On le sait, remporter un Game 7 à l’extérieur n’est pas une mince affaire puisque l’équipe à domicile affiche dans l’histoire un solide 79% de succès. De plus, pas de chance pour les Blazers, les Nuggets étaient la meilleure formation de la ligue à la maison en saison régulière avec 34 victoires et 7 défaites.
Néanmoins, encore en manque d’expérience dans ces altitudes, les Nuggets ont déjà perdu deux rencontres au Pepsi Center dans ces playoffs. Le Game 1 du premier tour contre San Antonio puis le Game 2 contre Portland.
Autre élément qui pourrait avoir son importance, l’horaire de la rencontre. Elle est programmée à 13h30, heure de Denver, soit 21h30 en France (beIN Sports 1 et League Pass). Et le réveil musculaire n’est jamais facile quand il s’agit de jouer aussi tôt…
Un duel Damian Lillard – Nikola Jokic ?
Dans un match aussi capital, les regards sont toujours tournés vers les grands joueurs. Et après son immense shoot pour conclure la série contre le Thunder et une série un peu décevante de sa part, Damian Lillard est attendu pour un nouvel exploit.
« Je prends Lillard devant tous les autres », assure Evan Turner. « C’est une ligue de joueurs, personne ne peut le contester. C’est ce que je pense. »
En face, l’argument numéro un de Denver reste Nikola Jokic. Le pivot réalise des playoffs historiques et personne n’a réussi à le contenir. Encore moins dans cette série où il compile 26.8 points à 54% de réussite, 50% à 3-pts, 14 rebonds et 8.7 passes de moyenne. Et ce n’est pas un Enes Kanter blessé à l’épaule et affaibli physiquement pendant le Ramadan qui peut le déranger. Comment pourrait-il donc en être autrement dans ce Game 7 ?
Savoir maîtriser ses nerfs
Et même s’il n’a pas encore 15 matchs de playoffs dans les jambes, le Serbe a déjà bien appréhendé ces rencontres si particulières. Mieux, il les domine, depuis le premier match contre San Antonio où il a en revanche ressenti une pression.
« Simplement parce qu’on dit que ce sont les playoffs », explique-t-il. « Sinon, c’est la même chose. Pourquoi devrais-je être nerveux ? Je joue au basket depuis 15 ans. J’ai fait ça toute ma vie. Ça reste un match de basket. »
Il paraît impensable qu’il ne le soit pas, mais l’attitude joyeuse et légère du leader des Nuggets transpire sur ses coéquipiers et elle permet de mieux respirer quand l’air se fait rare. « Il fait redescendre la température et détend tout le monde », racontait ainsi son entraîneur Michael Malone en début de saison.
Alors que la saison des deux équipes se joue sur 48 minutes seulement (ou plus), la gestion de la nervosité est essentielle, notamment après le petit incident du Game 6. « Il va y avoir des doigts d’honneur, des putain, ça va se pousser, se bousculer. C’est la nature du jeu », prévient ainsi le vétéran Paul Millsap.
Denver a l’expérience récente du premier tour à la différence des Blazers, qui n’ont pas connu un Game 7 depuis 2003 !
« Le plus important, c’est d’être intelligent », annonce Damian Lillard. « Il ne faut pas trop réfléchir, faire n’importe quoi. On va jouer un match de basket, un gros match, mais on a déjà gagné là-bas et on sait quelle mentalité il faudra avoir pour réussir ça. Il faut être dur, physique, précis sur les consignes, jouer les uns pour les autres et leur mettre la pression. »
Le facteur Rodney Hood
Rodney Hood est peut-être celui qui peut faire basculer la rencontre du côté de Portland. La défense des Nuggets sera logiquement concentrée sur Damian Lillard et CJ McCollum et l’ancien des Cavaliers et du Jazz, en pleine confiance, réalise une superbe série avec 16.2 points par match à 60% de réussite et 58% à 3-pts !
Clutch dans le Game 3, brillant dans le Game 6, Rodney Hood doit continuer sur sa lancée pour offrir des solutions à Terry Stotts. Si seuls Lillard et McCollum (51.9 unités par match dans cette série, soit 46% des points de leur équipe) alimentent durablement la marque et portent toute la pression sur leurs épaules, le travail sera facilité pour les Nuggets. Par le prisme de Rodney Hood, ce sont également tous les seconds couteaux, des deux équipes, qui sont mis à l’honneur et attendus.
L’exemple des Warriors dans le Game 6 à Houston le montre de manière éclatante : ce sont les superstars comme Stephen Curry qui tuent les matches, mais l’effort préalable, celui des 30 ou 40 minutes précédentes, est toujours collectif.