y a une dizaine de jours, il n’est toujours pas à 100%, et devrait sortir du banc. Malgré quelques grosses prestations durant la saison, Kevin Seraphin a été la grosse déception de l’effectif de DC. Résultat, Washington a fait appel à deux routiers de la NBA, Drew Gooden (32 ans) et Al Harrington (34 ans) qui se sont montrés à la hauteur. De retour dans la rotation après un mois de mars très inquiétant (10 DNP en 16 matchs), notre  »Kéké » national devra saisir sa chance, si celle-ci se présente. Car il a les moyens d’en enquiquiner plus d’un. Trevor Booker et Marcin Gortat ont quant à eux été à la hauteur des espérances. Transféré de Phoenix cet été, le  »Polish hammer » a enfin le temps de jeu qu’il mérite et le rentabilise au maximum. Pas loin du double-double en moyenne sur la saison (13,2 points et 9,5 rebonds par match), Gortat sera l’arme offensive n°1 à l’intérieur. En face, rien ne semble effrayer le flamboyant trio Boozer-Gibson-Noah. Carlos Boozer, c’est l’assurance tous risques, Gibson est le booster aux qualités athlétiques au dessus de la moyenne que toutes les équipes aimeraient avoir sur leur banc. Quant à Joakim Noah, le n°13 de Windy-City réalise actuellement la meilleure saison de sa carrière (12,6 pts, 11,3 rbds, 5,4 passes). Le pivot français a compilé 4 triple-doubles, révolutionnant le jeu des Bulls en fixant mieux que quiconque à l’intérieur ou en dehors de la raquette.  »Jooks » est le cœur et l’âme de cette franchise, et saura insuffler l’esprit de la gagne (pour ne pas dire de la rage) à ses coéquipiers. En complément, Nazr Mohammed pourra apporter son expérience et faire tâter de ses coudes à l’adversaire si nécessaire.

Avantage Chicago

Les bancs

La profondeur de banc a parfois été pointée du doigt côté Chicago, mais Thibodeau a fait de son mieux pour combler l’absence de D-Rose. En conséquence, Thib’s a dû user de ses starters plus que de raison durant les 82 matchs de saison régulière, ce qui pourrait lui porter préjudice si un nouveau pépin physique venait frapper son groupe. Alors qu’on ne sait pas quels rôles seront réservés à Brewer et Fredette, seuls Augustin et Gibson semblent être des relais fiables. Le niveau paraît plus homogène sur le banc des Wizards. La second-unit Miller-Webster-Harrington-Nene-Seraphin (ou Booker) a plutôt fière allure non ? Sur le papier tout du moins…

Avantage Washington

Les coaches

Avec tout le respect que l’on doit à Randy Wittman, lui et Tom Thibodeau ne boxent pas dans la même catégorie. Thibodeau a imposé sa patte en quatre saisons en tant que head coach des Bulls, remportant le titre de coach of the year dès son premier exercice après avoir passé 21 ans dans le costume d’assistant en NBA. Réputé pour son éthique de travail, sa science de la défense et sa haine de la défaite, Thib’s part avec les faveurs des pronostics. Pour sa part, son homologue, Randy Wittman, ne porte pas la gagne dans son ADN. Pire, aucun coach n’a perdu plus que lui dans la plus grande ligue du monde (190 succès sur 519 matchs disputés, soit 36,6% de victoires). Coach Wittman se présentera, comme son équipe, en outsider, avec rien à perdre, si ce n’est de remettre à leur place les supporters des Wizards qui n’ont pas toujours été tendres avec lui.

Avantage Chicago

La clé de la série

La défense. Comme l’eut dit en son temps son altesse MJ23, c’est par la défense que passera la conquête du Graal, et de cette série. Les Bulls feront tout pour imposer leur rythme et faire payer leur adversaire à chaque fois qu’ils en auront l’occasion. Le mental aura aussi son importance. Les coéquipiers de Joakim Noah ont un mental d’acier et une équipe de guerriers bâtie pour les joutes de la post-saison. Inexpérimentés à ce stade de la compétition à l’image de leur go-to-guy, John Wall, les Wizards devront rester unis, et ne pas voler en éclats dès la première secousse.

Les statistiques

Chicago

Washington

Le bilan de la saison

2-1 pour Washington

13 janvier : Chicago – Washington (88-102)

17 janvier : Washington – Chicago (96-93)

5 avril : Washington – Chicago (78-96)

Verdict

Les Bulls ont été épatants en cette saison régulière, et on ne voit pas comment les Wizards pourraient stopper cette équipe de soldats qui bénéficieront en plus de l’avantage du terrain. Si une nouvelle ère est définitivement enclenchée avec l’avènement de John Wall, l’accession aux demi-finales de conférence semble encore un peu lointaine pour Washington. Vivement que ça commence !

Chicago vainqueur 4-2

Calendrier

Game 1 – Dimanche 20 avril, Chicago – Washington, 19h (1h, heure française)
Game 2 – Mardi 22 avril, Chicago – Washington, 21h30 (3h30, heure française)
Game 3 – Vendredi 25 avril, Washington – Chicago, 20h (2h, heure française)
Game 4 – Dimanche 27 avril, Washington – Chicago, 13h (19h, heure française)
Game 5 * Mardi 29 avril, Chicago – Washington
Game 6 * Jeudi 1er mai, Washington – Chicago
Game 7 * Samedi 3 mai, Chicago – Washington

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