Le « two-way contract » est un dispositif créé par la NBA pour permettre à des joueurs draftés au second tour ou non draftés d’intégrer l’environnement d’une franchise : il peut durer de un à deux ans, concernent tous les joueurs ayant jusqu’à deux ans d’expérience en NBA maximum et leur permet de rester jusqu’à 45 jours au sein d’une équipe NBA. Au-delà de ces 45 jours, ils doivent revenir avec l’équipe affiliée de G-League.
Alex Caruso : « Cela a été le meilleur scénario pour moi »
Dès son intronisation, le contrat semblait un bon compromis pour des joueurs à même d’avoir un avenir en NBA et des franchises limitées dans leurs capacités, financière ou humaine, pour leur offrir une véritable opportunité.
« C’est plutôt vu d’un bon oeil car ça peut donner à une équipe la possibilité de s’investir davantage auprès d’un joueur, de s’intéresser à lui et ça peut être une bonne passerelle pour des joueurs entre deux niveaux, » nous confiait à l’époque Olivier Mazet, l’agent de Guerschon Yabusele. « Pour moi, ça doit passer à tout prix par un vrai intérêt marqué par la franchise avec une vraie antériorité relationnelle. Ce n’est pas un eldorado tout dessiné, ça doit être personnalisé, analysé en fonction du joueur et de la franchise mais sur un profil bien ciblé. »
Certains joueurs ont ainsi pleinement profité de ce dispositif pour se faire une place en NBA, à l’image d’Alex Caruso, l’une des belles histoires de la ligue, désormais titulaire d’un contrat de 5.5 millions de dollars avec les Lakers après deux saisons en « two-way contract ».
« Cela a été le meilleur scénario pour moi, » reconnait-il auprès de Report. « em>C’était exactement ce dont j’avais besoin. C’était l’opportunité pour moi de faire exactement ce pourquoi [la NBA] avait établi ça : engranger de l’expérience en NBA mais aussi avoir la G-League pour m’aider dans la voie de mon développement. »
En l’absence de « two-way contract », Alex Caruso aurait peut-être pu suivre pareille voie dans la seule G-League mais sans réussite imminente au sein de la ligue mineure, il se serait sans doute destiné à l’Europe ou la Chine, pour des rémunérations bien supérieures : un joueur standard de G-League gagne 35 000 dollars maximum par saison. Or, le salaire maximum d’un « two-way contract » grimpe jusqu’à 385 000 dollars sur une saison, s’il atteint la limite des 45 jours avec son équipe NBA.
Quinn Cook : « Je ne pense pas que j’aurai eu cette opportunité sans le two-way »
Compte tenu de la visibilité qu’il offre à un joueur et de cette rémunération intéressante, c’est donc un contrat qui peut inciter les talents à rester sur le sol américain, plutôt que de tenter sa chance à l’étranger. Actuellement aux Lakers, Quinn Cook a largement profité du dispositif quand il était avec les Warriors.
« Mon rôle était d’être troisième meneur, » se souvient-il. « C’était une équipe plus vieille, donc certains gars allaient se reposer et je savais que j’allais faire mes 45 jours. Je ne savais pas que Steph se blesserait pour une longue période [en 2017-18] mais j’étais prêt pour cette opportunité. J’ai fait quelques bons matchs et j’ai été converti en contrat garanti cette saison car ils avaient besoin de moi pour les playoffs. Je ne pense pas que j’aurais eu cette opportunité si le two-way n’existait pas. »
Comme Miami avec Duncan Robinson, Golden State fait d’ailleurs partie des franchises qui bénéficient le plus aux joueurs sous ce contrat puisque outre Quinn Cook, Chris Boucher a désormais un contrat garanti aux Raptors tandis que Ky Bowman, bientôt à la limite des 45 jours, se révèle aux yeux de la concurrence, comme le fait aussi Damion Lee, auteur d’un superbe double-double à Noël contre les Rockets (22 points, 15 rebonds).
« Je pense que les ‘two-way contracts’ sont géniaux, » expliquait récemment Steve Kerr au San Francisco Chronicle. « C’est une excellente opportunité pour les jeunes joueurs de se développer et c’est une excellente opportunité pour les équipes de mieux évaluer les joueurs que dans d’autres situations. Je suis un grand fan. »
Cette saison, plusieurs Français bénéficient de ce régime avec Timothe Luwawu-Cabarrot, parfois responsabilisé chez les Nets, Adam Mokoka, qui n’a pas encore joué en NBA avec les Bulls, et Jaylen Hoard, qui se distingue davantage en G-League mais engrange régulièrement de l’expérience avec les Blazers.