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Pour Kareem Abdul-Jabbar, les basketteurs NBA « ont ravivé la braise de l’espoir »

Pour l’ancienne légende des Bucks et des Lakers, les temps étaient durs pour les noirs aux Etats-Unis. Et c’est pour cela que le geste de son ancienne équipe est d’autant plus important.

Comme toujours, Kareem Abdul-Jabbar pose une analyse extrêmement intéressante sur la situation aux Etats-Unis dans sa dernière tribune pour The Guardian et il se réjouit de l’action des Bucks, qui a entraîné un nombre jamais vu de réactions dans le milieu sportif. De quoi raviver l’espoir pour la communauté noire américaine.


« Vous voulez savoir ce que cela faisait d’être noir en Amérique cette semaine ? Pensez à « Koh-Lanta », « Retour à l’instinct primaire », ou à n’importe lequel de ces émissions dans lesquelles la survie dans un environnement hostile dépend du maintien de ce feu de camp crucial. Inévitablement, une catastrophe se produit et le feu s’éteint presque. Puis, à quatre pattes, une personne tente désespérément d’attiser une braise mourante pour la ramener à la vie.

Pour la communauté afro-américaine vivant dans un environnement hostile, cette braise mourante est un espoir. L’espoir que l’Amérique s’est finalement engagée à respecter l’équité ethnique. L’espoir qu’être noir n’est pas un crime et que le châtiment n’en est pas la mort. La popularité du mouvement Black Lives Matter qui a traversé l’Amérique cet été, après les meurtres de Breonna Taylor et de George Floyd, a alimenté cet espoir qui brille au-dessus de nous d’un petit mais puissant soleil.

Puis cette semaine, un homme noir, Jacob Blake, a reçu sept balles dans le dos par des policiers, un jeune de 17 ans a été accusé d’homicide volontaire après que deux hommes aient été tués lors d’une manifestation ultérieure, et la Convention nationale républicaine a accueilli des orateurs qui, au lieu de s’indigner du racisme systémique et juré d’y mettre fin, se sont plaints de l’audace de ces noirs ingrats qui protestaient contre le fait que leurs maris, fils, filles, mères, pères, sœurs et frères étaient assassinés par la police alors que le président Trump et le Parti républicain conspiraient pour leur retirer leur droit de vote.

Oui, l’espoir dans la communauté noire en a pris un grand coup cette semaine. Le petit soleil a rapidement plongé. La braise mourante s’était éteinte.

Mais ensuite sont arrivés les Milwaukee Bucks, mon ancienne équipe, qui ont annoncé qu’ils boycotteraient le Game 5 de leur série de playoffs, expliquant : « Malgré l’immense appel au changement, il n’y a eu aucune action, donc notre attention aujourd’hui ne peut pas se porter sur le basket ». Ils ont exigé que le corps législatif de l’État du Wisconsin, après des mois d’inaction, « prenne des mesures significatives pour traiter les questions de responsabilité de la police, de brutalité et de réforme de la justice pénale ». Et c’est ainsi que la braise de l’espoir est revenue à la vie.

D’autres équipes de NBA et de WNBA ont suivi. Les matchs ont été reportés. Le fait que les deux ligues se soient immédiatement exprimées était courageux, surtout compte tenu des centaines de millions de dollars en jeu et de toutes les dépenses et les efforts nécessaires pour créer leur bulle sportive. Mais ce n’était pas une grande surprise car 81,1% des membres de la NBA et 88% des membres de la WNBA sont noirs et leurs familles et amis ne vivent pas dans une bulle protectrice.

Comme l’explique LeBron James, « je sais que les gens sont fatigués de m’entendre le dire, mais nous avons peur en tant que noirs en Amérique. Les hommes noirs, les femmes noires, les enfants noirs, nous sommes terrifiés ». Aussi fatigués que les blancs puissent être de l’entendre, les noirs sont encore plus fatigués de le vivre.

Pour moi, ce qui a vraiment fait renaître le feu de l’espoir, c’est le soutien instantané des autres équipes sportives et des athlètes. La Major League Soccer, dans laquelle seulement 26% des joueurs sont noirs, a reporté cinq matchs ce jour-là, avec des joueurs de deux équipes, l’Inter Miami et l’Atlanta United, qui ont croisé les bras et refusé de jouer. La Major League Baseball, qui ne compte qu’environ 8% de joueurs afro-américains, a également rejoint les joueurs des Milwaukee Brewers et des Cincinnati Reds, qui n’ont pas joué et les Seattle Mariners ont voté à l’unanimité pour reporter leur match du mercredi. D’autres équipes de baseball se sont jointes au boycott le jeudi.

