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Vincent Collet : « Même aux Etats-Unis, Tony Parker a laissé une trace indélébile »

Coupe du Monde – Entraîneur de l’Équipe de France, Vincent Collet a fait le point sur la progression de son groupe avant de décoller pour le Japon la semaine prochaine.

Vincent Collet

Pour son dernier point presse sur le sol français, Vincent Collet s’est montré généreux avec son temps, revenant sur plusieurs points chauds de l’actualité, dont la blessure et le forfait confirmé pour Frank Ntilikina, les progrès défensifs et offensifs de ses troupes, mais aussi de l’intronisation de son ancien meneur, Tony Parker, au Hall of Fame à Springfield.

« Depuis qu’on fait beaucoup de zone, on s’aperçoit qu’on défend mieux en individuel »

Vincent, d’abord et avant tout, quelles sont les nouvelles de l’infirmerie, à savoir pour Frank Ntilikina et pour Mathias Lessort ?

« Je n’ai pas encore de nouvelles pour Frank. On attend encore le résultat de ses examens, passés ce matin [en l’occurrence, il s’agit d’une élongation de niveau II, synonyme d’un forfait bien malheureux, ndlr]. On a vu l’action et on est inquiet. Quant à Mathias, il va rester à Paris encore quelques jours pour se soigner et on espère le récupérer le plus vite possible. Le processus est plus long qu’on l’avait espéré initialement, mais on pense toujours pouvoir le récupérer pour la Coupe du Monde. Même s’il n’a pas encore joué, il reste un joueur important du dispositif parce qu’il nous apporterait des solutions, qu’on n’a pas pour l’instant. »

Vous venez d’engranger une cinquième victoire en cinq matchs de préparation à Vilnius hier, est-ce que cette dynamique vous donne déjà quelques garanties sur votre progression à une quinzaine de jours du début de la Coupe du Monde ?

« Pas forcément. Il faut garder les pieds sur terre. C’est de bon augure, c’est sûr. Il vaut mieux faire une bonne prépa qu’une mauvaise, mais pour qu’elle ait vraiment de l’importance, il faut oublier les résultats et se concentrer sur ce qu’on produit pour continuer à s’améliorer, et surtout être prêt pour le 25 août quand on affrontera le Canada. Il y a deux ans, je ne crois pas qu’on aurait fait le même tournoi olympique si on n’avait pas pris [une belle claque] au Japon en arrivant. On est content d’avoir gagné hier mais on a été bousculé. Au début du match, on a presque été dans les cordes. On n’arrivait pas à les ralentir, à les contrôler, donc il a fallu piocher, et puiser pour revenir dans le match. Il faut ça dans une préparation ! »

Le retour de Nicolas Batum et Nando De Colo vous aide forcément à stabiliser votre effectif, et votre fonds de jeu, mais quels sont les autres facteurs qui aident à développer ce jeu offensif plutôt séduisant que vous avez produit en prépa ?

« Dans une équipe qui est un écosystème, chaque joueur a une influence plus ou moins importante. Leur rôle, c’est d’être plus influenceur que les autres, et ça remet tout le monde à sa place. Le plus important, et ce qui explique la fluidité de notre jeu et la meilleure circulation de balle, c’est la communication et les connexions. On insiste beaucoup sur ça, sur le fait que les joueurs se parlent, qu’on ait beaucoup d’interactions entre nous. La conséquence naturelle, c’est que ça crée des connexions sur le terrain. Comme par exemple celle entre Elie et Frank [en sortie de banc]… »

Votre staff comptabilise les « swings », c’est-à-dire les transferts de balle d’un côté à l’autre du terrain, pour rendre compte des progrès du jeu offensif, est-ce une chose nouvelle dans votre approche d’une part, et est-ce qu’il y a d’autres statistiques plus obscures qui vous aident également à réaliser l’avancée de vos différents chantiers ?

« Ce n’est pas nouveau, ça fait un moment qu’il y a pas mal de stats à décortiquer autour du basket. On les utilise, celle-ci est celle qu’on regarde le plus en attaque, mais on l’associe à l’efficacité, c’est-à-dire qu’on fait des statistiques qui nous permettent de savoir quelle réussite on a quand on joue en [attaque] direct[e], et quelle réussite on a quand on transfère la balle. Donc, ça nous conforte dans l’idée qu’on doit la transférer beaucoup ! Ce qui a changé par rapport à l’année dernière, c’est qu’on en parle directement avec les joueurs et on insiste là-dessus. L’autre statistique qui nous intéresse beaucoup, en défense, ce sont les deflections [les balles touchées, déviées]. Ça va au-delà des interceptions, parce que ça indique tout de même l’activité défensive, le niveau d’intensité défensif. Hier, c’était énorme, et depuis le début de la préparation, c’est vraiment intéressant. Batum en a fait 8 à lui seul contre la Lituanie à Orléans par exemple, ce qui est exceptionnel et rare ! Quand on est au-dessus de la vingtaine, c’est que l’équipe a une belle activité de bras, dans les lignes de passes. Là, on est aux alentours des 30 sur les derniers matchs. Mais ce sont aussi les effets de la zone. On est plus compact, plus actif. Depuis qu’on fait beaucoup de zone, on s’aperçoit qu’on défend mieux en individuel, parce que la communication est meilleure. »

« Il va falloir faire des exploits »

On est maintenant bien lancé dans ce que vous avez appelé, le second bloc de la phase de préparation, est-ce que vous sentez votre groupe dans les temps ?

