Larry Brown est à ce jour le seul coach à avoir remporté à la fois le titre suprême en NCAA, en 1988 avec Kansas, et en NBA, en 2004 avec les Detroit Pistons. Mais, à soixante-dix ans passés et après plus de mille victoires en ABA et NBA, on pouvait penser que sa carrière était derrière lui, surtout après son échec aux New York Knicks et son passage terminé en eau de boudin aux Charlotte Bobcats malgré une qualification en playoffs en 2010.
Engagé par la modeste université de Southern Methodist au cours du printemps 2012, Brown savait qu’il aurait du pain sur la planche. SMU n’est pas pour ainsi dire une terre de basket puisque la dernière participation de l’équipe à la March Madness remonte à 1993 et la seule qualification au Final Four, à 1956. Seuls quatre joueurs formés à SMU ont évolué en NBA, et aucun n’a réellement marqué les esprits à l’image de Jon Koncak dans les années 1990 ou Quinton Ross aujourd’hui.
Son passé prestigieux lui permet de recruter les meilleurs lycéens
Mais Brown a immédiatement fait entrer SMU dans une nouvelle dimension. Les Mustangs, qui devaient rejoindre la Big East, joueront finalement au sein de l’American Athletic Conference à partir de la saison prochaine, aux côtés de programmes du calibre de Louisville, UConn, Cincinnati, Temple ou Memphis. Afin de rivaliser avec ces grosses écuries, Brown s’est lancé dans une campagne de recrutement intensive avec pour ambition de convaincre les meilleurs prospects de jouer pour lui, et ainsi de bénéficier d’un mentor qui est sans contestation possible l’un des plus grands techniciens de l’histoire.
Après avoir fait partie des trois finalistes (avec Kentucky et Maryland) pour le recrutement des frères Andrew et Aaron Harrison, et avoir été en contacts avancés avec Jordan Mickey, trois joueurs classés dans le Top 10 des meilleurs joueurs de la promotion 2013, Brown a réalisé une belle opération en enregistrant l’accord de Keith Frazier, McDonald’s All-American au lycée cette saison, et largement considéré comme l’un des joueurs les plus prometteurs pour la saison prochaine en NCAA. Dans le même temps, il a déniché Yanick Moreira, international angolais et meilleur joueur du championnat national en Junior College.
En 2014, SMU pourra lutter avec les meilleurs
On pouvait penser que la signature de Frazier serait une exception mais Brown va fait encore plus fort en août dernier en engageant le meneur Emmanuel Mudiay, membre du Top 5 de la promotion 2014 et qui évolue actuellement à la Prime Prep de Dallas, là-même où jouait Jordan Mickey. Et l’ancien coach des Pistons pourrait bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. Le pivot Myles Turner, dixième meilleur prospect 2014, a déclaré que la décision de Mudiay replaçait SMU dans la course à son recrutement. Elbert Robinson, un autre pivot texan, classé soixantième meilleur joueur de la promotion, a lui aussi placé les Mustangs dans sa liste finale.
Avec un effectif composé de Mudiay, Frazier, Moreira, Turner et Robinson, Southern Methodist disposerait clairement d’un effectif capable de lutter avec n’importe qui ou presque. Il ne serait pas étonnant de voir SMU commencer la saison 2014-2015 dans le Top 25 et afficher de très grosses ambitions. Encore impensable il y a quinze mois pour les Mustangs, mais avec Larry Brown, tout semble désormais possible. Reste à savoir combien de temps le Hall of Famer restera à SMU. Brown a déjà 73 ans et ne pourra pas bâtir une dynastie en NCAA comme on pu le faire Jim Boeheim ou Mike Krzyzewski. Mais l’avenir de son équipe, du moins à court terme, semble plus que prometteur. Le génie de Brown n’est pas prêt de s’éteindre…