« C’est genre : ‘Oh ouais, tir raté’ et puis, ça rentre direct. Il est incroyable. » Comme d’autres, Kevin Durant, qui s’exprimait ainsi à l’issue d’une grosse performance de Nikola Jokic (53 points lors du Game 4 face aux Suns), « déteste » quand le Serbe balance des tirs impossibles. Sans cacher une pointe d’admiration, évidemment.
Anthony Davis peut en dire autant. À plusieurs reprises lors de la finale de conférence, le pivot des Nuggets a converti devant lui des tirs longue distance invraisemblables et en fin de possession. Ce shoot sur un pied, envoyé depuis derrière sa tête, a désormais un nom, attribué par son coach, Mike Malone : le « Sombor Sling ».
Nikola Jokic rejoint ainsi la lignée des joueurs possédant un « signature move » à l’instar de Dirk Nowitzki avant lui. Interrogée par ESPN, la légende des Mavs, connue pour son « fadeaway » sur une jambe, estime que le Serbe « a le don de rentrer des tirs difficiles, donc je n’ai pas été surpris qu’il finisse par le faire. Il peut relâcher le ballon depuis derrière sa tête et tirer très haut dans les airs avec une précision incroyable. »
Du « Sombor Shuffle » au « Sombor Sling »
Il faut dire que l’intérieur de Denver travaille sur ce tir à une jambe depuis 2017 – on parlait alors de « Sombor Shuffle » – alors qu’il se remettait d’une entorse à la cheville gauche. En conséquence, le pivot a commencé à envoyer des tirs avec un dernier appui sur le pied droit, là où l’Allemand utilisait le gauche pour déclencher.
« C’est quelque chose qui fonctionne pour lui. Je n’ai jamais aimé tirer du pied droit sur ce coup-là. J’ai eu l’impression que c’était très difficile pour moi de me coordonner. C’était plus facile avec le pied gauche, mais il a l’air de bien s’en sortir avec la jambe droite. Il n’y a aucun moyen de l’atteindre (en tant que défenseur) parce qu’il mesure également 2 mètres 11 et s’éloigne du défenseur sur ce tir. C’est tout simplement impossible à atteindre », analyse ainsi l’ancienne légende des Mavs.
Impossible à contrer alors que la plupart de ces tirs sont contestés. Or, durant ces playoffs, le Serbe affiche un tout aussi inimaginable 58% de réussite aux tirs lorsqu’ils sont contestés…
« Il a l’équilibre. Il a le toucher pour ça. Le point où il lâche le ballon est très haut. Il a tout ce qu’il faut pour réussir ce tir. C’est ce qu’il a trouvé. Il n’est clairement pas le plus rapide, ni le plus athlétique. Ce n’est pas facile de constamment attaquer ses adversaires et de prendre des coups en permanence. C’est le genre de tir qu’il peut faire à tout moment, et il le fait paraître super facile », s’enthousiasme pour finir Dirk Nowitzki.