Marine Johannès estime bien être « privée » d’Equipe de France

La fédération française a mis sa menace à exécution. Championne de France avec l’ASVEL féminin le 20 mai dernier, Marine Johannès, qui a également remporté l’Eurocup avec le club rhodanien, a répondu favorablement aux sollicitations de la WNBA et du New York Liberty, où elle évolue aux côtés de Jonquel Jones, Sabrina Ionescu et Breanna Stewart. En conséquence, l’arrière ne participa pas au prochain EuroBasket qui aura lieu du 15 au 25 juin, une décision qui a fait beaucoup parler.

Après son entrée en lice de l’autre côté de l’Atlantique avec un premier succès acquis face au Chicago Sky, Marine Johannès s’est exprimée pour la première fois sur cette affaire, réagissant notamment à la phrase du sélectionneur Jean-Aimé Toupane, pour qui l’équipe de France n’avait pas privé Marine Johannès d’Euro, sous-entendant qu’elle s’est exclue elle-même de la compétition par son choix d’écourter son temps de préparation avec les Bleues.

Un conflit amené à se reproduire à l’avenir

« Non, je n’ai pas le même ressenti », a-t-elle répondu à RMC Sport. « Selon moi, on me prive de l’équipe de France. Je ne pense pas avoir été excessive dans ma demande et tout le soutien que j’ai reçu le prouve. Depuis février, New York a toujours été ouvert à la discussion. Sandy Brondello, la coach, sait à quel point l’Equipe de France est importante pour moi. Je reste convaincue qu’une solution aurait pu être trouvée et qu’il était possible de faire les deux. Il ne faut pas oublier qu’être européenne dans cette ligue, ce n’est pas facile. Il faut montrer chaque jour que tu as ta place et que tu mérites d’être là donc quand tu as la chance de pouvoir vivre ça c’est difficile de prendre un quelconque risque de perdre ta place ».

L’arrière a également fait part de sa déception face à la décision de la FFBB, alors que son attachement pour les Bleues n’est plus à prouver et qu’elle n’a raté aucune compétition internationale depuis qu’elle évolue en pro. Son tort a simplement été de répondre à un nouveau défi, celui de réussir à s’imposer en WNBA.

« Pour moi il est clair que je n’ai pas fait de choix, c’est la fédération qui choisit de ne pas me sélectionner. Je pouvais être là le 1er juin, je suis en équipe de France depuis 2016, je n’ai jamais rien raté depuis que j’y suis. Tout le monde sait que l’équipe nationale est importante pour moi. Même en étant blessée pour la Coupe du monde en Australie, j’ai fait la demande de rester avec l’équipe car je voulais faire partie du groupe et que j’avais en tête l’Euro et les Jeux olympiques. D’ailleurs, à cette période, j’ai beaucoup discuté avec Aimé et le staff. Je n’avais qu’une envie, celle de travailler avec eux. Je trouve cela dommage de pas pouvoir être sélectionnée parce que j’allais manquer une petite partie de la prépa. Je n’aime pas penser que le fait d’être en finale avec Lyon et d’avoir la chance d’être en WNBA m’aurait finalement pénalisée ».

Punie de Jeux olympiques ?

Le pire est peut-être à venir pour Marine Johannès puisque la fédération française pourrait se passer de ses services lors de Jeux Olympiques de 2024 à Paris, puisque toute joueuse absente de l’Euro 2023, sans raison estimée valable par la fédération, deviendrait inéligible pour les JO. Pour l’instant, l’intéressée ne veut pas y croire…

« J’essaye de ne pas y penser. Pour le moment, si on suit les nouvelles règles, puisque je suis absente au championnat d’Europe, je ne suis pas éligible pour les Jeux olympiques non plus, mais j’espère évidemment que la fédération reviendra là dessus. C’est important que l’on trouve des solutions pour faire évoluer les choses. Bien sûr que l’équipe nationale est très importante, le maillot bleu blanc rouge, c’est un honneur de le porter, mais il faut prendre en compte que la WNBA attire de plus en plus les nouvelles générations. Je pense que dans le futur, il y aura d’autres joueuses françaises dans ma situation ».