Comme tout bon film qui a marqué les esprits, la tentation était grande de réaliser une suite. En bon réalisateur et acteur, spécialiste des effets spéciaux et des actions spectaculaires, Michael Jordan nous a offert « The Shot II » après son mythique « The Shot » de 1989.
En 1993, il reprend les mêmes victimes et la même salle pour ce second volet. Le 17 mai 1993 donc, l’arrière des Bulls assassine encore les Cavaliers au buzzer et les élimine en playoffs, au stade de la demi-finale de conférence.
Sauf que la suite est moins frappante que le premier film. Pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’il y avait égalité au moment de son tir (101-101), et Michael Jordan avait donc moins la pression qu’en 1989 où Chicago était mené. De plus, ce shoot vient conclure la série sur un « sweep ». Cleveland était mené 3-0, alors que quatre ans plus tôt, on jouait le match décisif de la série. Enfin, Michael Jordan n’est plus ce jeune MVP aux dents longues. Il est le meilleur joueur du monde assumé et les Bulls dominent la ligue depuis deux saisons.
Le tir de Michael Jordan reste un tir au buzzer en playoffs, pour conclure une série en plus, mais clairement, il n’a pas le même impact, ni la même force que son prédécesseur.
« Le shoot de 1989 était plus difficile, car si je le manquais, on perdait le match », se souvient-il. « Là, on aurait été en prolongation. Donc la pression n’était pas la même. Le résultat si. »
Gêné par son poignet droit, Michael Jordan terminera avec 31 points à 11/24 au shoot. Et cette fois-ci, ce n’est pas Craig Ehlo qui était chargé de défendre sur lui, mais Gerald Wilkins. En vain. « Il savait qu’il allait rentrer et il a mis fin à notre saison. C’est lui qui commande », concède la victime de Air Jordan.
Surtout à Cleveland.