Été 1965, Bill Russell (décédé le 31 juillet dernier) est de nouveau sur le toit du monde et de la NBA. Le pivot des Celtics a été élu MVP de la saison régulière pour la cinquième fois de sa carrière et vient encore de remporter le trophée, contre les Lakers.
La domination de Boston sur la ligue est incontestable et incontestée : c’est le huitième titre en neuf saisons pour Russell et sa bande, ainsi que le septième de suite !
Quelques kilomètres plus loin, à Philadelphie, c’est la soupe à la grimace pour Wilt Chamberlain. L’homme aux 100 points a encore chuté face à son meilleur ennemi, en playoffs, à l’issue d’un Game 7 de légende, ponctué par le célèbre « Havlicek stole the ball ! ».
Les deux hommes vont alors renégocier leur contrat durant cet été 1965. D’un côté, Chamberlain est le joueur le plus dominant de la NBA et de loin. Après six saisons, il tourne à 40.6 points et 24.9 rebonds de moyenne ! « The Stilt » est le meilleur marqueur de la NBA depuis son arrivée et il fut MVP dès sa première saison en 1959/1960.
Par conséquent, les Sixers le prolongent avec un contrat à six chiffres, un événement pour l’époque ainsi que le plus gros salaire de la ligue, ce qui semble logique tant le joueur en question est hors normes. Certains évoquent jusqu’à 125 000 dollars par saison, mais finalement, le pivot de Philadelphie (28 ans en 1965) sera payé 100 000 dollars par an.
Pour quelques dollars de plus…
Russell, lui, n’est pas le joueur le plus impressionnant statistiquement (sauf au rebond évidemment), mais c’est celui qui gagne les titres. Il est le leader de la dynastie des Celtics, la plus prolifique de l’histoire de la ligue.
Chaque année, il est en compétition avec Chamberlain et leur rivalité va donc s’étendre jusque dans le contrat. Apprenant que son adversaire allait désormais toucher 100 000 dollars par an chez les Sixers, le pivot de Boston (32 ans à l’époque) repousse l’offre initiale de la franchise et demande le même salaire que Chamberlain.
Enfin, pas tout à fait. « Chaque saison pendant trois ans, je toucherai un salaire à six chiffres. Avec un dollars de plus que Wilt », confirmera-t-il dans la presse. C’est ainsi que le 25 août 1965, Bill Russell signe un contrat de 300 003 dollars sur trois ans.
Dolph Schayes, le coach des Sixers, racontera (dans le livre King Of The Court) que lors de leur première rencontre pendant la saison 1965/1966, avant le début de match, Russell remerciera Chamberlain, après l’avoir pris dans ses bras, pour lui avoir permis d’augmenter son salaire…