« Vos gueules, vos gueules ! » Dans le raffut habituel d’une interview d’après-match du Thunder, Shai Gilgeous-Alexander réclame un peu de calme auprès de la quantité de coéquipiers qui l’entourent. « Tu sais que tu es en direct à la télévision ?! », lui fait réaliser Jalen Williams avant de faire exploser de rire « SGA » et les autres.
La scène résume bien la posture adoptée par le leader du Thunder. De ce qui ressort d’abord de ses interventions médiatiques, c’est son calme et son sérieux. Et une envie permanente, à l’âge de 26 ans, de montrer l’exemple, de se comporter en leader. « J’essaie de faire tout ce que je ne ferais pas avec mon petit frère, mes cousins. J’essaie de ne rien être d’autre qu’un coéquipier et quelqu’un sur lequel tu peux te reposer au besoin », décrit-il sur son attitude avec les autres.
Sa priorité, comme il le dit, c’est d’être « authentique, une bonne personne, faire les choses correctement avec la bonne intention, dans tout ce que je fais, avec l’espoir que les dés tombent en ma faveur. Dans chaque situation, j’essaie d’être la meilleure personne, coéquipier, joueur, ami. Peu importe ce que c’est. Et en espérant être récompensé pour ça. Ça se passe bien jusqu’à présent. »
Mais chez lui, il y a une autre facette peut-être moins visible devant les caméras : « SGA » le déconneur comme il est décrit par sa bande. « Je ne suis vraiment jamais sérieux sauf quand je m’entraîne », admet-il après avoir rigolé quand le sujet est mis sur la table : « L’entraînement est le seul moment où je suis sérieux, ainsi qu’au cœur de l’action. Et même dans ce contexte, je peux être léger parce qu’il y a beaucoup de pression. »
Pas le gars le plus drôle à l’entraînement
L’ambiance universitaire qui se dégage de ce groupe, notamment dans ces interviews collectives d’après-match, n’est plus à démontrer. Le leader de l’équipe joue ainsi tout son rôle là-dedans. « Je ne peux pas être sérieux dans tout. On me détesterait. Je ne m’amuserais pas autant avec tout ça. Donc j’essaie de détendre l’atmosphère quand je ne m’entraîne pas. Mais quand je suis à l’entraînement, je ne suis pas le gars le plus drôle avec qui traîner. Je suis assez direct », poursuit-il.
Son coach Mark Daigneault y voit ainsi un caractère « unique » chez lui de par son envie de devenir l’un des plus grands, mais sans se déconnecter de son groupe pour autant. « Il n’y a pas beaucoup de gens qui visent aussi haut et qui mettent ensuite la puissance de leur capacité de travail derrière ça. Lui, il le fait. […] Il veut aussi être l’un des gars, fonctionner comme un autre membre de l’équipe. Tu le vois se promener dans la salle, il ne marche pas différemment de n’importe qui d’autre. »
Le technicien remarque aussi son côté réfléchi lorsqu’il s’agit de s’adresse à la presse. « SGA » y voit une influence liée à sa vie familiale. « Avant de vivre avec une épouse et un enfant, tout se passe à ton rythme. Tu peux aller où tu veux quand tu veux, tu peux te lever sans faire le lit, laisser le bol de céréales sur la table. Au moment où tu as un enfant, ta vie ne t’appartient plus. Je pense à ma femme et mon fils avant moi, c’est devenu une seconde nature pour moi », termine-t-il.