Cela fait six semaines que l’écosystème de la NBA a tremblé avec le transfert entre Luka Doncic et Anthony Davis. Cet échange monumental et inattendu a entraîné une forte colère chez certains fans des Mavericks. Et si le temps passe tout doucement, que la saison suit son cours, le ressentiment ne s’est pas dissipé pour autant. Pour le plus grand regret de PJ Washington.
Ce dernier revenait de blessure contre les Sixers. En troisième quart-temps, il se retrouve sur la ligne des lancers-francs et entend un fan crier « Fire Nico », pour cibler et demander la tête du GM, Nico Harrison, responsable du transfert. L’ailier a répondu au fan et s’est agacé de cette situation.
« Au fond, le transfert a été fait. On a une nouvelle équipe désormais », rappelle PJ Washington, 29 points et 12 rebonds dans la défaite des Mavericks. « On est fatigué d’entendre les « Fire Nico » et autre. On veut seulement jouer et on souhaite que les fans nous soutiennent, peu importe qui est sur le parquet. C’est comme ça que je vois les choses. »
Les « Fire Nico » ne sont pas seulement réservés aux Mavericks et à l’American Airlines Center, mais bien utilisés partout dans la ville. On peut les entendre aux matches de hockey des Dallas Stars, de football avec le FC Dallas et même au Medieval Times, un spectacle médiéval qui n’a pas de rapport avec la NBA…
C’est donc peu dire que Nico Harrison a les oreilles qui sifflent en ce moment. Sauf que les joueurs aussi sont touchés. « Ce n’est clairement pas agréable à entendre », confirme Max Christie, impliqué dans l’échange autour de Luka Doncic. « On est bien payé pour jouer au basket donc ces petites choses peuvent nous distraire mais ne doivent pas nous affecter. On est des professionnels, on doit passer à autre chose et avancer. »
Espérer que ça ne soit qu’un mauvais souvenir l’an prochain
Seulement, comment en vouloir aux fans des Mavericks, dont certains vont même jusqu’à se plaindre lors du conseil municipal de Dallas, car l’échange, avec la blessure d’Anthony Davis dès le premier match, n’a pas apporté grand-chose à la franchise pour l’instant et une avalanche de blessure a plombé le groupe.
Si bien que, la veille du transfert, les Mavericks étaient à la huitième place de la conférence Ouest. Aujourd’hui, les Texans sont à la dixième et les Suns, même très décevants, pourraient bien les doubler dans les prochains jours et ainsi les pousser en dehors des places qualificatives pour le « play-in ». Pour les finalistes en titre, qui pourraient être en vacances mi-avril, le constat est terrible.
« On n’a pas 1 000 saisons devant nous, donc quand on en vit comme ça, ça fait mal », commente Nick Nurse, qui en sait quelque chose, vu la catastrophique saison que les Sixers traversent. « C’est mauvais pour tout le monde : les fans, les joueurs, les coaches, les dirigeants. Mais il faut utiliser ça comme une motivation pour la saison prochaine. Il y a des exemples d’équipes tuées par les blessures et qui reviennent l’année suivante. On espère vivre cela et Dallas aussi. »