« On connaissait les contraintes de notre préparation. On savait que ça allait être très court. On a fait notre voyage à Vilnius, et on a accumulé un peu de fatigue avec deux arrivées très tardives dans la nuit. Ensuite, on va décoller pour le Japon avant de rallier l’Indonésie. On a des déplacements importants à gérer, qui nous limitent en termes d’entraînements, mais je suis très satisfait de l’implication et du sérieux des joueurs pour construire ensemble. C’est sans commune mesure avec l’an passé, mais même avec les années précédentes, je trouve qu’on a franchi un cap. C’est très bien comme ça, mais on a encore plein de choses à améliorer. Encore heureux, parce que si on était à notre maximum maintenant, on n’aurait pas de quoi aller où on veut aller. Il faut qu’on soit encore bien plus rigoureux, consistant, constant… On a encore des moments faibles où on ne fait pas bouger le ballon et des balles perdues. Avec un repli comme ci comme ça. Ce sont des choses qu’on ne pourra pas se permettre dans quinze jours. »

Le sélectionneur lituanien, Kazys Maksvytis, a fait de vous un des favoris pour la Coupe du Monde, quels sont, à vos yeux, les candidats principaux aux médailles ?

« On est dans le paquet large de favoris. Pour l’instant, c’est difficile à dire. Par exemple, j’ai regardé Allemagne – Canada et en première mi-temps, le Canada n’était pas vraiment impressionnant. En deuxième par contre… Le Canada, l’Allemagne peuvent faire partie de ce groupe. Les Etats-Unis, je n’en parle même pas. L’Espagne, comme d’habitude. Même s’il n’y a pas Rubio, ils m’ont encore impressionné dans leur façon de jouer. On parlait de fluidité, avec eux, le ballon, on le voit presque pas ! L’Australie me paraît aussi être un gros candidat parce qu’ils ont beaucoup de très forts joueurs mais ils ont aussi un vrai programme, une vraie continuité. »

De votre côté, on vous sait ambitieux, mais quelle importance donnez-vous au format de compétition, avec des matchs compliqués d’entrée de jeu, dont cette entrée en matière délicate face à l’armada canadienne ?

« On vise évidemment le podium, ça fait trois compétitions d’affilée qu’on obtient des médailles et on ne veut pas s’arrêter. Mais on veut aller encore plus haut. On en est encore très loin car, pour moi, la Coupe du Monde est la compétition basket la plus difficile. Sur tous les continents, il y a des clients. Par rapport à l’Euro, il y a plus d’adversaires de gros calibre. Par rapport aux JO, comme il y a moins de concurrents sur la ligne de départ, d’autant plus avec le système de qualification, il y a moins de grosses équipes. C’est plus difficile d’arriver en quart à la Coupe du Monde qu’aux JO. En l’occurrence, pour y arriver cette année, il faudra faire des exploits, il ne faut pas se faire d’illusion. Entre le Canada, la Lettonie, l’Espagne et le Brésil [avec qui on va croiser], il faudra en battre trois sur quatre. Ce n’est pas fait ! Il va falloir faire des exploits, ou à tout le moins, des grands matchs. Je suis persuadé qu’on en est capable mais je sais la difficulté pour y parvenir. Notre premier match sera très important… comme en 2019, face à l’Allemagne. Ça nous avait lancé ! »

« Yabusele est incontestablement devenu un de nos leaders d’attaque »

Après son match très convaincant hier à Vilnius, avec 19 points, 6 rebonds et 4 interceptions, que pensez-vous de Guerschon Yabusele, et de l’importance qu’il a prise au sein du groupe, en tant que titulaire indéboulonnable en fin de compte ?

« Il avait fait une magnifique compétition l’an passé à l’Euro, hormis la finale. Là, je dirais qu’il est reparti sur les mêmes bases, et même encore mieux ! Il a progressé dans ce qui ne se voit pas. Dans les secteurs plus obscurs que le scoring, comme la pose d’écrans par exemple. L’an passé, il était faible et cette année, il est beaucoup plus fort. Il libère aussi davantage les balles, il est meilleur passeur, il a pris de l’expérience. Il est incontestablement devenu un de nos leaders d’attaque. »

Vous avez nettement resserré votre rotation hier, quel est votre niveau de confiance dans votre banc, sachant que les seconds couteaux sont très importants pour envisager un parcours long dans une telle compétition ?

« Mon niveau de confiance, il est bon. Je suis plutôt satisfait des apports des uns et des autres. Ils apportent cette énergie en sortant du banc, ce qu’on n’avait pas l’an dernier. L’an passé, les joueurs venaient pour se montrer, montrer des choses, alors que cette année, ils viennent pour être utiles, pour apporter leur énergie. On a vu des choses très positives, comme Elie Okobo dans son rôle de sixième homme très percutant et à sa place. »

Enfin, ultime question hors Coupe du Monde, Tony Parker, que vous avez bien connu, va être intronisé au Hall of Fame, que cela vous inspire-t-il ?

« Je devais y être, comme Nico [Batum], mais pour des raisons évidentes, je n’ai pas pu y aller. D’abord, c’est mérité. Nous, on voit ça dans le prisme français, mais même aux Etats-Unis, il a laissé une trace indélébile, avec quatre titres de champion, des capes All Star et un titre de MVP des Finales. C’était un joueur énormissime. J’espère qu’un jour il sera dépassé mais on attendra pour le savoir. Il a tellement impulsé de choses en France. Ça fait cinq ans qu’il a arrêté et sa place dans le basket français est encore tout en haut. Il est dans les plus grands avec Nowitzki et Gasol. Pour moi, il fait partie de ce cinq majeur des meilleurs européens de l’histoire. »

Propos recueillis à Rueil-Malmaison

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