Il veut désormais passer à la vitesse supérieure. Avec une première année partagée entre la Grande Ligue et la G-League, Rayan Rupert (20 ans) souhaite s’imposer à temps plein dans la rotation des Blazers. Sur les traces de Nicolas Batum, le fils du regretté Thierry Rupert continue ainsi de faire ses preuves dans l’Oregon.
Interrogé par Basket USA, son entraîneur Chauncey Billups le décrit d’ailleurs comme un « travailleur infatigable qui bosse plus que quiconque », capable de prendre 5 000 tirs par semaine. « Et son travail porte ses fruits en ce début de saison : il ne cesse de s’améliorer, il avance et il a un vrai impact lors de ses entrées en jeu ».
Le petit frère de l’internationale Iliana Rupert espère emmagasiner un maximum d’expérience pour être candidat à une place au prochain championnat d’Europe (du 27 août au 14 septembre 2025 en Lettonie, à Chypre, en Finlande et en Pologne). En attendant de convaincre Freddy Fauthoux, l’ancien pensionnaire du Pôle France avance à son rythme, sereinement, ce qui plaît au champion NBA 2004 : « Il est jeune mais c’est un compétiteur et quand il jouera, ce sera pour de bonnes raisons ».
Choisi à la 43e position de la Draft 2023, « Rups » a d’ailleurs montré contre le Thunder (14 points) et chez les Clippers (7 points précieux en 30 secondes !) qu’il pouvait peser sur des matchs. Et après la défaite contre les Spurs ce jeudi soir, il a pris quelques minutes pour revenir auprès de la presse française sur sa récente actualité.
Rayan, sur quels aspects de votre jeu avez-vous bossé cet été ?
J’ai continué à développer mon tir à 3-points, tout en essayant d’être plus adroit sur les « catch and shoot ». J’avais plutôt un bon pourcentage de réussite derrière l’arc l’an dernier en G-League et en NBA. Il faut aussi que j’améliore ma prise de décision, savoir pénétrer dans la raquette au bon moment. En défense, j’ai une grande envergure donc je dois l’utiliser pour gêner mes adversaires et plus particulièrement les meneurs.
Sentez-vous une différence avec votre première saison en NBA ?
Oui. Offensivement comme défensivement, j’ai passé un cap. L’an dernier, j’avais un peu de mal avec la vitesse du jeu car les gars étaient beaucoup plus athlétiques. Et je n’arrivais pas à être agressif comme j’ai pu l’être dans le championnat australien ou quand j’étais plus jeune. Là, je suis en train de le redevenir. Je me sens beaucoup plus à l’aise en défense. Cela varie en fonction des matchs mais dès que j’ai des opportunités en attaque, j’essaye d’apporter le plus possible, notamment dans le jeu sans ballon.
« Évoluer vers un profil de « two-way player »
Après une saison en NBA, avez-vous une idée du joueur que vous voulez être ?
Je dois d’abord m’imposer en NBA avant d’aspirer à un grand rôle. [Ma montée en puissance] se fera vraiment petit à petit, il faut d’abord que je sois un 3&D (un joueur capable de tirer à 3-points et de défendre fort), être agressif vers le cercle et ensuite, j’espère évoluer vers un profil de « two-way player ».
Quelles sont les attentes des Blazers ?
Je suis quand même rentré dans la rotation dans ce début de saison mais je ne pense pas que [le staff] l’avait prévu. Le but, c’est de gratter de plus en plus de minutes mais encore une fois, je contrôle ce que je peux contrôler. On a eu quelques blessés donc j’ai pu avoir pas mal de minutes mais dès que j’ai une opportunité, il faut que je la saisisse.
Aujourd’hui, je ne suis pas le porteur de balle de l’équipe, j’ai plus tendance à jouer avec deux porteurs de ballon. J’essaye donc vraiment d’apporter ce que je peux et faire toutes les petites choses [qui ne se voient pas sur la feuille de stats] : le bon spacing, les bonnes coupes…
« Jimmy Vérove est comme moi, même plus fou que moi en termes de travail : peu importe l’heure, on s’entraîne »
Comment avez-vous vécu votre match chez les Clippers de Nicolas Batum, où vous mettez 7 points en 30 secondes dans le quatrième quart-temps ?
J’étais prêt, j’avais fait un très bon training camp et de bons matchs de présaison. J’attendais juste une opportunité et elle est arrivée : il fallait simplement que je sois prêt. [Le staff et mes coéquipiers] étaient tous contents, sans être vraiment surpris car j’avais montré de bonnes choses avant. Ils m’ont juste félicité car en NBA, il y a tellement de rencontres que vous n’avez pas le temps de cogiter, que vous fassiez un bon ou mauvais match.
Vous travaillez avec Jimmy Vérove (notamment champion d’Europe avec Limoges en 1993) en tant que coach individuel depuis l’an dernier, que vous apporte-t-il ?
Il m’apporte beaucoup chaque jour, on travaille dur. Il est comme moi, même plus fou que moi en termes de travail : peu importe l’heure, on s’entraîne. C’est un acharné de travail donc forcément, on s’est très bien entendu.
Il y a une « team option » à activer en fin d’année pour votre prochaine saison avec les Blazers, vous vous voyez rester à Portland sur le long terme ?
C’est l’objectif mais nous n’en avons pas encore parlé avec la franchise. Je veux m’imposer dans cette équipe et continuer de grandir avec tous les autres car nous restons une jeune équipe.
De notre correspondant à San Antonio (États-Unis).