Au tennis, peut-être le plus blanc des sports, l’ancienne championne de l’US Open Naomi Osaka a quitté sa demi-finale du Western & Southern Open jeudi, en tweetant : « Je ne m’attends pas à ce que quelque chose de dramatique se produise si je ne joue pas, mais si je peux entamer une conversation dans un sport majoritairement blanc, je considère que c’est un pas dans la bonne direction ». Les organisations professionnelles de tennis, l’USTA, l’ATP et la WTA ont publié une déclaration soutenant sa position et ont reporté le tournoi jeudi. Je n’ai jamais été aussi fier de mes collègues athlètes.

Dans le passé, ces sports, pour la plupart blancs, auraient mis des jours, voire des semaines, à réagir, sans parler d’éventuelle forme de protestation, en particulier le boycott des matchs. Lorsque j’ai boycotté les Jeux olympiques de 1968 en raison des inégalités raciales flagrantes, on m’a répondu avec un vif ressentiment, critiquant mon manque de gratitude pour avoir été invité dans la grande maison climatisée, où je pouvais confortablement regarder ma communauté s’étouffer et souffrir.

Pour ceux qui pensent que ce n’est pas personnel pour les athlètes de haut niveau parce qu’ils sont très bien payés, lisez l’histoire de Sterling Brown dans The Players’ Tribune où il décrit sa confrontation avec la police pour une infraction de stationnement en 2018, qui les a amenés à utiliser un pistolet paralysant sur lui alors qu’un policier lui marchait sur la cheville dont dépendait sa carrière. La vidéo de la caméra corporelle montre les policiers s’inquiétant des conséquences publiques de leurs actes, puis appelant leur commandant pour s’enquérir du paiement des heures supplémentaires pendant qu’un officier chante les paroles « money, money » de For the Love of Money, du groupe The O’Jays. Que les policiers peuvent parfois être drôles.

Notre travail n’est pas terminé car, comme nous le constatons presque chaque semaine, la menace qui pèse sur la vie des noirs est réelle et imminente. La police de Kenosha a été enregistrée en train de donner de l’eau aux civils armés, dont beaucoup venaient de l’extérieur de la ville, qui erraient dans les rues pendant les manifestations, en leur disant : « Nous vous remercions, les gars. Nous vous apprécions vraiment ». L’un de ces personnes si appréciées est le jeune de 17 ans qui a été accusé d’avoir tué deux manifestants.

La menace est exacerbée par le Parti républicain, qui s’est donné pour mission d’assimiler les manifestants à des pilleurs afin de dissiper leurs revendications pourtant réelles. Dans son discours d’ouverture à la Convention nationale républicaine, le vice-président Mike Pence a déclaré que « au milieu de cette pandémie mondiale … nous avons vu la violence et le chaos dans les rues de nos grandes villes ». Il a raison. Mais cela a été causé par le genre de racisme que l’administration Trump a promu.

Dans son discours, Pence a déclaré à l’Amérique : « Dave Patrick Underwood était un officier du Service fédéral de protection du département de la sécurité intérieure, qui a été tué par balle lors des émeutes d’Oakland, en Californie ». Ce qu’il a négligé de mentionner, c’est que les autorités fédérales affirment que Underwood a été tué par Steven Carrillo, un sergent-chef de l’armée de l’air qui était membre d’un groupe d’extrême droite dont le but est de déclencher une guerre raciale.

C’est l’entraîneur des Los Angeles Clippers, Doc Rivers, qui a exprimé avec le plus de force les sentiments de la plupart des afro-américains, moi y compris. Nos deux pères étaient officiers de police, ce dont nous sommes fiers, bien que nous nous plaignions de la façon dont le racisme systémique dans les services de police du comté ternit leurs réalisations. « C’est incroyable que nous continuions à aimer ce pays, et que ce pays ne nous aime pas en retour », a déclaré Doc Rivers. « C’est vraiment si triste… On me rappelle si souvent ma couleur de peau… Nous devons faire mieux. Mais nous devons exiger mieux. »

Cette semaine, les athlètes américains ont exigé mieux. Et ont ravivé notre espoir en Amérique. »

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