Tous les spécialistes vous le diront : pour aller loin en NBA, il faut avoir de la longueur de banc. Il faut disposer de seconds couteaux aiguisés en fine lame et de joueurs qui connaissent parfaitement leur rôle. Les Spurs ne vous diront pas le contraire, eux qui ont été assassinés sur un 3-points de Ray Allen, le remplaçant de luxe du Heat, lors des dernières finales !
Avec la moitié de la saison déjà dans le rétroviseur, Basket USA se propose de dresser, à travers un diptyque sur deux jours, un bilan des meilleurs et des pires bancs de la Grande Ligue. Et aujourd’hui, on vous parle des pires bancs de NBA à partir de leur apport au scoring évidemment, mais également d’un point de vue plus général en gardant un œil sur leur participation défensive. Entre parenthèses apparaissent les moyennes de points cumulées par le banc de chaque équipe (stats arrêtées au 31/01/14).
1- Golden State (23 pts/m)
La situation
Septièmes à l’Ouest devant Dallas, les Warriors sont dans les clous pour rallier les playoffs mais leur dynamique inquiète. Avec un bilan de 9 victoires pour 6 défaites, le mois de janvier n’a pas été des plus reluisants pour les Californiens du nord. Et leur banc n’est clairement pas à la hauteur, et encore moins sans le leader expérimenté qu’était Jermaine O’Neal (blessé).
Les hommes
Jordan Crawford – Kent Bazemore – Harrison Barnes – Draymond Green – Mareese Speights
Sur le banc des accusés
L’adresse. Avec 38% de réussite, sur un ratio de 8 réussites sur 22 tentatives, le banc des Warriors est loin d’être fiable pour coach Jackson. A l’instar de Barnes ou de Speights qui pointent à 41%, les remplaçants de Golden State peuvent affoler les compteurs un soir et s’absenter complètement le suivant. Et cette inconstance n’est pas sans rappeler celle de l’équipe en son entier qui a notamment perdu face aux Lakers et aux Bobcats.
La solution
Elle a été de ramener Jordan Crawford et Marshon Brooks. Les deux anciens Celtics sont deux forts scoreurs qui ont leurs limites en défense. Or, en playoffs et dans la fin de saison, Mark Jackson va avoir besoin de guerriers des deux côtés du terrain. A cette enseigne, il serait bon de donner encore davantage de temps de jeu à Harrison Barnes qui peut jouer en 3, en 2 voire en 4 sur des séquences de small ball.
2- Portland (23,5 pts/m)
La situation
C’était déjà le cas la saison passée, et on pensait bien que les Blazers avaient remédié à leurs soucis à l’intersaison. Mais les chiffres nous prouvent que le banc de Portland reste parmi les plus faibles de la ligue. Alors, comme aux Warriors, il y a eu des blessures avec le rookie McCollum notamment, mais le rendement des seconds couteaux d’Oregon reste insuffisant. Surtout si les Blazers veulent aller loin en playoffs…
Les hommes
Mo Williams – CJ McCollum – Dorell Wright – Thomas Robinson – Joel Freeland – Will Barton
Sur le banc des accusés
On serait tenté de mettre Dorell Wright qui marque moitié moins de points que l’an passé aux Sixers (9 contre 4) ou Mo Williams qui, pour la première fois depuis sa saison rookie, tourne à moins de 10 points par match. Mais en fait, il faut voir plus haut et mettre l’avertissement à Terry Stotts. Sous ses ordres, tous les joueurs qu’il a placés sur le banc sont moins bons que lors de leur précédente saison.
La solution
L’entraîneur de Portland a donc bien besoin de relâcher la pression sur ses titulaires, et faire davantage confiance à ses remplaçants. Avec moins de 14 minutes par match en moyenne, Stotts est le coach qui implique le moins ses joueurs du banc. A part pour Mo Williams qui joue 24 minutes, les Freeland, Robinson et McCollum ne voient que très peu les parquets. Et que dire de Wright qui ne joue plus…
3- Washington (24,8 pts/m)
La situation
A l’équilibre et sixième à l’Est, Washington coule une saison plutôt tranquille. John Wall a été nommé All Star pour récompenser le beau parcours des Wizards. Mais si le cinq de départ tient la route, on ne peut pas en dire autant des remplaçants qui perdent par exemple pas mal de ballons (4,6) malgré un des temps de jeu les plus réduits du circuit (15 minutes par match). Et puis à part Booker le besogneux, ça ne défend pas bien fort !
