On attendait un choc, comme seul les duels au sommet de la Conférence Est peuvent en offrir, eh bien on a été servi ! Un combat de tous les instants, avec des coups bas mais aussi des phases d’anthologie, une expulsion, et surtout un finish à la dernière seconde, qui a vu Indiana s’imposer 84-83 face à Miami, et faire un grand pas dans la course à la 1ère place à l’Est. Face à un LeBron James monumental (38 pts, 8 rbds, 5 pds), les Pacers ont dû s’accrocher pour rester au contact après la sortie de Stephenson pour deux techniques. Les trois paniers de Turner qui a su profiter de la blessure à la cuisse de Wade dans le money time, et surtout le 3-points de David West, ont permis aux locaux de forcer la décision.
Oden rhabillé pour l’Hibbert
Outre l’absence de Ray Allen, malade, le premier fait de jeu est venu du duel de pivots entre Hibbert et Oden. Recruté cet pour tenir tête au grand Roy et titularisé d’entrée, l’ancien n°1 de la draft a dégusté sévère. Ni Oden ni Andersen, rapidement rentré en premier quart-temps n’ont été en mesure de stopper la tour de contrôle des Pacers en pleine démonstration, à 13 points 6/8 au tir après 12 minutes. Hibbert, qui avait à cœur de se racheter après deux contre-performances, permettait à Indiana de prendre le meilleur départ (21-12). Dans le même état d’esprit, Paul George venait également de gratifier la foule déjà en transe d’un 3 points monumental, son 2e de la soirée. En fin de période, PG24 commettait cependant une 2e faute bête sur Chalmers, sans doute par excès de motivation, qui permettait au Heat de revenir à 23-17.
Mahinmi et Stephenson avec enthousiasme
Le tandem Scola-Mahinmi remplaçait les titulaires au pied levé. Si le pivot français manquait d’abord l’immanquable en contre-attaque, il concrétisait parfaitement le service en or d’Evan Turner par la suite. Après un temps-mort demandé par Erik Spoelstra, la connexion entre Wade et le Birdman, aboutissait en revanche sur un 4e ballon perdu par »Flash ». Il n’en fallait pas plus pour que le fantasque Lance Stephenson ne creuse à nouveau l’écart. L’électron libre d’Indiana claquait un nouveau missile de loin, reléguant encore Miami à -9 (31-22). Le retour de LeBron James peinait à changer la donne, même si le MVP des Finals faisait le taf en allant chercher des (nombreuses) fautes (10/10 au LF en première mi-temps).
Haslem stoppe Hibbert, James calme George
A 40-30, alors que le duo George-Stephenson refaisait des siennes, LBJ entrait en piste, et passait en mode »indéfendable ». Poussé au sol par George, James trouvait le moyen de passer la gonfle à Bosh pour le premier 3 points du Heat après 6 échecs, un autre secteur dans lequel Miami allait devoir se ressaisir en l’absence de Ray Allen, maître en la matière (40-39). L’entrée d’Udonis Haslem avait en revanche permis aux Floridiens d’éteindre Hibbert et ce malgré les 15 centimètres que rendait l’ancien Chalonais au natif du Queens. Comme un symbole, c’est Haslem, à 5 mètres ligne de fond, qui remettait le Heat devant, avant que James (20 points à la pause) ne termine la première mi-temps comme un grand d’un drive finition main gauche devant George (44-45).
LeBron avec un B comme Beast
Au crochet du droit asséné par Hibbert &co, le Heat venait de répondre par un uppercut au terme d’un premier round qui n’avait d’observation que le nom. Passées les amabilités, l’intensité montait logiquement d’un cran au retour des vestiaires, dans le jeu comme dans les contacts, entre le cabotin Stephenson et Wade qui prenaient tous les deux une technique. A l’image des duels historiques à l’Est, chaque possession devenait un vrai combat. Dans ce registre musculeux, Paul George trouvait tout de même le moyen de répondre à un LeBron James monstrueux d’adresse (9/13 au tir) pour maintenir les siens devant (59-56). Mais comme en première mi-temps, le Heat finissait fort le 3e acte, grâce à Chalmers (à 0/8 au tir jusque là), et aux 3 points de Lewis et Cole. Envoyé sur la ligne avec autorité par Mahinmi, LBJ concluait un 15-2 qui plaçait Miami en tête (63-68).
Hibbert assommé ; Stephenson expulsé
Revigorés par trois dunks de Paul George dont un sur un LeBron James pris de vitesse, les Pacers s’accrochaient tant bien que mal. Séché par Scola près du cercle, James se faisait justice sur l’action suivante en arrivant lancé sur Hibbert et en explosant le menton du pivot d’Indiana. Sonné par cette caresse du King, Hibbert peinait à se relever, mais revenait dans l’arène après avoir retrouvé ses esprits dans le locker-room. Les locaux, révoltés par la tournure des événements, trouvaient les ressources en récupérant deux rebonds offensifs pour repasser devant. Stepehenson prenait le dessus sur Wade par deux fois, mais avait le malheur de défier »Flash » du regard pour récolter sa seconde technique de la soirée, synonyme d’expulsion (76-72).
West, la surprise du chef
Après un dunk dans le trafic avec la faute de Hibbert sur un service de James, Wade devait à son tour quitter les siens, la faute à une béquille à la cuisse habilement placée par David West. Remis en confiance en transition après une bonne défense de George sur James, Evan Turner, remplaçant attitré de Stephenson, en profitait pour s’illustrer au meilleur moment. Mais le dernier mot allait revenir à David West. A 81-80, l’intérieur héritait de la balle derrière l’arc et se retournait pour crucifier le Heat sur place. Alors qu’il restait moins de six secondes, Miami s’attendait à tout sauf à un 3 points de West, seulement son 4e de la saison ! Mais c’est le système qu’a choisi Frank Vogel et qui a payé, même si Chris Bosh à 3 points et George Hill, en ratant ses deux lancers, ont donné quelques sueurs froides au coach d’Indiana.
Héritant de la patate chaude à deux secondes de la fin, Chris Bosh n’a pas pu sauver son équipe qui repart avec une défaite frustrante certes, mais aussi rassurante au vu du niveau de jeu affiché par les Floridiens depuis quelques semaines. Même constat pour les Pacers, sacrés champions de la Central Division grâce à ce succès, qui se cherchaient depuis le départ de Danny Granger, mais qui ont peut-être scellé un acte fondateur face au candidat n°1 à sa propre succession. Rendez-vous dans deux semaines pour l’ultime arrêt aux stands ?
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