Coach de la fac de Pacific depuis deux saisons, avec un bilan de 14 victoires pour 18 défaites cette année, Damon Stoudamire apprécie son choix de reconversion. L’ancien meneur des Raptors et des Blazers a passé le cap tout en douceur.
« Je n’ai jamais voulu être coach. Ça m’est tombé dessus un peu par hasard et ça s’est fait tout naturellement », explique-t-il sur Uproxx. « Quand j’ai fini de jouer, je voulais rester dans le basket. J’ai ma maison à Houston, dans le Texas et j’avais l’habitude de m’entraîner à l’Université de Rice. Je connaissais le directeur et ils m’ont demandé si j’étais intéressé par le coaching. Ça s’est fait comme ça ! J’ai aussi fait une pige chez les Grizzlies et c’est quand je me suis vraiment pris au jeu. »
« J’ai essayé de prendre un rôle de mentor auprès de Mike Conley Jr. et Kyle Lowry »
Après une saison à Rice, Damon Stoudamire est effectivement passé à la vitesse supérieure en retrouvant la NBA chez les Grizzlies. Là où il a joué entre 2005 et 2008, avant une ultime pige chez les Spurs.
« J’ai essayé de prendre un rôle de mentor auprès de Mike Conley Jr. et Kyle Lowry à l’époque. Car il s’agissait de deux gars qui apprenaient encore le jeu en NBA. J’ai toujours essayé d’être un tampon entre eux, de leur faire comprendre qu’on ne peut pas laisser le basket entraver l’amitié. C’est comme ça que je suis arrivé au coaching. Quand il a fallu garder la tête froide avec deux jeunes coéquipiers. Les deux pouvaient jouer mais la réalité, c’est qu’un seul des deux pouvait obtenir du temps de jeu. »
Mike Conley Jr. a pour le coup emporté la décision, obligeant Kyle Lowry à plusieurs arrêts avant de trouver sa place au soleil… à Toronto ! De son côté, Damon Stoudamire a bien roulé sa bosse aussi avec un autre « retour aux sources », dans son « alma mater » à Arizona. Son poste à Pacific est sa première opportunité en tant que coach principal.
« J’ai toujours l’envie. On ne perd jamais ça. Mon corps bouge toujours en bord de terrain, et je réagis aux faits de match. C’est dans mon ADN. C’est en moi. Je rejoins les joueurs sur le parquet parfois pour le fun. Je me fais plaisir de temps en temps, mais je ne suis pas non plus né de la dernière pluie, je ne vais pas aller me blesser. »
« Pop n’a jamais compromis son autorité, c’est ce qui fait de lui qui il est »
En tout cas, « Mighty Mouse » a de quoi puiser dans de bonnes ressources avec son expérience de joueur. Chez les Blazers, il a connu Mike Dunleavy notamment, mais aussi Gregg Popovich en toute fin de carrière, pour 31 matchs.
« C’était une énorme expérience, que j’aurais aimé plus longue. C’est un excellent coach, il a un vrai ressenti, il connait ses joueurs, leur fait confiance et sait leur parler. Son point fort, c’est de tenir tous ses joueurs responsables. Si tu tiens tête à ton meilleur joueur, ça se ressent sur tous les autres. Il n’a jamais compromis son autorité, c’est ce qui fait de lui qui il est. »
Damon Stoudamire a également été coéquipier de Steve Kerr chez les Blazers en 2001-02. Le succès de Coach Kerr, lui aussi reconverti, ne l’étonne pas le moins du monde.
« Steve a toujours été une voix de la raison, toujours très équilibré. Il a connu beaucoup de titres, et j’ai toujours respecté son professionnalisme. Pour être dans ce business, il faut être équilibré. Il n’a pas d’ego et c’est comme ça qu’il coache, il a joué avec des stars : Michael Jordan, Scottie Pippen, Tim Duncan. Il a appris à gérer les egos des meilleurs, Phil Jackson et Gregg Popovich. Son succès ne me surprend pas. Il fait du très bon boulot, et ça se voit vu comment ces gars jouent pour lui. »