Les hommes
Garrett Temple – Martell Webster – Glen Rice Jr – Jan Vesely – Kévin Séraphin – Trevor Booker
Sur le banc des accusés
Le poste de meneur. A l’arrière, le vétéran Webster assure. Il joue autant qu’un titulaire (30 minutes) pour un apport essentiel (11 points). Mais les deux meneurs, Temple et Maynor, sont dans le trou. Avec 3 points et 2 passes par match par tête, les doublures de John Wall ne voient que très peu le terrain… et ils ne sont visiblement pas du tout en confiance. Excellent à OKC, Maynor n’a pas retrouvé son niveau après sa lourde blessure au genou…
La solution
Comme pour Terry Stotts à Portland, Randy Wittman est particulièrement attaché à son cinq majeur. Il ne laisse que 15 minutes en moyenne à son banc pour s’exprimer. C’est trop peu et ce d’autant plus que le gros de ces minutes reviennent à Webster. Le cas typique est celui de notre français Kévin Séraphin qui, certes inconstant, ne sait tout de même jamais à quelle sauce il sera mangé.
4- Minnesota (25,3 pts/m)
La situation
Dixièmes à l’Ouest, les Wolves de Rick Adelman vont avoir bien du mal à raccrocher le train des playoffs dans le Far West. Malgré l’énorme saison de Kevin Love, le banc de Minnesota reste un point faible qui empêche souvent les Wolves de tenir la distance. Avec un temps de jeu très limité (15 minutes), les remplaçants disposent d’une très fine marge d’erreur. Car même pour JJ Barea qui joue le plus, ça ne fait pas lourd avec 18 minutes !
Les hommes
JJ Barea – Alexey Shved – Chase Budinger – Dante Cunningham – Ronny Turiaf – Luc Mbah a Moute
Sur le banc des accusés
Les blessures. Budinger vient seulement de revenir avec 12 petits matchs au compteur. Et Ronny Turiaf a également manqué une bonne trentaine de matchs sur cette première moitié de saison. Mais cela n’excuse pas tout et on veut parler du cas Alexey Shved. L’arrière russe est clairement coupé dans son élan après une belle saison rookie à 23 minutes par match pour 9 points et 4 passes. Cette saison, il ne joue que 11 minutes et évidemment, son apport est moindre (4 points, 1 passe).
La solution
On a cru qu’elle passerait par Luc Mbah a Moute que les Wolves ont échangé contre Derrick Williams à Sacramento. Mais l’ailier camerounais ne voit pas le terrain, entre des blessures qui traînent et les choix du coach. Avec les retours combinés de Budinger et Turiaf qui retrouvent petit à petit le rythme, la situation devrait s’arranger. Mais comme pour nos quatre autres cas, la confiance du coach en son banc est le paramètre ultime.
5- Indiana (25,5 pts/m)
La situation
Elle peut sembler paradoxale de prime abord puisque les Pacers caracolent toujours en tête de la conférence Est, mais la relative « faiblesse » du banc d’Indiana s’explique surtout par la force de frappe du cinq majeur. Avec Paul George et Lance Stephenson, voire Roy Hibbert, qui sont des machines à statistiques plus les solides West et Hill, le ratio est évidemment largement défavorable. Et pour qualitatif que soit le banc avec Scola, Mahinmi ou Granger, le temps de jeu est limité.
Les hommes
CJ Watson – Orlando Johnson – Danny Granger – Luis Scola – Ian Mahinmi – Chris Copeland
Sur le banc des accusés
Il y a deux cas de figure chez les Pacers. D’une part, il y a de la déception pour Scola et Granger car ce sont des plausibles titulaires relégués à un rôle de remplaçant. Ils ne sont clairement pas mis en valeur et ne peuvent pas être blâmés d’un apport moyen. Et puis d’autre part, il y a de vrais échecs comme Chris Copeland qui avait percé chez les Knicks mais vient se renterrer aussi sec dans l’Indiana (5 minutes de jeu seulement !).
La solution
Avec le recrutement hier soir d’Andrew Bynum, le banc des Pacers s’est alourdi d’un coup d’un seul. Si l’ancien champion avec les Lakers se remet la tête à l’endroit et décide de jouer au basket comme il l’a laissé entendre à son arrivée, Indiana pourrait effectivement faire trembler le Heat, champion en titre. En tout état de cause, coach Vogel a sa rotation à 9 joueurs déjà bien définie, avec ou sans Bynum !
Mentions: Toronto, Orlando, Houston, Philadelphie