En 1976, la ABA est en grande difficulté financière. La ligue meurt à petit feu et elle a besoin d’un second souffle. Carl Sheer, décédé en décembre 2019, invente alors le Slam Dunk Contest et Julius Erving marque les esprits pour le premier concours, avec son dunk de la ligne des lancers-francs.
Huit ans plus tard, le concours de dunks fait son apparition en NBA, à Denver, lors du All-Star Game. Le 29 janvier 1984, Julius Erving ainsi que huit autres participants, dont Clyde Drexler et Dominique Wilkins, le regretté Orlando Woolridge ou encore l’immense Ralph Sampson (2m24), se retrouvent pour devenir des pionniers.
Les yeux braqués sur Julius Erving
« Dr. J », légende de la ABA et star incontestée de la NBA, est évidemment l’immense favori sur le papier, ainsi que l’attraction de ce premier concours de dunks version NBA.
« Tout le show était construit autour de lui et on sentait l’électricité dans la salle », se souvient un de ses adversaires, Michael Cooper, pour Bleacher Report. « Participer avec celui qui avait gagné le concours en 1976 avec un dunk de la ligne des lancers-francs, c’était un honneur », ajoute Darrell Griffith, un autre participant.
Pour d’autres, comme Larry Nance, le père de l’actuel intérieur des Pelicans, défier Julius Erving est évidemment une motivation supplémentaire, mais ce n’est pas la seule pour participer à cet événement.
« Je voulais une Chevrolet Camaro de 1967 à l’époque. Je la voulais tellement. Dès que j’ai entendu parler de ce concours, je me suis dit qu’avec les 10 000 dollars de récompense, je pouvais avoir ma voiture. Je n’avais pas vu le concours de 1976, mais la seconde raison, c’était Dr. J. Le meilleur dunkeur de l’histoire d’après moi. Je ne regardais pas beaucoup de basket mais j’étais très attentif dès qu’il s’agissait d’Erving. C’était cool de pouvoir l’affronter. »
La « préhistoire » du concours de dunks
Encore faut-il battre le champion NBA 1983. Les deux joueurs se retrouvent en finale et comme Julius Erving, malgré une nouvelle envolée depuis la ligne des lancers-francs, rate un dunk, et qu’à l’époque, cela compte dans les notes, Larry Nance peut voler vers la victoire.
« J’ai eu ma Camaro », raconte-t-il, trente ans plus tard. « Cette voiture a fait des allers-retours. Je l’ai vendue et rachetée plusieurs fois, mais elle est loin maintenant. En revanche, le trophée est bien chez moi. »
Surtout, le concours est désormais lancé en NBA. Quelques années après, le duel Michael Jordan – Dominique Wilkins le fait entrer dans la légende, avant les victoires mémorables de Vince Carter évidemment (2000), ou plus récemment Zach LaVine.
Cette édition de 1984, comme les premières dans les années 1980, conserve un charme unique, par son aspect brut.
« Je pense que personne ne savait ce qui allait arriver. Aujourd’hui, c’est davantage un show. Il n’y avait pas de gimmicks, de joueurs qui sautent au-dessus des autres. C’était préhistorique », analyse Clyde Drexler. « Les joueurs qui participent désormais sont préparés et ont des accessoires, des gens qui tiennent le ballon pour eux« , poursuit Michael Cooper. « Nous, on avait nos deux jambes, notre détente, la ballon et le cercle. Le dunk, pour moi, c’est un mouvement artistique individuel. On ne saute pas au-dessus d’une voiture. »