Blake Griffin : Sooner, Harder, Better, Stronger

Auteur de sa meilleur perf’ de la saison cette semaine avec un match monstrueux à 43 points, 15 rebonds, 6 passes face au Heat (oui pas dans n’importe quel match !), Blake Griffin n’en finit plus d’enrichir son CV puisqu’il vient également d’entrer vendredi soir dans l’histoire de sa franchise avec un 3e match de suite à 36 points et plus. Aucun Clipper version Los Angeles n’avait réalisé cela avant lui !

L’ancien Sooner d’Oklahoma a franchi un nouveau palier dans sa courbe de progression. Plus scoreur, plus passeur, plus adroit, la cuvée 2014 de Griffin fleure bon le millésime. De l’avis de tous, coaches comme observateurs, il joue à 24 ans son meilleur basket en carrière et il talonne Kevin Love et LaMarcus Aldridge de très près pour le titre fictif de meilleur poste 4 de la ligue.

Plus leader

Alors que l’on imaginait les Clippers partir au-devant d’une belle galère après la blessure de leur général, Chris Paul le 3 janvier dernier, la joyeuse troupe emmenée par Griffin a en fait totalisé 13 victoires pour 6 défaites sans Paul. Et parmi ces 6 revers, 3 sont arrivés récemment. Pris à court physiquement lors d’un back to back dans la Baie de San Francisco d’abord. Puis ce fut le shoot incroyable de Randy Foye. Et enfin ce duel dantesque entre Lebron James et Blake Griffin (comme un avant-goût du All Star)…

Evidemment, on ne donne pas toute excuse aux Clippers. Une défaite reste une défaite, peu importe la manière. Mais dans ce cas de figure, il nous reste tout de même des chiffres hallucinants pour Blake Griffin. 35 points, 11 rebonds, 4 passes en 4 matchs de février. 30 points, 9 rebonds, 4 passes sur les 10 derniers matchs.

« J’ai parlé à Jamal pendant le match contre Dallas. On a compris que c’était sérieux » se souvient Griffin à propos de la blessure à l’épaule de Chris Paul ». « Et on a tous les deux conclu qu’il fallait qu’on apporte davantage. En termes d’agressivité, en termes de scoring. Mais aussi en étant un facilitateur pour faciliter le mouvement en attaque quand on en a besoin. »

Plus mature

Et Doc Rivers ne dit pas autre chose. Quand il voit son numéro 32 débouler comme un train de marchandises à pleine vitesse (ça vous rappelle personne ?) en contre-attaque, coach Doc sait désormais que son équipe tient le bon bout. Le Griffin qu’il avait en tête en arrivant à Lalaland prend forme sous nos yeux.

« J’avais d’énormes attentes. Mais il a réalisé des choses auxquelles on ne s’attendait pas » reconnaît Doc Rivers sur ESPN. « Et clairement, on a envie de profiter de ses qualités dans le jeu de transition maintenant que l’on sait qu’il peut le faire. On sera de facto meilleurs avec le retour de Chris car on dispose désormais de deux joueurs capables de lancer notre jeu de transition. Mais j’appelle simplement ça la maturité. Blake a 24 ans et il joue à un niveau spectaculaire en ce moment. Il fait partie de meilleurs de la ligue et il va encore s’améliorer. C’en est effrayant… »

Plus passeur

Dans les faits, ça donne 25.6 pts, 8.1 rbds et 4.3 pds de moyenne en janvier, mais aussi 35 pts, 11.3 rbds et toujours 4.3 pds de moyenne en février ! On l’oublie un peu mais Blake Griffin tourne à 3.6 pds de moyenne en carrière. C’est remarquable pour un intérieur, et c’est l’un de ses points forts. Sans avoir la vision du jeu d’un Marc Gasol ou de Joakim Noah, Griffin est un intérieur altruiste, qui ne cherche jamais à jouer pour sa pomme, et c’est ce qui le rend d’autant plus dangereux.

Plus adroit

Autre stat intéressante : ce 70% aux lancers-francs. Agressif, Blake Griffin shoote plus de 8 lancers-francs par match, et sa maladresse aux lancers-francs (52% en 2012) poussait les défenses à tenter le Hack-A-Blake. Mais Griffin est un bosseur, et comme Karl Malone en son temps, il a compris qu’une meilleure adresse aux lancers-francs mais aussi dans ses tirs à 4-5 mètres lui permettrait d’être plus dangereux et d’élever son niveau de jeu. Aujourd’hui, ce boulot effectué à l’entraînement et une plus grande concentration en font un ailier-fort polyvalent et adroit aux lancers-francs. Et pour Jamal Crawford, témoin de cette progression, c’est la marque des plus grands.

« La série actuelle l’a amené à un autre niveau. Il est incroyable. J’ai découvert, en arrivant ici, que c’était un incroyable bosseur. Il veut devenir le meilleur, mais il veut aussi devenir le plus grand. Il veut devenir l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. »