« Ne pas céder à la panique. » Tel est le mot d’ordre affiché par Evan Fournier au lendemain d’une Coupe du monde qui a vu l’équipe de France terminer à une triste 18e place. L’arrière tricolore est persuadé que, plutôt que de « se réinventer », procéder à « plusieurs petits ajustements » permettra aux Bleus de viser les sommets aux Jeux olympiques de Paris.
En s’exprimant ainsi, il écarte l’idée d’un changement d’entraîneur, qui serait tout sauf un « petit ajustement ». Alors Vincent Collet, dont l’avenir va être étudié par la Fédération, est-il toujours l’homme de la situation ? « Oui, oui, oui, je pense qu’il ne faut pas tout remettre en question, surtout à un an des Jeux. Pour moi ça n’a pas de sens. Vincent, notamment depuis 2019, a fait du très bon boulot avec son staff », assure le joueur des Knicks, de passage sur RTL.
La préparation ? « On a toujours fait différemment »
Ce dernier note toutefois que des changements s’imposent. Notamment « sur la façon dont on doit ‘scouter’ les jeunes qu’on peut amener de plus en plus tôt en équipe de France. Je trouve que c’est un problème qu’on a par rapport à comment on s’organise. 2016 était un très bon exemple où tu gardes tes anciens vraiment jusqu’à la fin, jusqu’à la fin, il y a aucun renouvellement… »
Au-delà de l’intégration, le meilleur marqueur français de cette Coupe du monde regrette de ne « même pas » les voir à l’œuvre. Il propose ainsi de convier « tous nos jeunes potentiels sur une semaine, dix jours juste avant la préparation pour voir ce qu’ils valent. Ça vaut le coup de voir, d’avoir une sorte de mini-camp avec un groupe élargi. Cela fait partie des solutions. » Qui permettrait une meilleure transition avec les retraites internationales à venir de cadres comme Nicolas Batum et Nando de Colo.
Quid d’une révision de la préparation, jugée trop faible par certains ? « En équipe de France, on ne fait jamais des préparations extrêmement dures. L’Espagne, la Slovénie, les Serbes… Ils font toujours une grosse préparation. C’est une façon de voir les choses, nous on a toujours fait différemment et ça nous a pas empêchés d’avoir des résultats », rappelle Evan Fournier qui convient toutefois que le match face à la Tunisie n’a servi « à rien ».
De bons résultats qui ne doivent pas faire oublier que rien n’est « jamais parfait en équipe de France. Je repense notamment à l’Euro, l’été dernier, où il y a pas mal de choses sur lesquelles on était pas si forts que ça, mais on arrivait à s’accrocher. Au final, on fait une belle médaille d’argent. Ce groupe a toujours eu les ressources pour faire des résultats. »
Evan Fournier veut une « sélection plus équilibrée »
Pas cette fois-ci en Asie où, après la gifle reçue en ouverture face au Canada, les Bleus de Vincent Collet ont concédé un revers d’un cheveu face à la future 5e meilleure nation du tournoi, la Lettonie. Si la France l’avait emporté ce jour-là, un tout autre tournoi se serait joué pour elle, sans doute sans passer par la case « punition » qu’ont représenté ces matchs de classement sans aucun enjeu.
Pour les JO de Paris, Evan Fournier attend « une sélection plus équilibrée où les joueurs auront vraiment tous l’opportunité de se retrouver dans leur rôle ». Il termine : « Je ne sais pas quel résultat on fera, mais ça se passera beaucoup mieux. Avec la branlée qu’on s’est prise cette année, si on n’est pas mort de faim, je ne sais pas ce qu’on mérite ! Ce serait cataclysmique de ne pas passer les quarts. »