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Interview Nikola Vucevic : « Peu à peu, je gagne le respect des autres joueurs »

Nikola VucevicSans lui, impossible de pénétrer dans la forteresse du Hilton de Houston, jeudi soir dans le centre ville de la cité hôte. Heureusement que Nikola Vucevic (2m10, 22 ans) tient parole et nous retrouve dans le hall de l’hôtel des joueurs pour un entretien calé depuis un mois déjà. Quatre semaines d’échanges de textos ont installé une certaine confiance et le pivot francophone du Magic glisse un mot à la sécurité pour nous ouvrir les portes du sésame.

« On va se mettre plus loin dans l’autre salle, on sera plus tranquille », nous indique-t-il de son parfait français. Le Monténégrin, neveu de Savo (ancien coach de Pro A) et fils de Boro, ex-pensionnaire du championnat belge, découvre les fastes du All Star Game. « Je commence à me faire un nom et c’est bien. C’est une belle opportunité pour me faire connaître » avoue-t-il sur le chemin des fauteuils où nous nous assiérons pour l’interview.

Avec son regard de patibulaire, ses yeux plissés du sérieux glacial de la détermination, ses paluches de bûcheron slave, le troisième meilleur rebondeur NBA peut intimider. Même nacrée de politesse et d’éducation, la carapace maintient l’interlocuteur à distance. Pas pour longtemps.

Une heure plus tard, c’est une poignée de main amicale et chaleureuse qui conclut le rendez-vous après trente minutes de conversation informelle, micro éteint. Juste de quoi dévisser sur sa vie et Los Angeles. Par contre sur sa saison, son accomplissement, le Magic et son record de franchise, Nikola s’est épanché sans rien omettre. Interview exclusive avec un vrai beau joueur. Un vrai gentil, aussi. Et surtout.

 

Nikola, est-ce que finalement il ne te manquait donc que le temps de jeu pour t’exprimer ?

On peut plus ou moins dire ça car l’année dernière à Philadelphie j’en avais, mais ce n’était pas régulier. Je pouvais jouer 30 minutes un soir et le suivant 5 ou 10. Ce n’est pas évident de faire des bons matches quand tu joues peu, surtout que du coup tu te mets plus de pression en te disant que tu dois tout faire bien. Là, dès le début de saison le coach m’a dit que j’allais être dans le cinq, avec des minutes, et que je devais juste jouer mon jeu, sans penser à rien. C’est ce que j’ai fait. J’ai vite gagné en confiance et forcément, je ne me pollue plus l’esprit en pensant eux erreurs que j’ai faites ou que je pourrais faire.

 

Tu savais dès le début de saison que tu serais dans le cinq ?

Non. Au tout départ en fait, le coach m’a dit que ça se jouerait entre Gustavo Ayon et moi et pendant les matches de pré-saison, il a essayé les deux formules. J’ai su être bon dans ces rencontres mais aussi aux entraînements et j’ai commencé comme titulaire. Depuis, ça se passe bien (sourire).

 

Quand tu as appris ton transfert à Orlando, quelle a été ta première réaction ? Tu étais frustré et contrarié ou tu as immédiatement estimé que le Magic était un cadre plus propice pour ton épanouissement ?

Je me suis dit que c’était une bonne opportunité car ils repartaient sur de nouvelles bases. Et puis j’ai tout de suite pensé que c’était un bon système pour moi, Dwight Howard a prouvé qu’être un pivot au Magic était une chance. Il y a de bons meneurs et la philosophie pour que je sois mis en évidence. Il ne me restait plus qu’à en profiter. Cette équipe est jeune, pour moi c’est parfait. J’ai bossé dur dès le camp d’entraînement pour gagner mon temps de jeu. Le coach me l’avait dit, si je me donnais à 100%, je jouerais. C’est le cas.

 

On dit souvent que la maturité arrive plus tard pour un pivot. Pourtant tu n’as que 22 ans et dégage cette impression d’accomplissement et de maîtrise. Est-ce due à ton intelligence de jeu ?

J’ai grandi dans une famille de basket et ça m’a beaucoup aidé à bien comprendre le jeu. Tout le monde sait que je ne suis pas un grand athlète qui va aller dunker sur tout le monde. Je dois surtout utiliser mon cerveau. J’ai cette réputation d’être un joueur intelligent mais avec encore plus d’expérience, je vais encore progresser et m’améliorer. Je n’ai que 22 ans comme tu l’as dit.

 

Franchement, tu te surprends toi-même depuis le début de saison ?

Je suis surpris que ça soit arrivé aussi vite oui. Mais que je puisse jouer à ce niveau là, ça je n’en suis pas étonné. Je savais que j’en étais capable et que ça allait arriver un jour. La question était de savoir quand. Cela peut prendre du temps en NBA, surtout pour un pivot. Je suis encore assez jeune et franchement, je ne pensais pas dans ma deuxième saison avoir d’aussi bonnes statistiques. Maintenant, c’est à moi de confirmer et pour ça je vais continuer de travailler dur.

