Le Heat vient de remporter l’entre-deux et on joue depuis dix secondes quand Davion Mitchell lâche une passe mollassonne, bien lue par Jarrett Allen. Le pivot de Cleveland file en contre-attaque et part au dunk.
Ce Cavalier seul résume ce Game 4 lundi à Miami. Cleveland arrivait avec la ferme intention de ne pas avoir à revenir dans l’Ohio pour autre chose que se reposer, la qualification en poche. La victoire 138-83 et le coup de balai autoritaire envoient un message : le meilleur bilan de l’Est n’est pas du tout rassasié.
Donovan Mitchell s’est montré on ne peut plus clair à ce sujet à la mi-temps. « Nous avons notre petit-déjeuner à terminer » a asséné l’arrière, alors que son équipe menait de 39 points après 34 minutes. En totale domination contre une équipe aux abois, les Cavaliers n’avaient pourtant pas l’intention de se relâcher jusqu’au buzzer final, du All-Star Mitchell aux joueurs du banc, auteur de 73 des 138 points des visiteurs.
Une seule victoire à l’extérieur en playoffs en deux ans, deux en 48 heures en 2025
« Il faut être désespéré, comprendre à quel point une série peut vite changer si vous laissez une équipe en vie » a réagi Donovan Mitchell en conférence de presse. Et il sait de quoi il parle, lui qui a connu avec le Jazz une avance de 3-1 dilapidée contre les Nuggets dans la bulle des playoffs 2020, ou deux premiers matchs maîtrisés contre le Magic au premier tour la saison passée avant qu’Orlando ne rentre dans sa série et ne la pousse au Game 7. « L’année dernière, nous n’avons gagné qu’un seul match à l’extérieur. Nous n’en avons gagné qu’un seul depuis que je suis arrivé ici, jusqu’à cette saison. Vous ne devez jamais être satisfait et vous devez comprendre que nous devons être parfaits, jouer le plus parfaitement possible. »
Les Cavaliers ont tutoyé cette perfection lundi, bien aidé par un Heat complètement apathique. Alors que Kenny Atkinson envisageait avant la rencontre une « tâche monumentale » pour conclure ce premier tour au Kaseya Center, la salle de Miami a vécu une deuxième rouste subie par ses protégés, l’une des pires de toute l’histoire des playoffs.
« Nous avons joué avec la bonne mentalité » s’est félicité l’entraîneur des Cavaliers. « Notre maturité, notre leadership, tout ce dont on a parlé toute la saison… C’est comme si nous n’avions jamais de passages à vide, et c’est rare. Il y a simplement une connexion et une camaraderie dans ce groupe. Nos leaders envoient le bon message, et tout le monde le suit. »
« Le boulot est loin d’être terminé »
Lundi, les Cavaliers n’ont été menés que 20 secondes dans le match dans une démonstration de force et de contrôle lancée par le cinq de départ, alors que l’écart a grimpé à 29 points dès le premier quart-temps. Sans gamberger, les joueurs de l’Ohio ont pu réciter leurs gammes et envisager la suite de ces playoffs, la bave aux lèvres.
« Je le disais au rookie Jaylon Tyson : ‘C’est un moment spécial, c’est ta première série de playoffs, mais ce que tu vois là, ce n’est pas normal' » expliquait Donovan Mitchell. « ‘Miami est une équipe très talentueuse alors savoure le moment.’ Nous avons fait des choses spéciales tout l’année mais nous ne sommes pas arrivés là simplement pour faire un ‘sweep » au premier tour et arriver au deuxième. » « C’est cool de remporter cette série, mais le boulot est loin d’être terminé » a confirmé De’Andre Hunter.
Celui-ci passera désormais par une demi-finale de conférence, vraisemblablement contre les Pacers, qui peuvent conclure les débats contre les Bucks la nuit prochaine alors que Milwaukee a perdu Damian Lillard pour la fin de saison. D’ici là, les Cavaliers vont pouvoir recharger les batteries, pour le plus grand plaisir de Donovan Mitchell. « J’ai toujours été un grand fan du repos » s’amusait-il face aux médias.
La seule interrogation reste l’état de santé de Darius Garland, forfait pour le deuxième match consécutif à cause de son entorse à l’orteil. « Vous ne savez jamais comment les choses vont aller » a estimé Kenny Atkinson, précautionneux, voire méfiant au sujet de son meneur. « Ce n’est pas une blessure de huit semaines, je pense que c’est plutôt une question de gestion de la douleur. L’orteil, c’est compliqué, il est constamment sollicité. » Les Cavaliers n’ont pas vraiment souffert de son absence pour passer le balai.