Devant Bob Dylan, c’est la personnalité, et même le « kid » le plus célèbre de Minneapolis, et étudiant, il jouait au basket. Selon plusieurs témoins, dont Magic Johnson et Samuel L. Jackson, il se débrouillait pas mal du tout… Huit ans après son décès, Prince reste plus présent que jamais dans la salle des Wolves où l’intro de « When Doves Cry » continue d’accompagner l’entrée des joueurs. En 2016, lors de sa disparition, la franchise lui avait rendu un vibrant hommage, et trois ans plus tard, les dirigeants avaient même sorti un maillot City Edition aux couleurs de Purple Rain, que Karl-Anthony Towns et ses coéquipiers porteront à cinq reprises cette année-là.
Alors que les Wolves jouent leur survie ce soir, à domicile, ESPN est allé à la rencontre de ceux qui ont connu Prince, supporter des Wolves. Comme Sam Cassell, qui se souvient que le guitariste-chanteur-producteur ne regardait que les Wolves attaquer. Même lorsqu’il s’agissait des Lakers de la grande époque avec les Shaq et Kobe.
« Il ne regardait que le côté sur lequel nous jouions en attaque », raconte Sam Cassell, qui a joué dans le Minnesota de 2003 à 2005. « Il croisait les jambes. Il portait de grosses lunettes de soleil. Et il ne regardait qu’un côté. En deuxième mi-temps, il regardait l’autre côté. Nous jouions contre les Lakers et il ne regardait jamais ce que les Lakers faisaient à l’autre bout du terrain en attaque. Quand j’ai vu ça, j’ai été très gêné. J’étais comme, ‘Wow, il est dur !’. Il ne se soucie pas du tout de ce que font les Lakers. Il est juste préoccupé par les T-Wolves. C’était dingue. »
Ancien arrière des Wolves, Troy Hudson se souvient du jour où Prince avait accosté Kevin Garnett en boîte de nuit : « KG, si j’étais l’entraîneur, tu jouerais meneur de jeu, et Troy serait deuxième arrière. C’est un scoreur, et tu es un grand passeur ! »
Un concert privé pour les joueuses des Lynx
Mais Prince n’était pas uniquement un fan des Wolves, puisqu’il suivait et encourageait les Lynx, quatre fois championnes WNBA dans les années 2010. En 2015, il a invité les joueuses et le staff chez lui, à Paisley Park, pour un concert privé de deux heures !
« C’était un événement inoubliable, qui ne se produit qu’une fois dans une vie. On était bouche bée. On était juste devant la scène, et c’était pour nous », se souvient Cheryl Reeve, entraîneuse et présidente des Lynx. « C’était son amour pour Minneapolis. C’était chez lui et il ne l’a jamais quittée. Il avait sa place, il était fier d’être un habitant du Minnesota et d’être un grand fan de basket-ball. C’est difficile de se dire qu’il n’est plus là, lorsqu’on se replonge dans tous ces souvenirs et toutes les fois où il nous a soutenues. Nous aimerions qu’il soit encore là… »
Et s’il était encore de ce monde, nul doute qu’il aurait assisté à la rencontre de ce soir. « Il aurait aimé être assis au premier rang pour pouvoir représenter sa ville », conclut son ami Londell McMillan. « Il aurait aimé Anthony Edwards et la cohésion du groupe, et Jaden McDaniels, parce qu’il aime le jeu dur. C’était un dur à cuire. Il aurait apprécié l’équilibre de l’équipe, conçu comme un groupe de musiciens. Il aurait aimé les maillots blancs, mais il aurait eu sans doute quelque chose à redire : « Où est passé le violet ? »