 

Le rebond a toujours été ton point fort naturel ou c’est le contexte du Magic, avec peu de gros rebondeurs autour de toi, qui explique ta réussite dans ce secteur ?

J’ai toujours été un bon rebondeur depuis que j’ai commencé le basket. A l’université avec USC j’étais performant mais en Europe pendant le lock-out où j’ai fait des matches à 15-20 rebonds. C’est quelque chose que j’ai en moi. J’ai un bon feeling pour savoir où le ballon va rebondir et si le gars sera dessus. Ma taille et mes efforts m’aident aussi énormément.

 

Et tes qualités au rebond offensif, c’est surtout du timing ?

Oui et je le répète, c’est aussi une question d’efforts. Je pense aussi que je suis aidé par mes longs bras, je peux me contenter de petits sauts rapides. Comme je ne dois pas sauter très haut, je peux le faire plusieurs fois sur une même possession alors que pour ceux qui doivent aller plus haut, c’est compliqué d’en enchaîner deux ou trois de suite. C’est mon secret caché (sourire)

 

Est-ce que tu évolues en ce moment dans un insouciance complète, sans pression autour de l’équipe et sans grosses attentes initiales autour de toi ?

Bon… attention, on avait quand même des objectifs assez élevés en début de saison avec l’équipe. On pensait vraiment que nous allions jouer bien mieux que ce que nous faisons aujourd’hui. Même si on pourrait facilement avoir presque 10 victoires de plus tant on a perdu plein de rencontres de très peu. Il y avait plus de pression que maintenant autour de nous en début de saison. Et quand je dis que le coach me demande de ne pas trop penser, il veut surtout que je ne m’attarde pas sur mes erreurs. Personne ne fait le match parfait, c’est normal d’en faire. Il faut tout de suite oublier et être concentré sur la prochaine possession.

 

As-tu le sentiment que les adversaires s’adaptent déjà à toi et te regardent autrement ?

Oui, peu à peu je reçois le respect des autres joueurs. En début de saison, personne ne défendait vraiment sur moi et je voyais bien qu’ils ne me prenaient pas pour une menace. C’était un peu « lui c’est bon on le laisse tout seul. » Là ce n’est plus le cas, surtout au rebond offensif. Une fois que j’ai pris le ballon, il y a souvent un ou deux gars qui sont là pour me pousser et me gêner.

 

Si tu ne t’écartes pas beaucoup, c’est par manque de confiance dans ton shoot ou par respect des consignes du coach ?

C’est le système qui veut ça. Quand je reste dans la peinture, ça aide l’équipe. Tout simplement. Mais je peux quand même prendre des tirs à mi-distance, et j’en ai trois ou quatre en moyenne par match. Cela dépend de la défense adverse. Je me sens confortable avec mon tir extérieur. Bon, je ne shoot pas encore à trois points, mais ça viendra peut-être un jour (sourire).

 

D’extérieur tu donnes l’impression d’avoir un tel recul naturel sur le cours de choses que rien ne semble t’affecter vraiment. C’est un atout pour garder la tête froide ?

Comme ils disent ici, je suis quelqu’un de « laid back », de tranquille. Je ne suis pas un homme des extrêmes ou de coups de sang, je préfère rester au centre sans m’enflammer ou dramatiser. En NBA, un soir tu peux mettre 30 pts et être la star et te rater complètement le lendemain. Donc oui ça m’aide d’avoir cette nature humble et comme tu le dis de prendre vite du recul. Je suis comme ça depuis tout petit, c’est aussi le caractère de mon père.

 

Ton père justement a réalisé une belle carrière en Europe. Il doit comprendre mieux que quiconque ce que tu es en train de vivre, non ?

Il est surtout très fier car il sait tous le temps et les efforts que j’ai mis dans le basket. J’y ai mis presque toute ma vie. Tous les étés quand la plupart de mes copains partaient en vacances, moi je restais m’entraîner à la maison. Il est aussi super heureux car voir son fils faire mieux que lui, c’était son rêve. Mais est-ce que je l’ai surpassé parce que je suis en NBA ? Pour moi non. J’ai encore beaucoup de boulot avant d’être au-dessus de lui.

 

Battre le record du Shaq avec 29 rebonds en un match, tu le considères déjà comme un immense accomplissement ?

Shaq c’est un des joueurs les plus dominants de l’histoire du basket, donc oui battre son record c’est impressionnant. Je peux dire que je suis assez fier de moi. C’est beaucoup de rebonds en un seul match !

 

Pendant le match, tu savais ce qui était en train de se passer ?

Non je n’en avais aucune idée. Je savais que j’avais pris beaucoup de rebonds mais je ne connaissais pas le chiffre exact. Je ne me doutais pas une seconde que j’allais battre un record. On ne me l’a dit que dans le vestiaire après le match. Le seul truc que mes coéquipiers me disaient pendant la rencontre, c’était d’atteindre la barre des 30.

 

Finalement t’es resté bloqué à 29 !

Bah oui (sourire)

 

Ça va, c’est déjà pas si mal !

Oui, je pense. Merci (rires).

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