Matchs
NBA hier
Matchs
hier
BOS105
NYK108
OKC119
DEN121
Pariez en ligne avec Unibet
  • CLE1.24IND4.3Pariez
  • MIN1.34GOL3.2Pariez
  • 100€ offertsLa suite →

Les blogs de la rédaction

Golden State : une remise en question salutaire

Par  — 

warriors-1

Au terme d’un incroyable retournement de situation, les Cavaliers ont finalement déchu Golden State de leur piédestal. Pour la NBA, cette conclusion, ce sacre tant attendu par la ville de Cleveland et cette défaite des Warriors sont sans doute ce qui pouvait arriver de mieux pour la ligue, en termes de storytelling.

Un titre NBA, trois ans après une année à 23 victoires

Et c’est peut-être aussi ce qui pouvait arriver de mieux pour Golden State. Si Klay Thompson avait déclaré publiquement que cette saison serait « un échec » en cas de défaite finale, il est difficile d’en dire autant de l’extérieur, au regard de l’évolution accélérée de cette franchise, passée en une saison de 23 victoires aux demi-finales de la conférence Ouest, puis deux ans plus tard, au titre NBA.

Plus jeune, je n’aurais jamais imaginé qu’une franchise comme Golden State remporte ce trophée Larry O’Brien. Même si elle avait remporté des titres dans la NBA d’antan, elle faisait partie dans la ligue moderne de ce clan des équipes à jamais destinées à la médiocrité, comme Denver, les Clippers, Dallas ou Washington.

Mais la NBA n’est faite que de cycles, et il aura suffi à Golden State de nouveaux propriétaires, d’un agent reconverti general manager et d’un consultant de luxe comme Jerry West pour bâtir un environnement dédié à la victoire comme peu d’autres peuvent s’en targuer.

Puis, avec Steve Kerr et son coaching staff, il y a eu cette parenthèse dorée : la saison 2014-15, conclue avec 67 victoires et un titre NBA, le premier pour la Baie depuis 40 ans. Je dis « parenthèse » car avec ce titre sont venus tous les tracas. Du petit poucet vite adoré, Golden State est rapidement devenu le vilain. Les scènes de célébration, de danse et de liesse interprétées l’an passé comme des signes de joie d’un jeune groupe vivant le basket comme un jeu sont devenues pour beaucoup des preuves d’arrogance, d’immaturité et de vulgarité.

Les critiques sont vite venues, amplifiées par le mécontentement du groupe face à l’arbitrage, par les contre-performances de Stephen Curry ou les démonstrations du judoka Draymond Green.

Robert Horry : « Le plus difficile quand on défend un titre ? La haine des autres »

Cela, toutes les équipes championnes l’ont vécu : elles sont seules contre tous.

Jusqu’à cette finale, Golden State l’a affronté avec brio mais non sans mal, notamment face au Thunder plus que jamais proche de faire tomber l’édifice. Contre Cleveland, une suspension de Draymond Green, des blessures d’Andrew Bogut et Andre Iguodala, des stars dans le dur, et surtout une équipe de Cleveland galvanisée et de mieux en mieux ajustée, et la citadelle d’Oakland est finalement tombée.

Pour le moment, les larmes sont encore vives de ce côté-ci du Pacifique. Mais à terme, cette défaite pourrait être le ciment d’une nouvelle ère. Trop souvent, la victoire a semblé facile à Golden State et sans doute trop tôt, ce groupe et sa direction se sont vus gagner indéfiniment. Même le patron s’est vu trop beau, trop vite.

« Nous détruisons les autres équipes sur le terrain et ça va durer des années, vu la façon dont nous avons construit cette équipe. » déclarait le proprio Joe Lacob en mars dernier. « Nous sommes largement devant la grande majorité des autres franchises en termes de structure, de planification et dans notre façon d’aborder les choses. Nous allons être difficiles à gérer pour la NBA pendant très longtemps ».

Or, le reste de la ligue s’adapte toujours à l’équipe dominante. De nombreuses formations, dont Golden State, se sont inspirées du modèle des Spurs et à l’avenir, elles en feront de même avec celui établi par les Warriors. Il lui faudra donc travailler d’arrache-pied pour rester à la pointe et cela demande une remise en question au quotidien.

L’adversité les nourrit

Celle-ci ne pouvait venir qu’avec la défaite. Sur le terrain, l’équipe s’attachait moins que l’an passé aux précieux détails. L’an prochain, nul doute qu’elle redoublera de vigilance. Acharnés de travail, Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green voudront revenir plus forts et le double MVP l’a déjà annoncé.

Enfin, cette défaite pourrait aussi aider les dirigeants en dehors du terrain. Un temps destiné au contrat maximum, Harrison Barnes a déçu lors de cette finale. Il pourrait repousser ses ambitions contractuelles à l’année suivante, encore plus prometteuse du côté du salary cap.

À moins que Golden State ne se décide à prendre une autre direction avec lui. Et c’est en cela que la défaite est souvent injuste dans le sport professionnel, si compétitif, si exigeant : elle pousse à remettre en question chaque élément, chaque fondation, pourtant les mêmes saluées l’année d’avant. Or, chez les Warriors, il n’y a pas tant à changer.

« Ça reste quand même une belle saison avec ces 67 victoires qui sont un record. C’était magnifique, » disait Tony Parker au sujet des Spurs, après la défaite face au Thunder. « Malheureusement ça ne se termine pas avec un titre. Après à chaque fois qu’on termine sans le titre, on est déçus à San Antonio. Mais c’est bien pour l’avenir. »

La saison des Warriors fut, elle aussi, magnifique. Et compte tenu d’où cette équipe partait il y a encore quatre ans, c’est admirable qu’une défaite en finale constitue une déception. Celle-ci nourrira leur faim. Elle était nécessaire. Maintenant, on a hâte de voir ce qu’elle signifie pour l’avenir.

+ d’articles de Jeremy Le Bescont :